1. Accueil
  2. West Africa
  3. Cameroon

Des élections présidentielles peu crédibles – Commonwealth

Le groupe d’observateurs du Commonwealth qui a supervisé les élections présidentielles la semaine dernière a indiqué que les élections qui ont permis de reconduire le président Paul Biya dans ses fonctions pour un nouveau mandat de sept ans “n’avaient pas la crédibilité nécessaire”.

Conduite par l’ancien Premier Ministre du Canada, Joe Clark, la délégation a déclaré samedi, peu avant son départ du Cameroun, que la gestion du processus électoral avait été mauvaise et que de nombreuses personnes avaient été privées du droit de vote.

Les observateurs ont également noté qu'une bonne partie des 16 millions de camerounais, notamment les jeunes, n’avaient pas pris part au scrutin parce qu’ils ne se sentaient pas concernés par le processus politique.

“Nous devons insister sur le fait que, s’il est possible d’évaluer le nombre de votants, personne ne peut dire combien de camerounais sont déçus et se désintéressent du processus démocratique en cours, surtout chez les jeunes,” a indiqué la délégation.

La délégation a fait remarquer que tout le processus électoral a été dirigé par le ministère de l’intérieur et recommande qu’une commission électorale indépendante soit créée pour les prochaines consultations.

“Nous pensons que dans certaines régions clés, le processus électoral n’a pas eu la crédibilité nécessaire,” ont conclu les observateurs du Commonwealth.

Mais, malgré les accusations de fraude proférées par l’opposition, les observateurs ont globalement avalisé le résultat final des élections.

“Même si nous déplorons la piètre gestion des listes électorales, nous pensons que le résultat reflète les intentions de vote des électeurs”, ont fait remarquer les observateurs du Commonwealth.

Le ministre de l’intérieur camerounais a declaré vendredi dernier que Biya, qui est à la tête de l’état camerounais depuis 22 ans, a remporté les élections avec 75 pour cent des voix, soit à peu près 80 pour cent des suffrages exprimés.

Toutefois, sur les quelque 8 millions de personnes de plus 20 ans en âge de voter, seules 4.6 millions avaient leur nom inscrit sur les listes électorales.

De nombreuses personnes qui souhaitaient voter n’ont pas eu leur nom inscrit sur les listes électorales et, selon les rumeurs qui circulent, des électeurs proches du Rassemblement démocratique du people Camerounais, le parti de Biya, ont voté plusieurs fois grâce aux nombreux bulletins de vote qu’on leur avait distribués.

Selon le Ministre de l’intérieur, John Fru Ndi, qui bénéficie d’un large soutien des sympathisants anglophones des régions montagneuses du sud-ouest du Cameroun, se classe en deuxième position avec 17 pour cent des suffrages, bien loin derrière Biya.

Adamou Ndam Njoya, ancien ministre, qui représentait la coalition de neuf partis d’opposition, se classe en troisième position avec 4,71 pour cent des voix.

John Fru Ndi et Adamou Ndam Njoya ont accusé le gouvernement de fraude massive et introduit un recours en annulation auprès du Conseil constitutionnel.

Le déroulement des élections a aussi été vivement critiqué par l’équipe de 1200 observateurs envoyés par l’église catholique a travers le cameroun.

Mais les critiques émises par les autres groupes d’observateurs ont été moins sévères.

Ainsi, selon le chef de la mission de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), les élections se sont passées dans de “bonnes conditions”, calmement et de manière transparente, même s’il a émis quelques réserves sur leur organisation.

L’observatoire national des élections, un comité de surveillance de 11 membres mis en place par le gouvernement camerounais et comprenant des personnalités indépendantes, a indiqué que les électeurs ont pu “exprimer leur choix en toute liberté”, malgré l’existence de nombreuses “anomalies” et “irrégularités” dans le fichier électoral.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join