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Plus de participants à la marche pour la paix qu'au meeting des partisans de Kumba Yala

Toutes les écoles de la capitale de Guinée-Bissau étaient fermées ce mardi puisque les enseignants et les élèves avaient rejoint les manifestants de la marche pour la paix.

Cette marche a été organisée à un moment où le pays se prépare pour les prochaines élections présidentielles dans un climat politique tendu où des actes de violence sont à craindre.

Partie des quartiers périphériques de Bissau pour rejoindre le palais présidentiel, cette marche est la plus grande manifestation publique jamais organisée dans cette ancienne colonie portugaise de 1,3 millions d’habitants.

Selon la police et les organisateurs, au moins 15 000 personnes ont pris part à la marche où les manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles ont pouvait lire : "Nous voulons la paix pour la Guinée-Bissau".

Cette imposante marche pour la paix s’est déroulée dans le calme, contrairement à une manifestation de moindre envergure qui a eu lieu le même jour à l’initiative des partisans de Kumba Yala déterminé à revenir sur la scène politique.

Près de 150 partisans de l’ancien président Yala, destitué par l’armée en septembre 2003 lors d’un coup d’état sans effusion de sang, se sont réunis pour exiger son retour immédiat à la tête de l’Etat.

La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants tandis que l’armée assistait impassible à la scène.

Yala est un des principaux candidats à l’élection présidentielle du 19 juin qui met un terme au processus de retour à la démocratie de ce petit pays d’Afrique de l’ouest.

Mais des tensions politiques ont surgi dimanche dernier lorsque Yala a annoncé qu’il retirait la démission que l’armée l’avait contraint de signer lors du coup d’état de septembre 2003, et qu’il exigeait son retour immédiat à la tête de l’Etat.

Le gouvernement du Premier ministre Carlos Gomes Junior, installé au pouvoir après les élections législatives de 2004, n’a accordé aucune importante à cette déclaration.

Toutefois, le ministre de la Défense Martinho Ndafa Kabi a consulté les responsables militaires du pays qui l’ont assuré qu’ils soutenaient totalement le gouvernement et le processus de transition vers le retour à l’ordre constitutionnel.

Yala, dont les trois années de pouvoir ont entraîné la désorganisation complète de l’administration et la banqueroute de la Guinée-Bissau, a été choisi comme le candidat aux élections présidentielles de son parti, le Parti du renouveau social (PRS), principal mouvement d’opposition à l’assemblée nationale.

Le PRS bénéficie du soutien de l’ethnie Balante à laquelle appartient Yala. Cette ethnie représente le tiers de la population de la Guinée-Bissau et fournit 90 pour cent des soldats de l’armée nationale.

Le président par intérim Rosa a exhorté les manifestants pour la paix qui convergeaient vers son palais à rester calmes. Il a également rappelé aux forces armées que leur devoir était de défendre la démocratie.

"Je demande aux Guinéens de rester calmes et sereins. N’abandonnez ni votre maison, ni votre travail et vaquez à vos occupations quotidiennes.", a indiqué Rosa dans une déclaration aux manifestants. "Nous devons tous être sur nos gardes et restés vigilants pour protéger l’ordre démocratique en Guinée-Bissau et les libertés civiques de ses citoyens".

S’adressant aux forces de sécurité, Rosa a déclaré : "Les forces armées révolutionnaires de notre peuple et les forces de sécurité et de l’ordre public doivent prendre leur responsabilité et se limiter strictement à leur rôle dans ce processus, en restant fidèles à la république, en protégeant la liberté et en défendant la constitution et les lois de la nation".

Homme d’affaires très respecté, Rosa a été chargé d’organiser les premières élections multipartites de Guinée-Bissau en 1994 et s’est dit déterminé à mener le processus de transition démocratique "jusqu’à la fin."

Les principaux adversaires de Yala aux prochaines élections présidentielles seront Malam Bacai Sanha, le candidat officiel du parti au pouvoir, le Parti Africain pour l’indépendance de la Guinée Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) et Joao Bernardo "Nino" Vieira, un ancien général qui a dirigé le pays pendant 19 ans avant d’être évincé du pouvoir pendant la guerre civile de 1998-1999.

A l’instar de Yala, Vieira, est un personnage très controversé qui rappelle à de nombreux bissau-guinéens trop de mauvais souvenirs d’un conflit sanglant.

Sa participation aux élections a été très mal accueillie par le gouvernement puisqu’elle risque de diviser les voix du PAIGC, le parti au pouvoir, au sien duquel il compte encore de nombreux partisans très puissants.

Vieira a vécu en exil au Portugal au cours des six dernières années.

En avril dernier, il était rentré d’exil pour soumettre sa candidature à l’élection présidentielle, mais il n’est pas encore revenu définitivement pour lancer sa campagne électorale.

Les Nations unies ont fait part de leur préoccupation face à la tension grandissante en Guinée Bissau avant le scrutin présidentiel.

Réagissant à la demande de Yala qui souhaite être reconduit immédiatement dans ses fonctions de chef de l’Etat, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan a appelé "toutes les couches de la société bissau-guinéenne, et les responsables politiques en particulier, à n’entreprendre aucune action susceptible d’entraver la bonne marche du processus électoral et de transition".



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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