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La malnutrition aiguë augmente dans les camps de réfugiés

Les travailleurs humanitaires présents à l’est du Tchad ont signalé de nombreux cas de kwashiorkor, maladie nutritionnelle due à un déficit en protéines, dans trois camps de réfugiés.

«Nous avons recensé un maximun de 80 cas de malnutrition, dont une grande partie étaient des cas de kwashiorkor, dans le centre nutritionnel thérapeutique de Touloum et quelques cas à Iridimi», a déclaré mardi à IRIN Wim Fransen, chef de mission de Médecins Sans Frontières Luxembourg (MSF-L). «Il semble qu’il y a également des cas à Goz Beida».

Le kwashiorkor est une maladie nutritionnelle due à une déficit en protéines. Elle se caractérise par des oedèmes, les cheveux qui se décolorent et une desquamation, a expliqué à IRIN Michel Quéré, coordonnateur médical pour MSF depuis N’djamena.

Touloum, Iridimi et Goz Beida sont trois des onze camps de réfugiés accueillant les Soudanais ayant fui la région occidentale du Darfour.

Le Haut Commissariat aux Réfugiés avait enregistré, en début d’année, près de 213 000 réfugiés soudanais à l’est du Tchad ; mais un exercice de vérification effectué le mois dernier a révélé qu’il n’y a en fait que 193 000 réfugiés soudanais dans les camps, a expliqué par téléphone à IRIN mercredi un porte-parole du HCR. Il a précisé que les résultats définitifs seraient bientôt rendus publics.

Pour Fransen, l’apparition des cas de kwashiorkor a été provoquée par des distributions de nourriture irrégulières et insuffisantes.

«L’enquête nutritionnelle que nous avons effectuée dans les camps en octobre a mis en avant que la qualité et la quantité de nourriture n’étaient pas toujours adéquates, la durée de pénurie moyenne pour certains aliments oscillait entre 5,5 et 7 jours ; lors de notre enquête, seuls un pour cent des réfugiés interrogés avaient encore en stock les 16 aliments distribués après 20 jours», a-t-il précisé.

Mais pour Stefano Poretti, Représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) au Tchad, l’explication des cas de malnutrition est bien plus complexe.

«Il y a plusieurs explications possibles [aux cas de kwashiorkor], notamment que le système de surveillance s’est amélioré et on peut faire des dépistages plus précis… Le problème est certes lié à la nourriture, mais aussi aux facteurs hygiéniques, au manque d’eau, aux pratiques culturelles qui font que certains parents empêchent leurs enfants de manger lorsqu’ils sont malades», a-t-il déclaré.

Poretti reconnaît tout de même que le PAM a eu des problèmes logistiques ces derniers mois pour acheminer des vivres entre le port libyen de Benghazi, à 3000 km d’Abéché, et les camps de réfugiés. Cela a conduit l’organisation à réduire les rations alimentaires des réfugiés à 1400 calories aux mois de novembre et février, contre 2100 normalement requises.

Le reste du temps, a-t-il poursuivi, les réfugiés reçoivent en moyenne 1800 calories.

Pour Poretti, la concentration des cas de kwashiorkor dans le camp de Touloum qui accueille 17 000 réfugiés laisse penser à un problème spécifique à ce camp.

«Les distributions de vivres sont homogènes dans tous les sites. Pourquoi le problème est-il sérieux à Touloum et non ailleurs? », s’est-il exclamé. « Peut-être l’eau n’est-elle pas tout à fait propre à la consommation ! »

Le PAM a dépêché un nutritionniste de N’djaména pour analyser la situation, a précisé Poretti.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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