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Libération de 500 combattants libériens détenus en Sierra Leone

A la fin de l’année, la Sierra Leone va libérer et renvoyer au Libéria 500 combattants libériens liés à l’ancien Président Charles Taylor, a indiqué mardi à Monrovia un fonctionnaire du Ministère des Affaires Etrangères.

Le fonctionnaire libérien a confié à IRIN que ces combattants, dont certains ont été détenus en Sierra Leone pendant plusieurs années, devraient être amnistiés par le gouvernement dès leur retour.

Certains de ces combattants ont été capturés pendant qu’ils se battaient aux côtés du RUF (Revolutionary United Front), le mouvement rebelle de Sierra Leone qui a combattu le gouvernement de Freetown entre 1991 et 2001, a indiqué le fonctionnaire.

Le RUF était soutenu par le gouvernement de Charles Taylor et opérait à partir de bases arrières installées au Liberia. C’est pour cette raison que le Tribunal Spécial pour la Sierra Leone a inculpé Taylor de crime de guerre pour son soutien actif à la cause des rebelles du RUF.

Le fonctionnaire du Ministère des Affaires Etrangères a indiqué que parmi les combattants qui vont être libérés, on compte des membres de la milice de Taylor qui, fuyant l’avancée des combattants du LURD (Liberians United for Reconciliation and Democracy) dans le Nord-Ouest du Libéria, ont traversé la frontière pour se refugier en Sierra Leone pendant les dernières heures de la guerre civile qui a duré de 1989 à 2003.

Le président Ahmad Tejan Kabbah de la Sierra Leone a abordé le problème du transfert des combattants avec le Président du gouvernement de transition du Liberia, Gyude Bryant. Les ministres de la justice des deux pays discutent actuellement des modalités du retour des combattants, a ajouté le fonctionnaire.

«Après une série de négociations, nous pensons qu’ils seront libérés en novembre ou au début du mois de décembre,» a indiqué le fonctionnaire.

« Cette mesure ne s’applique pas uniquement aux combattants capturés pendant les combats. Elles s’appliquent également aux miliciens du gouvernement de l’ancien président Charles Taylor. »

Le temps du pardon


«Au Liberia, l'heure est au pardon et à la réconciliation et ce gouvernement ne verra aucune objection à leur accorder une amnistie,» a indiqué le fonctionnaire. Cette mesure sera annoncée officiellement et au moment opportun par le Président Bryant, a précisé le fonctionnaire.

C’est lundi dernier que l’information concernant le retour imminent des combattants libériens détenus en Sierra Leone a été révélée pour la première fois.

Le directeur adjoint de la commission nationale pour l’action sociale en Sierra Leone, Justin Bangura, a confié aux journalistes présents à Monrovia que les combattants détenus actuellement dans les différents camps de Sierra Leone seraient remis au Liberia à la suite de négociations entre les deux pays.

« La Sierre-Leone va bientôt libérer 500 combattants libériens et les remettra au gouvernement libérien. Nous espérons qu’ils bénéficieront d’une amnistie totale générale une fois remis au Gouvernement de Transition du Liberia, » a déclaré Bangura.

Bangura a également insisté sur le fait que ces anciens combattants ont suivi un programme de réhabilitation et ont reçu une formation professionnelle, grâce à une aide de 1,2 millions de dollars US accordée par l’Union Européenne.

«Ces personnes ont changé, elles ont acquis de nouvelles compétences techniques qui leur permettront de s’en sortir toutes seules, » a ajouté Bangura.

Mais entre temps, le Liberia s’interroge sur le sort à réserver aux centaines de combattants ressortissants de pays voisins qui se sont présentés dans les centres de désarmement après la fin des 14 années de guerre civile.

Selon les statistiques fournies par la Liberian National Commission for Disarmament, Demobilization, Reintegration and Reabilitation, à la date du 4 septembre, 563 combattants étrangers présents au Liberia ont rempli une demande de désarmement.

En importance par le nombre, les 282 combattants ressortissants, suivis des 152 combattants ressortissants de la Sierra Leone et des 112 combattants ressortissants de la Côte d’Ivoire.

Le porte-parole de la commission à Monrovia, Molley Passaway, a confié à IRIN que le sort de ces anciens combattants étrangers serait débattu au plus haut niveau entre le Libéria et les gouvernements concernés.

Plusieurs mercenaires sierra leonais ont combattu aux côtés des troupes de Taylor, notamment l’ancien commandant militaire du RUF, Sam Bockarie, tué en mai 2003.

Des diplomates ont révélé que le mouvement rebelle du LURD était soutenu par la Guinée et qu’un deuxième groupe rebelle, le MODEL (Movement for Democracy in Liberia) avait des liens étroits avec la Côte d’Ivoire. Ces deux mouvements ont recruté des ressortissants de ces pays.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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