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Médiation du président cap verdien dans la crise politique bissau-guinéenne

Le président cap verdien Pedro Pires est arrivé jeudi en Guinée Bissau pour tenter de trouver une solution à la crise politique que traverse le pays depuis les élections présidentielles du mois dernier, alors que les résultats définitifs ne sont toujours pas proclamés.

Les résultats provisoires, publiés la semaine dernière, donnaient la victoire à Joao Bernardo « Nino » Vieira, ancien chef d’Etat militaire de Guinée Bissau. Il devançait de quelques points M. Malam Bacai Sanha, le candidat du parti au pouvoir, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée Bissau et du Cap-Vert (PAIGC).

Selon la constitution, la Commission nationale électorale (CNE) aurait dû proclamer les résultats définitifs du scrutin dix jours après les élections du 24 juillet. Mais ce délai a expiré mercredi dernier et aucun résultat n’a été proclamé. Dans ce contexte tendu, la population s’interroge sur les raisons de ce retard.

Pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouve le pays, le président en exercice de l’Union africaine (UA), le chef de l’Etat nigérian Olusegun Obasanjo, a dépêché M. Pires à Bissau.

« Je ne ménagerai aucun effort pour mener à bien la mission qui m’a été confiée par le président Obasanjo », a déclaré M. Pires à la presse, à son arrivée jeudi dans la capitale bissau-guinéenne.

« Je mettrai tout en œuvre pour trouver une solution à la crise. Il y a de nombreux patriotes en Guinée Bissau et je suis convaincu qu’ils ont à cœur de sauver leur pays », a ajouté le président capverdien.

D’après le programme officiel rendu public par le ministre bissau-guinéen des Affaires étrangères, M. Pires séjournera pendant quatre jours dans le pays. Il rencontrera le président par intérim, M. Henrique Rosa, le Premier ministre, M. Carlos Gomes Junior, des députés et des diplomates, ainsi que des représentants de l’armée et de la société civile.

Les élections présidentielles organisées cette année devaient marquer le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée Bissau, après la guerre civile de 1998-1999, qui avait été suivie de plusieurs années d’instabilité politique et de chaos administratif.

Huit équipes d’observateurs internationaux et une mission de quatre-vingts observateurs, dépêchée par l’Union européenne, ont publié un communiqué conjoint au lendemain des élections. Dans ce communiqué, les observateurs indiquaient que les élections du deuxième tour avaient été "libres, justes et transparentes", tout comme celles du premier tour.

Mais le PAIGC a signalé de nombreuses irrégularités et demandé un nouveau décompte des bulletins de vote dans certaines régions, notamment à Bissau, à Biombo, à l’ouest, et à Bafata, à 130 km, à l’est.

Mardi dernier, le président de la CNE, M. Malam Mane, avait confirmé devant la presse que des irrégularités avaient été constatées dans certains bureaux de vote. Il avait indiqué toutefois qu’aucune décision n’avait été prise quant à la possibilité de recompter les bulletins de vote.

Réunis depuis quelques jours devant le siège du PAIGC pour crier leur colère, les partisans de Bacai Sanha sont convaincus que leur candidat a remporté les élections et qu’on tente de lui voler sa victoire.

« Nous sommes prêts à mourir », a indiqué Hadja Mansata Touré. « Nino ne sera jamais plus président dans ce pays », a-t-elle confié à IRIN.

Bacai Sanha était arrivé en tête du scrutin à l'issue du premier tour, en juin. Au deuxième tour, Vieira avait bénéficié du report favorable des voix de l’ancien président Kumba Yala, arrivé en troisième position.

Vieira est entré en politique comme chef militaire du PAIGC, alors que ce parti n’était encore qu’un mouvement de libération, en lutte contre le pouvoir colonial portugais. Sa carrière politique est étroitement liée à son évolution au sein de la hiérarchie du parti.

Après l’indépendance de la Guinée Bissau, en 1974, Vieira a été promu au grade de général. Il est arrivé au pouvoir à la faveur du coup d’Etat de 1980. Il a pris la direction du PAIGC, le parti Etat, ce qui lui a permis de diriger la Guinée Bissau jusqu’à 1999, année de sa destitution.

Deux semaines après les élections, la situation dans la capitale reste tendue, mais les craintes de voir le Premier ministre et son gouvernement du PAIGC démissionner, si la victoire de M. Vieira se confirmait, semblent se dissiper.

En rencontrant certains diplomates jeudi à Bissau, le Premier ministre Gomes Junior, a tenu à rassurer ses interlocuteurs.

« Ce gouvernement restera en place pour garantir la stabilité politique de la Guinée Bissau », a déclaré aux diplomates M. Gomes Junior, selon un communiqué de son cabinet.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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