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Elu nouveau président en exercice de la CEDEAO, le nigérien Tandja critique les parties au conflit en Côte d’Ivoire

Le président du Niger, Mamadou Tanja, vient d’être nommé à la présidence de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest(CEDEAO) à l’issue du 28e sommet annuel des quinze états membres qui tentent encore de mettre fin à la guerre civile en Côte d’Ivoire.

A l’instar de son prédécesseur, le président ghanéen John Kufuor qui a assumé la présidence de la CEDEAO pendant les deux dernières années, Tandja est un démocrate convaincu.

Tandja est un ancien colonel à la retraite qui vient d’être réélu démocratiquement en décembre 2004 pour un deuxième mandat de cinq ans, à l’issue d’élections qualifiées par tous les observateurs internationaux de libres et impartiales.

"Je poursuivrai les efforts de paix en Côte d’Ivoire," a déclaré Tandja, après avoir été choisi mercredi à l’unanimité par ses pairs comme nouveau président en exercice de la CEDEAO.

"Les différentes parties au conflit devraient faire fi de leurs intérêts personnels et s’engager résolument dans les négociations de paix de sorte que la CEDEAO puisse se concentrer sur le développement et les investissements dans la sous-région."

La CEDEAO représente 215 millions de personnes, dont un peu plus de la moitié vit au Nigeria. Créée il y a 30 ans pour promouvoir l’intégration économique régionale, l’organisation a son siège à Abuja. Mais au cours de ces dernières années, la CEDEAO a de plus en plus été impliquée dans des missions de médiation pour rétablir la paix dans les pays en guerre et a assuré des missions de maintien de la paix dans les zones en conflit avant que les Nations unies ne prennent la relève.

L’élection de Tandja à la présidence de la CEDEAO a été une surprise.


Avant la tenue du sommet le président Yahya Jammeh de la Gambie (où un éminent journaliste a été assassiné en décembre dernier) et le président Kérékou du Bénin étaient pressentis pour ce poste.

Au cours des deux années passées à la tête de la CEDEAO, le président Kufuor a joué un rôle important dans les négociations qui ont permis de mettre fin aux 14 années de la guerre civile au Liberia et l’envoi de troupes de la CEDEAO pour superviser l’application des accords de paix.

Mais en Côte d’Ivoire, ces efforts de médiation ont connu moins de succès.
Malgré l’organisation de trois sommets à Accra et l’envoi en Côte d’Ivoire de 3 000 troupes de maintien de la paix de la CEDEAO, après que le pays ait sombré dans la guerre civile en 2002, Kufuor en tant que président en exercice de la CEDEAO n’a pu trouver une solution au conflit ivoirien.

L’Union africaine (UA) a en définitive hérité du dossier ivoirien après que le président Laurent Gbagbo ait tenté de réunifier la Côte d’Ivoire en attaquant en novembre dernier la région Nord occupée par les rebelles. Le président sud-africain Thabo Mbeki est désormais le principal médiateur international dans la crise ivoirienne.

Dans son discours d’ouverture du 28e sommet de la CEDEAO le président Kufuor a déploré l’intransigeance des deux parties au conflit et déclaré : "Je tiens à dire clairement que le facteur important qui a été absent tout au long des efforts de médiation pour rétablir la paix et de la stabilité en Côte d’Ivoire a été le manque de volonté politique des responsables politiques des différentes factions ... à travailler sincèrement à la recherche de la paix."

"L’intransigeance des responsables politiques donne une image négative de la sous-région. Ces responsables devraient interroger leur cœur," a-t-il ajouté.

Selon Radio France International (RFI), les Etats membres étaient divisés sur manière dont la crise ivoirienne a été gérée et certains chefs d’Etat ont été mécontents de voir la CEDEAO cédé son mandat à l’UA pour gérer cette crise.

Commentant la détermination de Tandja à poursuivre les efforts de paix en Côte d’Ivoire," un diplomate africain en poste à Abidjan, la capitale économique ivoirienne, a indiqué à IRIN que le sommet d’Accra de cette semaine pourrait être la dernière tentative de la CEDEAO pour sauver le processus de paix en Côte d’Ivoire.

"Si les politiciens ivoiriens ne se ressaisissent pas, l’ONU leur imposera la deuxième série de sanctions. La CEDEAO et l’UA auront fait de leur mieux pour éviter d’en arriver à cette situation," a indiqué le diplomate sous cours de l’anonymat.

En dehors des problèmes sécuritaires, le sommet a annoncé qu’il reportait à plus tard la date d’émission d’une monnaie unique prévue initialement le 1 juillet 2005.

Le président Gbagbo de la Côte d’Ivoire faisait partie de la délégation des 12 chefs d’Etat présents au 28e sommet de la CEDEAO.

La CEDEAO a mis en place les premières mesures visant à créer un marché commun en Afrique de l’ouest et à autoriser la libre circulation des personnes entre les Etats membres. En revanche, très peu de progrès ont été enregistrés pour la création d’une monnaie régionale dont l’émission était prévue pour juillet 2005.

Le Ghana et le Nigeria ont déjà rempli les trois critères de convergence requis pour adopter la nouvelle monnaie, mais d’autres Etats membres de la zone monétaire ouest-africaine (Gambie, Sierra Leone et Guinée) sont encore à la traîne.

"Ces Etats membres ne pourront pas respecter cette échéance. Il faudra convenir d’une date plus réaliste", a indiqué Kufuor.

La nouvelle monnaie, l’Eco, sera créée par les pays anglophones de l’Afrique de l’ouest et par la Guinée. Elle fusionnera plus tard avec le franc CFA, une monnaie utilisée dans huit principaux pays francophones et alignée sur l’Euro.

Le sommet a aussi entériné une politique agricole commune qui en est encore à ses débuts et le plan directeur modifié d’un ambitieux programme d’un montant de 16 milliards de dollars pour la mise en commun des installations électriques des pays ouest-africains. Ce programme vise à relier les réseaux électriques des Etats membres de la CEDEAO et à construire de nouveaux barrages hydroélectriques pour augmenter l’approvisionnement en énergie électrique de toute la région d’ici 2020.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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