L’incident s’est déroulé samedi dans la région de Dosso, à 140 km à l’est de la capitale Niamey, a declaré à IRIN Mamadou Mamane, correspondant local de radio nationale la Voix du Sahel.
Les affrontements ont débuté lorsqu’une femme du village d’Afomata, qui travaillait dans son champ, a frappé une bête qui s’était détachée du troupeau qu’un berger peul faisait paître dans les environs. Cette dernière avait brouté les cultures et renversé le repas de la femme.
Excédé par le geste de la femme, le berger l’a sermonnée avant de la frapper, a precisé Mamane.
En représailles, les habitants d’Afomata ont attaqué le campement peul, tuant onze personnes, a expliqué le journaliste.
«C’était une journée apocalyptique avec des morts et des blessés un peu partout dans la brousse», a confié le correspondant de la radio nationale.
Alertées, les forces de défense et de sécurité ont ratissé la zone et procédé à une trentaine d’arrestations, provoquant le départ des villageois soucieux d’échapper aux forces de l’ordre.
Le ministre nigérien de l’intérieur et de la décentralisation Mounkaila Modi et le gouverneur de la région de Dosso se sont rendus lundi sur les lieux des affrontements.
«Nous déplorons vivement cette situation, un simple malentendu qui s’est malheureusement transformé en affrontement intercommunautaire», a déclaré Modi.
«Tous les auteurs, co-auteurs et complices répondront de leurs forfaits devant les tribunaux», a-t-il ajouté.
Il a également appelé éleveurs et agriculteurs à vivre en paix et en harmonie.
Les affrontements intercommunautaires sont fréquents au Niger en général et dans la région de Dosso, particulièrement en période de culture qui s’étend de juin à novembre.
En 1991, un conflit meurtrier entre éleveurs et agriculteurs avait fait plus de 100 morts, en majorité des éleveurs, dans la région de Toda, au sud du Niger.
Cette année, la sécheresse et l’invasion acridienne qui ont affecté le pays ont encore exacerbé les tensions.
Les agriculteurs constituent la majorité des 11 millions de nigériens, et le gouvernement a fait savoir que près de 3,5 millions de personnes risquent de manquer de nourriture cette année.
Le mois dernier, Médecins Sans Frontières a alerté la communauté internationale sur la situation au Niger après avoir noté une forte augmentation des cas de malnutrition chez les enfants dans les districts de Tahoua et Maradi, au sud du pays enclavé.
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