Dans la plupart des hôpitaux de Bujumbura, la capitale du Burundi, les infirmières se sont présentées à leur poste chaque matin, mais ne traitent que les urgences.
«Nous travaillons comme nous le faisons les week-ends ou les jours fériés», a déclaré Melance Hakizimana, présidente du Syndicat national de travailleurs de la santé.
Le travail des infirmières se résume à ne traiter que les urgences, c’est-à-dire les accouchements, les accidentés la route et les malades graves, ainsi que les patients déjà admis à l’hôpital.
«Les patients qui viennent pour des consultations de routine ne sont pas admis. Autrement, notre grève n’aurait aucun sens», précise Hakizimana.
Dans certains établissements hospitaliers comme l’hôpital Prince Regent Charles et la clinique Prince Louis à Bujumbura, certains services d’urgence étaient fermés.
Selon le directeur de l’hôpital Prince Régent Charles, le Dr Ignace Nzotungwanayo, même les laboratoires qui sont supposés fonctionner de jour comme de nuit étaient fermés, «ce qui a posé bien des problèmes aux médecins et aux patients hospitalisés».
«On m’a demandé de faire une analyse de sang lundi dernier, mais j’attends toujours», a affirmé un patient.
La grève des infirmières pénalise particulièrement les patients externes car, malgré la disponibilité des médecins, aucune infirmière n’était présente dans les services pour les assister.
Quatre femmes ayant emmené leur enfant en consultation jeudi ont confié à IRIN qu’elles n’ont pu faire soigner les enfants dans les deux hôpitaux qu’elles avaient visités. Seules les cas graves ou nécessitant une hospitalisation immédiate étaient admis à l’hôpital.
Dès jeudi, les longues files devant certains hôpitaux avaient diminué, de nombreux patients s’étant résignés à rentrer chez eux. Ceux qui avaient les moyens se sont dirigés vers les cliniques privées.
En grève depuis lundi dernier, les infirmières exigent l’application d’un protocole d’accord signé en décembre 2004 entre leur syndicat et le gouvernement et portant sur leurs revendications.
Toutefois, dans le rapport du Conseil des ministres de mercredi dernier, le porte-parole du gouvernement, Onésime Nduwimana, a nié l’existence de cet accord.
«A l’issue des négociations engagées l’année dernière entre les délégués du gouvernement et le syndicat des infirmières, il n’y a eu que deux propositions portant sur l’amélioration des conditions des infirmières», a-t-il dit.
«Nous avons seulement accepté de leur faciliter l’accès aux soins médicaux et avons indiqué que les autres indemnités seraient étudiées en même temps que celles de tous les fonctionnaires de la fonction publique», a ajouté Nduwimana.
Le porte-parole a exhorté les infirmières à reprendre le travail ou à démissionner. Les infirmières ont cependant fait savoir qu’elles ne reprendront leur travail que lorsque leurs revendications seront satisfaites.
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