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Cinq morts dans un accrochage entre forces armées et rebelles touaregs au nord du Niger

Cinq personnes ont été tuées lors d’un accrochage entre les forces de sécurité du Niger et des bandits se faisant passer pour des rebelles touaregs dans le massif de l’Aïr, au nord du pays, a indiqué le gouvernement.

«Nos forces de défense et de sécurité se sont lancées à la poursuite d’un groupe de bandits dans le massif de l’Aïr, mais sont tombées dans une embuscade le 1er octobre,» a indiqué le ministre de l’Intérieur Albade Abouda, dans une déclaration lue mardi à la radio nationale.

Le ministre a précisé qu’un soldat et quatre bandits ont trouvé la mort dans la montagne, à 1000 km au nord–est de la capitale Niamey. Quatre soldats ont été blessés et deux autres sont portés disparus.

Mohamed Ag Boula, le frère de Rhissa Ag Boula, ancien chef du mouvement rebelle du Front de libération de l’Aïr et de l'Azaouak (FLAA) dissous, a revendiqué l’attaque.

Rhissa Ag Boula a occupé le poste de ministre du tourisme suite à l’accord de paix de 1995 qui a mis fin à quatre années de rébellion touareg dans le nord du Niger.

Mais en février, il a été démis de ses fonctions, puis emprisonné peu de temps après pour complicité d’assassinat d’un dirigeant du parti au pouvoir dans la région d’Agadez, à 800 km au nord de Niamey.

Dans un entretien accordé en début de semaine à Radio France Internationale (RFI), son frère, Mohamed, a revendiqué l’attaque et précisé que ses 200 hommes et lui même se battaient pour défendre les droits des populations nomades Touareg, Toubou et Semori du nord du Niger.

«Nous défendons nos droits. Le gouvernement actuel n’a pas appliqué les accords de 1995. En outre, nous exigeons la libération de tous les membres de l’ex-rébellion détenus actuellement par les autorités nigériennes,» a déclaré Mohamed à RFI.

Le ministre de l’intérieur a fait remarquer que les assaillants du 1 octobre étaient les mêmes qui, quelques mois auparavant, avaient attaqué des véhicules sur la voie trans-saharienne, au nord du Niger.

En juin, puis en août, des hommes armés avaient attaqué des bus de passagers entre Agadez, la ville principale du nord, et Arlit, la région d’exploitation des mines d’uranium, à 240 km au nord. Trois personnes, dont un bébé de 2 ans, ont trouvé la mort et 13 autres personnes ont été blessées au cours de cet incident.

Ces attaques faisaient suite à des rumeurs selon lesquelles d’anciens rebelles touaregs, qui avaient été intégrés dans l’armée nationale dans le cadre de l’accord de paix de 1995, avaient déserté leur poste.

Les autorités nigériennes ont formellement démenti les allégations selon lesquelles les soldats touaregs avaient massivement déserté les rangs de l’armée régulière pour réactiver une rébellion, s’évertuant à qualifier les bandes armées de bandits, plutôt que de rebelles.

Mais le ministre de l’intérieur a admis mardi qu’un déserteur figurait parmi les trois hommes capturés par les forces de défense au cours des derniers accrochages. Quatre autres membres du groupe armé se sont rendus volontairement et plusieurs armes et quantités de munitions ont été saisies, a t-il ajouté.

Toutefois, le ministre a bien vite repris le terme de bandits pour présenter ces hommes. Même après la fin officielle de la rébellion en 1995, les actes de banditisme dans le nord du Niger ont posé de sérieux problèmes aux autorités jusqu’en 2000, obligeant les véhicules qui empruntaient la trans-saharienne à voyager en convois protégés par des militaires lourdement armés.

Le ministre de l’intérieur a qualifié les «prétendues revendications politiques» des rebelles de simples artifices pour masquer leurs activités criminelles.

«Le gouvernement rappelle à la communauté nationale et internationale que le trafic de drogue, le meurtre et l’assassinat de paisibles citoyens ne peuvent en aucun cas justifier de prétendues revendications politiques,» a déclaré Abouba.

Néanmoins, la sécurité reste un sujet de préoccupation dans ce pays désertique de 11 millions d’habitants. En juin, les Nations Unies ont imposé des restrictions strictes sur le déplacement de personnel dans le nord du Niger, plaçant la zone en phase 2, la seconde de cinq niveaux de sécurité.

Ce niveau de sécurité impose à tous les membres du personnel des Nations Unies et à leur famille de ne pas quitter leur domicile et interdit tout déplacement non nécessaire à l’intérieur ou à l’extérieur de la région.

Les Etats-Unis ont également manifesté leur intérêt pour le renforcement de la sécurité du Niger en formant les militaires nigériens aux techniques de lutte contre le terrorisme dans le cadre de l’initiative pour la lutte contre les actes de terrorisme à travers le Sahara.

Près de 130 militaires nigériens viennent de terminer un stage de 2 mois organisé par les marines américains. Ces militaires constituent actuellement la force d’intervention rapide du Niger dont l’objectif est de s’attaquer aux trafics d’armes, de marchandises et de personnes ainsi que de prévenir toute constitution de réseaux de terroristes et de criminels.

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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