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Une mission de la Banque centrale en visite à Bouaké dans le cadre de la démonétisation

Une délégation de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) se rendra la semaine prochaine à Bouaké, fief des Forces nouvelles, dans le cadre de l’opération de démonétisation des billets de la gamme 2002, a indiqué la banque.

Entre le 15 septembre et le 31 décembre, la BCEAO, la banque centrale des huit Etats ouest-africains ayant comme monnaie commune le franc CFA, doit retirer de la circulation les vieux billets de banque afin de les remplacer par une nouvelle série.

Mais l’institution financière n’avait pu lancer l’opération de démonétisation en zone rebelle puisque toutes les banques sont fermées depuis le début de l’insurrection armée en septembre 2002.

L’information a été donnée après qu’une délégation de la BCEAO se soit rendue mardi dernier à Bouaké pour discuter des modalités de l’opération. Des millions de personnes vivant dans le nord de la Côte d'Ivoire et détenant encore des billets de la gamme 1992 risquent de les perdre définitivement si elles ne les échangent pas contre de nouveaux billets avant la fin décembre.

Cissé Sindou, porte-parole des Forces nouvelles, a indiqué à IRIN mercredi que la BCEAO dépêchera des missions à Bouaké puis à Korhogo et Man.

La protection de ces équipes sera probablement assurée par un détachement de casques bleus, a t-il précisé ; 6 000 soldats des forces de maintien de la paix des Nations Unies sont basés en Côte d’Ivoire pour surveiller le respect du cessez-le-feu, signé en 2003.

Toutefois, un porte-parole de la banque centrale à Dakar, la capitale du Sénégal, a confié à IRIN que la BCEAO maintenait l’échéance du 31 décembre comme date butoir pour le retrait de tous les anciens billets en circulation dans les pays d’Afrique de l’Ouest.

“Nous avons décidé d’envoyer des équipes itinérantes pour permettre l’échange des anciens billets contre de nouvelles coupures”, a indiqué Madior Sylla. "Mais nous n’entendons pas reporter l’échéance.”

Selon les autorités bancaires, les nouveaux billets sont infalsifiables. L’introduction de ces petites coupures permettra de lutter contre le blanchissement des importantes sommes d’argent volées dans les coffres des banques en Côte d’Ivoire.

Certains diplomates soupçonnent l’ex-rébellion d’avoir financé son action avec les milliards de francs CFA volés au siège de la BCEAO à Abidjan peu de temps avant le début de la guerre civile. On accuse aussi les Forces nouvelles d’avoir pillé les coffres de la succursale de la BCEAO à Bouaké et d’avoir tenté de braquer celles de Man et de Korhogo.

Au cours des quinze derniers mois, plusieurs soldats du contingent français des forces de maintien de la paix ont été arrêtés après avoir volé de l’argent dans les banques qu’ils étaient supposés protéger des attaques rebelles.

Le retrait des anciens billets de la série 1992 pourrait aussi signifier la perte du pouvoir financier et économique de l’ex-rébellion.

"Nous souhaitons que le BCEAO reporte l’opération, parce que si l’échange est mal fait, il y aura encore plus de conflits," a dit Cissé.

L’échéance du 31 décembre approchant, les personnes résidant dans les zones rebelles ont de plus en plus de difficultés à se débarrasser des anciennes coupures des billets de banque. Nombreux sont ceux qui cachent leurs économies sous leur lit.

“Ca sent la débandade parmi la population”, a indiqué Soumahoro Makenzi, enseignant volontaire à Bouaké. “Je suis allé au marché et on m’a refusé le seul billet de 1 000 francs CFA (deux dollars américains) que j’avais sur moi.”

Mais selon Sylla, la BCEAO a informé suffisamment tôt les huit Etats-membres de cette opération d’échange de billets qui, du reste, est pratiquement terminée. “Nous avons déjà collecté près de 90 pour cent des billets de l’ancienne gamme”, a t-il fait remarquer.

“Nous avons pris toutes nos dispositions pour nous assurer que les gens échangent leurs billets. Nous avons fait passer des messages sur les radios – nationale et rurales – et dans les réseaux communautaires et religieux,” a t-il ajouté.

Lancé en 1945 pour donner aux anciennes colonies françaises une monnaie stable, le franc CFA est soutenu par le trésor public français.

Le franc CFA a longtemps été associé au franc français et s’échange aujourd’hui à 656 francs CFA pour un Euro. La BCEAO émet la monnaie de ses pays membres : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo.

Cette devise est aussi utilisée dans sept Etats d’Afrique centrale qui ont leur propre banque centrale et utilisent des billets différents. Une opération de retrait de ces billets doit démarrer début 2005 dans cette région.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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