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Kumba Yala soutiendra Nino Vieira au deuxième tour des élections

Arrivé en troisième position au premier tour des élections présidentielles du 19 juin dernier, Kumba Yala a promis de soutenir l’ancien chef d’Etat militaire Joao Bernardo « Nino » Vieira au deuxième tour des élections, qui aura lieu le 24 juillet prochain.

Sa décision d’apporter ses voix à Vieira hypothèque les chances de Malam Bacai Sanha, arrivé en tête du premier tour des élections avec 35 pour cent des suffrages, de maintenir son avance au deuxième tour.

Ayant obtenu 25 pour cent des suffrages au premier tour, Yala a annoncé samedi dans un communiqué qu’il soutiendra Vieira, arrivé en deuxième position au premier tour, avec 29 pour cent des votes.

« Joao Bernardo Vieira est le symbole de la construction de l’Etat de Guinée et de l’unité nationale parce qu’il a proclamé l’indépendance de notre pays sur la colline de Boe », a indiqué Yala en faisant référence au rôle joué par Vieira en tant que chef de guerre pendant la lutte contre le pouvoir colonial portugais, dans les années 1960 et 1970.

« Des deux candidats, c’est celui sur lequel je peux compter pour défendre notre indépendance nationale face au néo-colonialisme, construire notre nation, promouvoir la paix, la stabilité et, avant tout, la réconciliation nationale », a ajouté Yala.

Arrivé en tête du premier tour des élections, Bacai Sanha est le candidat officiel du PAIGC (Parti Africain pour l’indépendance de la Guinée Bissau et du Cap Vert).

Mais la décision de Yalta de soutenir Vieira a été mal accueillie par de nombreux militants du Parti de la rénovation sociale (PRS) et par les Balantes. Cette décision a suscité des réactions hostiles de la part de certains partisans de Yala, qui ont exprimé leur mécontentement, en direct, sur les radios.

Selon certains observateurs politiques, de nombreux Balantes et militants du PRS refuseront de voter pour Vieira, malgré la consigne de vote de Yalta.

Yalta est arrivé au pouvoir en Guinée Bissau à la faveur du coup d’état de 1980 et a dirigé ce pays d’Afrique de l’Ouest pendant 19 ans avant d’en être chassé lors de la guerre civile en 1999. Sous sa présidence, Vieira a été accusé d’avoir persécuté des Balantes, un groupe ethnique qui représente 30 pour cent des 1,3 millions d’habitants que compte la Guinée Bissau et la majorité de l’électorat du PRS.

A la fin des années 1990, la farouche opposition de Yala à Vieira a contribué à l’éviction de ce dernier du pouvoir et à l’élection de Yala à l’issue du scrutin présidentiels de 2000, grâce au soutien massif des Balantes. Yala a été renversé trois années plus tard lors d’un coup d’état sans effusion de sang.

Le Premier ministre Carlos Gomes Junior a indiqué que son gouvernement PAIGC minoritaire, arrivé au pouvoir après les élections législatives de mars 2004, démissionnerait en signe de protestation si Vieira, 67 ans, était élu chef de l’Etat.

Réagissant à la décision de Yala d’apporter son soutien à Vieira au deuxième tour des élections présidentielles, Gomes Junior a déclaré pendant sa visite au Cap Vert : « Si Nino Vieira remporte les élections, je démissionnerai car je ne pourrais jamais cohabiter avec un bandit et un mercenaire qui a trahi son peuple ».

La démission du gouvernement de Gomes Junior, qui dispose de 45 pour cent des sièges à l’Assemblée nationale, pourrait donner au PRS de Yala, qui n’en a que 35, la possibilité de revenir au pouvoir au sein d’une coalition de petits partis ou même au sein d’une faction dissidente du PAIGC.

Plusieurs responsables influents du PAIGC ont été suspendus du parti en mai parce qu’ils avaient choisi de soutenir la candidature de Vieira plutôt que celle de Bacai Sanha pour les élections présidentielles.

Vieira a par ailleurs été accusé d’avoir commandité l’exécution de nombreux opposants politiques pendant sa présidence.

Il entretient d’étroites relations avec le président Lansana Conte de la Guinée-Conakry voisine et a vécu en exil au Portugal au cours des six dernières années.

Son rapprochement avec Yala marque un tournant important dans les relations entre les deux hommes. Alors que Yala était président, Vieira lui avait part de son désir de rentrer dans son pays pour y être jugé ; Yala lui avait alors suggéré de rentrer avec Paulo Correia et Viriato Pa, deux officiers balantes exécutés sous la présidence de Vieira.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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