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Les principales villes nigérianes paralysées par une grève générale

Plusieurs grandes villes du Nigeria ont été paralysées lundi par la grève générale de quatre jours décrétée par la centrale syndicale des travailleurs pour protester contre les dernières augmentations du prix de l’essence prévues par le programme de déréglementation du président Olusegun Obasanjo.

A Lagos, capitale économique du pays, les banques, les écoles et les commerces étaient fermés et les rues habituellement bondées étaient désertes, des millions de personnes ayant choisi de ne pas se rendre au travail, conformément à l’appel lancé par la centrale syndicale Nigeria Labour Congress (NLC).

La grève a également été très suivie dans les villes d’Ibadan, de Kano et de Port Harcourt, le principal centre pétrolier du Sud-Est du Nigeria. Les écoles, les banques, les services administratifs et les entreprises privées ont été contraints de fermer.

Dans la capitale fédérale Abuja, la grève a été suivie partiellement. Les bus et taxis continuaient à circuler dans les rues de la ville, et certains bureaux et banques ouverts étaient protégés par un important dispositif policier.

Mais dans la plupart des villes du pays, les services administratifs étaient fermés et l’activité commerciale considérablement réduite.

A Lagos, la police anti-émeute a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule des manifestants qui bloquaient une artère principale et cassaient les pare-brise des automobilistes qui s’étaient aventurés à sortir.

A Kaduna, la principale ville du Nord, la police a chargé des groupes de manifestants très mobiles qui incendiaient de vieux pneus dans les rues.

Le président de la NLC, Adams Oshiomhole, a accusé le gouvernement de ne pas avoir su tirer parti du délai de 2 semaines qui lui avait été donné pour lui permettre d’annuler l’augmentation de 25 pour cent du prix de l’essence annoncée fin septembre ou même d’engager des discussions avec la centrale syndicale.

"Si le Président ne souhaite pas engager des discussions avec nous, nous n’avons pas d’autre choix que de déclencher une grève," a déclaré dimanche à la presse Oshiomhole.

La centrale syndicale et ses alliés, parmi lesquels figurent les groupes d’action civique et les partis d’opposition, ont indiqué qu’après les quatre premiers jours de grève, ils accorderaient au gouvernement un délai supplémentaire de deux semaines pour qu’il annule les augmentations du prix de l’essence.

Si les autorités maintiennent leur décision, passé ce délai, une grève générale illimitée sera alors décrétée, a t-il conclu.

Les deux puissants syndicats de l’industrie pétrolière du Nigeria ont indiqué qu’ils se joignaient à la grève de lundi, faisant craindre d’autres interruptions dans l’approvisionnement en pétrole, à une période où le prix du baril a atteint des records historiques et se vend à plus de 5O dollars US.

Mais les responsables syndicaux et les compagnies pétrolières ont reconnu qu’a court terme il était peu probable que la grève ait un impact sur la production du Nigeria qui est de 2,5 millions de barils par jour.

Peter Akpatason, président du syndicat des travailleurs de l’industrie du pétrole et du gaz (NUPENG), a indiqué qu’il avait demandé aux membres du syndicat travaillant dans les bureaux de rester chez eux.

Le NUPENG a également refusé d’effectuer la relève des équipes au niveau des plate-formes pétrolières et des terminaux d’exportation, mais n’a pas donné l’ordre à aux membres travaillant sur ces sites d’abandonner leurs outils de travail, a t-il ajouté.

L’association des cadres de l’industrie pétrolière et du gaz naturel du Nigeria (PENGASSAN) a indiqué que bien qu’elle ne fasse pas partie de la NLC, elle a demandé l’ordre à ses membres de ne pas se présenter au travail lundi, par solidarité avec le NLC.

Interrogé à propos de l’impact de la grève sur la production, le porte-parole de Royal Dutch/Shell, la société assurant près de la moitié de la production de pétrole du Nigeria, a indiqué : "Cette grève a eu des répercussions sur le plan administratif. Autrement, les approvisionnements en pétrole continuent."

Cadre dirigeant chez ExxonMobile, deuxième plus important exploitant de pétrole au Nigeria, Udom Inoyo a indiqué que la grève n’a pas eu de conséquences sérieuses sur la production de la société.

"Pour les personnes qui craignent de se rendre au travail, la prudence est conseillée. Mais le mouvement de grève n’a eu aucun impact sur la production et les exportations," a t-il conclu.

Toutefois, des experts du secteur pensent que l’impact commercera à se faire ressentir sur la production si la grève se poursuit.

C’est peut-être en pensant à cela que Obasanjo a rencontré lundi Oshiomhole et les autres leaders syndicalistes.

A la suite de cet entretien, le gouvernement a publié un communiqué indiquant qu’un comité de 33 membres composé entre autres de ministres du gouvernement et de cinq leaders syndicalistes a été créé pour trouver des solutions permettent de soulager à court et moyen termes les nigérians qui souffrent de l’augmentation régulière des prix de l’essence.

La grève actuelle est la sixième grève organisée par le NLC depuis que Obasanjo a décrété la suppression des subventions du carburant, il y a trois ans, dans le cadre de sa politique déréglementation du secteur pétrolier du Nigeria.

Le gouvernement a insisté sur le fait que les réformes sont nécessaires pour supprimer les subventions de plus de 2 milliards de dollars US versées chaque année par l’état pour le carburant et pour éradiquer la corruption qui a rendu moribondes les raffineries de pétrole nationales, obligeant ainsi le premier pays producteur de pétrole d’Afrique à importer du carburant.

Mais les syndicats ont fait savoir que la hausse du prix de l’essence et du coût des transports publics pénalise encore plus la population pauvre du Nigeria. Bien qu’une minorité de nigérians soit extrêmement riche, plus de 70 pour cent de la population vivent avec moins d’un dollar par jour.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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