Cinq candidats de l’opposition soutenaient que le président Compaoré, qui brigue la magistrature suprême pour la troisième fois, contrevenait à l’article 37 de la constitution qui stipule que tout burkinabé qui a exercé deux mandats présidentiels ne peut se présenter une troisième fois.
En 1997, l’Assemblée nationale a modifié cet article qui stipulait que le président du Burkina Faso ne pouvait être réélu qu’une fois.
Mais en l’an 2000, elle a réinstauré la limite de rééligibilité et ramené le mandat présidentiel de sept à cinq ans.
Le conseil constitutionnel a estimé que la date d’entrée en vigueur de l’article 37 révisé était celle de la fin du mandat présidentiel en cours et que le principe de limitation à deux mandats consécutifs ne serait applicable qu’à partir de la fin du présent septennat.
Les candidats de l’opposition Bénéwende Sankara, Ali Lankoandé, Norbert Tiendrébéogo, Philippe Ouédraogo et Ram Ouédraogo, ont estimé quant à eux que la modification de 2000 est rétroactive et ne permet plus au président Compaoré de se présenter au scrutin du mois prochain.
L'ancien officier de la marine Blaise Compaoré est arrivé au pouvoir dans ce pays de 13 millions d’habitants en 1987 à la suite d’un coup d’état. Il a été élu président en 1991, puis 1998 pour sept ans au terme d’élections contestées par l’opposition.
« Je ne suis pas du tout surpris de la décision parce que j’ai moi-même introduit une requête pour récuser 4 membres du conseil constitutionnel sur 9 qui étaient des anciens ministres et ambassadeurs de Blaise Compaoré », a déclaré à IRIN lundi Sankara, le président de l’Union pour la Renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/LMS) et principal rival de Compaoré aux élections présidentielles.
« On a perdu un procès, on n’a pas perdu les élections », a ajouté l’avocat.
13 candidatures en vue des élections présidentielles dans le troisième pays le plus pauvre au monde selon l’indice du développement humain des Nations unies ont été validées par le conseil constitutionnel au début du mois.
Mais Compaoré demeure très populaire au vu d’une enquête nationale effectuée par le Centre pour la gouvernance démocratique au Burkina Faso, un institut d’analyse politique indépendant. Cette dernière, publiée lundi dans la presse locale, crédite le président sortant de 67 pour cent des intentions de vote contre quatre pour cent pour Sankara, candidat de l’opposition le mieux placé.
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