«Je vais donner aux responsables de tels désordres 24 heures pour quitter le Burundi s’ils continuent d’agir sans le consentement de notre administration», a déclaré Ndayizeye aux hauts responsables de l’armée réunis à Bujumbura, la capitale.
Il a ajouté qu’il était inadmissible que le CICR et le HCR éloignent les demandeurs d’asile de la frontière rwandaise et les transfèrent dans les provinces de Muyinga et de Cankuzo, à l’est du pays.
Depuis le mois de mars, près de 8 000 Rwandais se sont essentiellement réfugiés dans la province burundaise de Ngozi, au nord, par crainte d’être traduits devant les tribunaux gacaca établis par le gouvernement pour juger les milliers de personnes suspectées d’être impliquées dans le génocide rwandais de 1994.
Dans un premier temps, le gouvernement burundais a accepté de leur accorder le statut de réfugiés et les agences les ont transférés à l’intérieur du pays.
Mais, accusé par le Rwanda d’accorder le droit d’asile à des personnes suspectées de génocide, le gouvernement burundais a suspendu les opérations de relocalisation.
Au mois d’avril, les gouvernements des deux pays voisins ont constitué un comité mixte chargé de convaincre les Rwandais de regagner leur pays. Près de 3 600 personnes ont été ainsi rapatriées.
Néanmoins, le 13 mai, le HCR a dit craindre que les réfugiés aient été contraints de retourner au Rwanda. Depuis la semaine dernière, une nouvelle vague de réfugiés est arrivée dans la province de Ngozi.
Ndayizeye a déclaré mardi que tous les demandeurs d’asile devraient rentrer chez eux. Il a ajouté que le Burundi avait un problème sérieux de terres et qu’il parvenait difficilement à répondre aux besoins des milliers de Burundais de retour dans le pays.
«Personne ne pourrait comprendre pourquoi on donne du terrain aux Rwandais plutôt qu’aux Burundais », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que les réfugiés rwandais pourraient compromettre les prochaines élections et exacerber la pénurie alimentaire dans les provinces qui les accueillent.
«L’agence pour les réfugiés s’est engagée à leur porter assistance, mais nourriront-ils les visiteurs sans se soucier des hôtes? », a-t-il dit.
Joint au téléphone jeudi, le HCR à Bujumbura a refusé de commenter la déclaration de Ndayizeye. Un fonctionnaire du CICR qui a requis l’anonymat, a estimé que l’organisation n’aurait pas aidé les demandeurs d’asile s’ils ne tombaient pas sous son mandat.
Le transfert des demandeurs d’asile de Ngozi à Cankuzo a provoqué l’ire du gouvernement rwandais qui a accusé le Burundi de permettre à des fugitifs d’échapper à la justice.
Depuis la semaine dernière, une nouvelle vague de demandeurs d’asile a été signalée à Ngozi, incluant ceux qui sont retournés au Rwanda.
France Law, responsable de la protection au HCR, a déclaré jeudi à Bujumbura que le nombre de demandeurs d’asile avait atteint 8 745 personnes lundi.
À l’exception des 1 213 réfugiés rwandais transférés à Cankuzo et des 930 transférés à Songore, tous les réfugiés se trouvent sur quatre sites de transit dans la province de Ngozi, à proximité de la frontière rwandaise.
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