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Le dispositif militaire de l'ONUCI doit être renforcé, compte tenu des derniers événements - Koffi Annan

L’opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) doit renforcer son dispositif militaire de plus de 1 200 hommes car les violentes manifestions survenues le mois dernier à Abidjan ont montré les limites du champ d’action de l’ONUCI, a indiqué mardi le Secrétaire général Koffi Annan.

"La crise a mis en lumière les limites de la mission lorsqu’elle doit face à des manifestations ou des attaques dirigées contre certains groupes de civils et que celles-ci sont orchestrées et organisées en toute impunité," a déclaré Annan dans son dernier rapport au Conseil de sécurité sur la crise en Côte d'Ivoire.

L’ONUCI dispose actuellement d’un contingent de 6 000 soldats de maintien de la paix basés en Côte d’Ivoire, un pays coupe en deux – le sud étant contrôlé par les forces gouvernementales et le nord par les forces rebelles – depuis la tentative de coup d’état de septembre 2002. Mais les événements de début novembre obligent à reconsidérer la situation.

Le 4 novembre dernier, les forces gouvernementales rompaient la trêve observée depuis 18 mois et bombardaient le fief des forces rebelles en prélude à une offensive terrestre destinée à défaire le mouvement des Forces nouvelles.

L’offensive a tourné court lorsque neuf soldats français de maintien de la paix ont trouvé la mort au cours d’un raid aérien de l’armée ivoirienne. En représailles, Paris a ordonné la destruction de moyens aériens de l’armée ivoirienne, ce qui a déclenché une vague de violence dans la capitale Abidjan et obligé quelques 9000 ressortissants français à fuir la Côte d’Ivoire, abandonnant leurs maisons et leurs entreprises en faillite.

Annan a demandé aux 15 membres du Conseil de sécurité l’autorisation de renforcer le contingent militaire de l’ONUCI en envoyant 850 soldats et 76 hommes de la police militaires, ainsi que des effectifs supplémentaires.

"Ce nouveau contingent de 1 226 militaires viendra appuyer les 6 240 hommes des forces de maintien de la paix déjà présents en Côte d’Ivoire et permettra de disposer au total d’un effectif militaire de 7 466 hommes," a indiqué Annan. "La crise de la première moitié de novembre a démontré toutes les limites de la capacité de l’ONUCI à remplir son mandat."

La Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), impliquée depuis longtemps dans les efforts de médiation pour trouver une solution à la crise qui secoue le premier producteur mondial de cacao, a demandé la semaine dernière le renforcement des effectifs des forces onusiennes en Côte d’Ivoire.

Selon Annan, plus qu’un simple renforcement du contingent des forces de maintien de la paix, il s’agit aussi de disposer de plus de moyens. Annan a demandé que soit dépêchée une unité de marine qui servirait à des opérations de sauvetage ou de transport de troupe sur la lagune qui traverse la ville.

Des hélicoptères d’attaque seront également nécessaires pour appuyer les forces onusiennes au sol et présenter une réelle dissuasion. En novembre, malgré les efforts de l’ONUCI, d’importantes troupes gouvernementales ont traversé la zone de confiance qui traverse la région centre de la Côte d’Ivoire et engagé les forces rebelles.

En analysant plus avant la situation, une réflexion plus poussée s’impose.

"Il importe de savoir comment mieux assurer la protection des biens et des personnes," a indiqué Annan. "Je demanderai au Conseil de sécurité et aux chefs d’Etat de la sous-région de réfléchir à des stratégies à long terme susceptibles d’être appliquées, y compris par les Nations unies, dans cet important pays d’Afrique de l’Ouest," a t-il ajouté.

Alors que le porte-parole du président ivoirien Laurent Gbagbo s'est refusé à faire tout commentaire sur le dernier rapport de Koffi Annan, les réactions de la rue ont été plutôt mitigées.

"Si un plus grand nombre de casques bleus est dépêché en Côte d’Ivoire pour garantir la sécurité et intervenir en cas de reprise des combats, ce sera une très bonne chose," a commenté Moussa Tanoh, un vendeur de pièces détachées. "Mais s’ils viennent ici en tant qu’observateurs et hésitent à intervenir jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour le faire, alors il est préférable qu’ils restent chez eux."

Le rapport d’Annan a été publié la veille de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU où des sanctions supplémentaires doivent être votées contre tout individu qui tenterait d’entraver le bon déroulement du processus de paix en Côte d’Ivoire.

Le Conseil de sécurité avait déjà fait voter un embargo de 13 mois sur la vente d’armes à la Côte d’Ivoire et s’apprête à annoncer mercredi ou jeudi des sanctions individuelles impliquant une interdiction de voyager et un gel des avoirs.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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