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Pénuries d’eau dans des camps de réfugiés surpeuplés - HCR

Les réserves d’eau disponibles dans l'un des 11 camps de réfugiés accueillant les 200 000 réfugiés soudanais ayant fui les combats dans le Darfour s’amenuisent et le manque d’eau chronique dans cette région aride empêche l’établissement de nouveaux camps, a annoncé l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

D’après Eduardo Cue, le porte-parole du HCR à l’Est du Tchad, le niveau de la nappe phréatique alimentant le camp de réfugiés d’Iridimi baisse rapidement, et les forages approvisionnant les 15 000 habitants du camp ne peuvent plus faire face à la demande, forçant les travailleurs humanitaires à réduire la ration d’eau journalière de chaque réfugié.

«A Iridimi, le standard de 15 litres d’eau par jour et par réfugié n’est plus respecté, on nous a dit qu’ils ne recevaient plus que 10, voire 6 litres d’eau par jour,» a t-il indiqué à IRIN au téléphone depuis Abéché, le principal centre de coordination des opérations d’assistance à l’Est du Tchad.

«Il y a fort à parier que les réserves d’eau du camp ne tarderont pas à s’épuiser,» a t-il conclu.

Selon Cue, la nature aride du sol, le peu de pluie observé pendant la saison des pluies qui vient de s’achever et le manque d’infrastructures pour recueillir l’eau de pluie sont à l’origine des pénuries d’eau incessantes, depuis l’installation en janvier des premiers camps de réfugiés à l’Est du Tchad.

Vincent Dupin, le coordonnateur au Tchad de l’organisation humanitaire norvégienne Norwegian Church Aid, en charge de l’eau et l’assainissement dans le camp d’Iridimi, a confirmé la pénurie d’eau chronique dans le champ.

Mais il a précisé qu’à l’instar des 10 autres camps de réfugiés installés dans l’Est du Tchad, le camp d’Iridimi abritait 2 fois plus de personnes que prévu.

Il semblerait qu'on demande trop au sous-sol d’Iridimi, car on a perdu 30 pour cent de la capacité de ce qu’il y avait il y a quatre mois,» a t-il indiqué à IRIN. «Si on continue l’exploitation à ce rythme, on arrivera un jour à la fin de la nappe.»

Dupin a précisé que le HCR avait tenté d’apporter une solution au problème de la pénurie d’eau en faisant ravitailler le camp d’Iridimi par des camions chargés d’eau en provenance du camp de réfugiés de Touloum dont le volet eau et assainissement est également géré par son organisation, et où le volume d’eau de la nappe phréatique est encore important.

Dupin et Cue ont démenti un communiqué du siège du HCR à Genève selon lequel le camp de Touloum, qui héberge quelque 15 000 réfugiés, pourrait être confronté à une pénurie d’eau dans un proche avenir.

Cue a reconnu toutefois que la rareté de l’eau était devenue une préoccupation générale dans l’Est du Tchad et que cela empêchait de trouver des sites appropriés pour l’installation de nouveaux camps.

Il a cité l’exemple du site de Mader retenu pour abriter un nouveau camp sur la base d’images satellitaires indiquant que la nappe phréatique regorgeait d’eau, mais où les forages avaient prouvé le contraire.

Le HCR avait envisagé d’y établir un nouveau camp pour accueillir 11 000 réfugiés actuellement entassés dans un site créé spontanément à Am Nabak et sans alimentation en eau, mais le site a dû être abandonné, a indiqué Dupin.

«Nous étudions la possibilité de trouver d’autres sources d’eau pour de nouveaux sites. Nous avons commencé à faire venir des camions pour ravitailler en eau certains camps et envisageons de transférer les réfugiés d’Iridimi vers Touloum ou vers d’autres camps,» a indiqué Cue.

Il a averti que le HCR prenait des dispositions dans l’éventualité d'un arrivée massive d’autres réfugiés venus de la région du Darfour Ouest.

Selon Cue, il n’y a pas eu d’afflux important de réfugiés soudanais dans l’Est du Tchad depuis le mois de juin marquant le début de la saison des pluies.

Il a indiqué que les pluies avaient coupé les routes et créé des rivières et des lacs saisonniers qui rendent les déplacements difficiles.

Dans le même temps, les forces de sécurité du gouvernement soudanais et les milices Janjawid pro-gouvernementales du Darfour ont tenté d’empêcher les populations civiles de fuir le pays et diffusé le message, à travers certaines stations de radio publiques, qu’aucune aide n’était disponible du côté de la frontière tchadienne, a t-il ajouté.

Maintenant que la saison des pluies tire à sa fin et que les populations du Darfour savent qu’elles pourront recevoir de l’aide au Tchad, il pourrait y avoir une nouvelle vague de réfugiés d’ici peu, a t-il conclu.

«Ces trois derniers mois, très peu de réfugiés sont passés au Tchad, mais personne ne sait ce que nous réserve l’avenir,» a indiqué Cue.

Avec le début de la saison sèche et le peu de progrès enregistré dans les pourparlers de paix qui ont lieu dans la capitale nigériane Abuja, certains diplomates craignent une reprise des combats dans le Darfour, ce qui pousserait un nombre plus important de civils tourmentés et apeurés vers la frontière du Tchad.

Selon des estimations des Nations unies fournies la semaine dernière, sur les 2 millions de personnes qui ont besoin d’une assistance humanitaire, 1,6 millions ont été déplacés à l’intérieur de la région du Darfour suite aux attaques perpétrées contre leurs villages.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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