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La Guinée Bissau, un paradis pour trafiquants de drogue

La Guinée-Bissau est devenue le principal point de passage pour la drogue en provenance d’Amérique du Sud et en partance pour l’Europe, a déclaré le chef de la lutte anti-drogue dans le pays.

Mais malgré sa détermination à redorer le blason de son pays, l’inspecteur chef Joao Alexandre Forbs se heurte au manque de ressources disponibles pour enrayer le phénomène.

« Les trafiquants ciblent toujours les endroits les plus vulnérables », a t-il déclaré à IRIN. « Mais nous sommes prêts à arrêter cette vague qui déferle sur notre pays ».

Selon Forbs, le manque de contrôles aux frontières et les faibles effectifs policiers font de la Guinée-Bissau une destination très attractive pour les trafiquants de drogue cherchant à faire passer de la cocaïne de l’Amérique Latine, plus particulièrement du Brésil, vers des marchés plus lucratif en Europe.

Cette ancienne colonie portugaise, le sixième pays le plus pauvre au monde selon l’Index de développement humain des Nations unies, est dépourvue de garde-côtes et la marine nationale ne dispose pas de bateaux pour patrouiller dans les eaux territoriales.

En début de mois, un navire militaire en provenance de la Guinée voisine est entré dans le port de Bissau à l’insu des autorités portuaires locales et sans y avoir été autorisé, avant de sombrer mystérieusement. Les rumeurs selon lesquelles le bateau transportait des armes n’ont pas été confirmées mais cet incident encore sous investigation a mis en lumière les difficultés qu’éprouve le pays à contrôler ses propres eaux.

Mais les caisses de ce pays en proie à une instabilité chronique, qui a vécu deux coups d’état en dix ans et s’est avéré incapable de payer ses fonctionnaires depuis quatre mois, sont désespérément vides.

Et l’investiture, le 1er octobre, d’un nouveau président ne porte pas les germes d’une amélioration de la situation.

Joao Bernardo « Nino » Vieira, qui a dirigé le pays pendant près de 20 ans avant d’être renversé par un coup d’état en 1998-99, a repris le pouvoir à la suite d’élections en juillet. Mais une rivalité intense entre le nouveau président et Carlos Gomes Junior, le premier ministre qui plus tôt dans l’année avait menacé de démissionner si Vieira accédait à la présidence, font craindre une paralysie de l’Etat, voire pire.

La cohabitation politique sera nécessaire, cependant, si le pays veut convaincre la communauté internationale d’aider à la reconstruction d’un pays miné par des années de batailles et de négligence. Une table ronde des bailleurs de fonds est prévue pour novembre, à Lisbonne.

Mais bien qu’elle escompte plus de 200 millions de dollars américains de cette réunion, la Guinée Bissau n’a pas sollicité d’aide extérieure pour mettre un terme au trafic de drogue.

Cette année, la police a effectué des saisies de cocaïne, de marijuana et de haschich, valant plusieurs millions de dollars, preuves s’il en était besoin d’un trafic étendu.

« Les saisies ne sont rien d’autre que la fin du processus », a déclaré sur les antennes de Radio France Internationale le mois dernier Antonio Mazitelli, le représentant permanent de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime.

Ce processus implique souvent des bateaux de pêche qui vont en Amérique du Sud pour prendre une cargaison bien plus lucrative que celle offerte par la mer, ou qui récupèrent des cargaisons livrées à mi chemin par un autre bateau ou un petit avion. Ils utilisent également les nombreuses îles au large de la Guinée-Bissau qui fournissent aux trafiquants un refuge hors de portée de la justice.

Mais pour Forbs, qui a la difficile tâche de combattre cette marée montante avec des moyens insuffisants, l’honneur du pays est en jeu.

« Nous devons convaincre les communautés nationale et internationale, que nous ne laissons pas les trafiquants agir en toute impunité », a-t-il déclaré.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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