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Nouvelles attaques sur des camps militaires d’Abidjan

Des attaques lancées lundi sur des camps militaires d’Abidjan ont fait au moins dix morts, quelques jours à peine après que la formation d’un nouveau gouvernement d’unité nationale ait ravivé les espoirs de la fin du conflit qui divise la Côte d’Ivoire depuis trois ans.

Les résidents du quartier d’Akouédo, à l’est d’Abidjan, se sont réveillés hier à l’aube au son des tirs nourris qui ont accompagné l’assaut lancé par des éléments armés non identifiés contre la nouvelle et l’ancienne caserne militaire du quartier.

Mais deux heures plus tard, Philippe Mangou, le chef d’état major de l’armée ivoirienne, a affirmé devant les caméras de la télévision nationale avoir repris le contrôle des deux casernes.

Dans un communiqué diffusé dans la soirée, le lieutenant-colonel Hilaire Babri Gohourou, porte-parole de l’armée ivoirienne, a indiqué que 10 personnes -trois soldats et sept assaillants- avaient été tuées, et 32 assaillants faits prisonniers.

Selon le communiqué militaire, « les deux camps d’Akouédo ont été simultanément attaqués aux armes légères et lourdes par des assaillants venus de l’extérieur ».

Les attaques ont été revendiquées par des soldats mutins de l’armée ivoirienne. Leur porte-parole autoproclamé, le ‘Commandant Albert’, a affirmé que les soldats réclamaient 900 000 Francs CFA (1 800 dollars américains), soit leurs arriérés de salaires et de primes.

« Nous sommes des soldats ivoiriens, nous ne sommes pas des rebelles, et nous voulons être payés », a-t-il déclaré à IRIN.

Mais le général Mangou a démenti qu’il y ait eu mutinerie et accusé les radios internationales qui ont donné la parole au ‘Commandant Albert’ « d’intoxication ».

La Côte d’Ivoire est divisée entre un sud contrôlé par le gouvernement et un nord contrôlé par les rebelles, depuis la tentative de renversement du président Laurent Gbagbo, il y a plus de trois ans.

Lundi, le mouvement rebelle des Forces Nouvelles a nié toute implication dans les attaques.

Dans l’après-midi, le président Laurent Gbagbo a brièvement visité les casernes militaires. Le chef de l’Etat a indiqué que l’attaque était l’œuvre d’assaillants venus de l’extérieur, dont certains étaient déguisés et d’autres portaient des tenues de camouflage au-dessus d’habits civils.

Des témoins oculaires ont affirmé à IRIN que les corps d’au moins dix personnes, certains nus, avaient été exposés à l’entrée et dans la cour du nouveau camp d’Akouédo, et avaient ensuite été emportés dans des camions militaires.

Les forces de sécurité ont mis en place des barrages routiers à travers la ville et autour de la station d’émission de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI). Les magasins sont restés fermés et la plupart des résidents sont restés chez eux.

Dans les quartiers résidentiels situés à proximité des casernes, des étudiants ont érigé des barricades pour manifester leur solidarité avec les forces de sécurité.

« J’ai vu beaucoup de militaires passer par ici depuis ce matin mais je ne peux pas dire que je suis rassurée », a déclaré Aisha, une résidente, à plusieurs centaines de mètres d’un barrage dans le quartier de Cocody. « La situation est très confuse ».

En fin d’après-midi, les troupes ont mené des opérations de ratissage à proximité des casernes, arrêtant un nombre encore inconnu de personnes.

En décembre, des hommes armés non identifiés avaient pénétré dans un autre camp d’Abidjan, tiré plusieurs coups de feu en l’air puis pris la fuite à bord d’un taxi.

Cette nouvelle attaque est survenue quelques jours à peine après que le premier ministre Charles Konan Banny ait constitué un gouvernement de transition composé de 32 membres, comprenant des représentants du parti au pouvoir, des rebelles, et des membres de l’opposition.

Dans une déclaration lue à la télévision nationale, le premier ministre a condamné les violences et « invité ses compatriotes à privilégier le dialogue ».

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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