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Biya affrontera une opposition divisée aux présidentielles d'octobre

Le Président Paul Biya, qui préside aux destinées du Cameroun depuis 22 ans, a confirmé sa participation aux élections qui se tiendront le mois prochain.

Biya, âgé de 71 ans, a fait part de sa décision mercredi, au cours d'un discours télévisé. Il affrontera une opposition divisée qui s'est avérée incapable de faire front avec un seul candidat.

John Fru Ndi, le leader du Social Démocratic Front (SDF) de l'opposition, qui faillit battre Biya pendant les premières élections multipartites du Cameroun en 1992, a déclaré qu'il s'opposera de nouveau à lui au scrutin à tour unique du 11 octobre 2004.

Fru Ndi est un ancien propriétaire de Librairie du Sud-ouest anglophone du Cameroun qui dirige le plus grand parti d'opposition représenté au parlement. Il a été choisi par le SDF comme candidat aux présidentielles au cours d'un congrès extraordinaire le week-end dernier.

Il ne s'est toutefois pas retiré lorsque l'alliance des dix (10) principaux partis d'opposition du Cameroun, réunis dans la Coalition Nationale pour la Réconciliation et la Reconstruction (CNRR), a décidé de choisir un autre candidat mercredi.

Le CNRR a jeté son dévolu sur Adamou Ndam Njoya, 62 ans, un expert en sciences politiques, musulman francophone et originaire de Foumban à l'ouest du Cameroun. Il a occupé les fonctions de Ministre de l'Education, Ministre de la Réforme Administrative et Ministre des Affaires Etrangères 13 années durant avant l'arrivée de Biya au pouvoir en 1982.

Les deux hommes ont affirmé à IRIN mercredi qu'ils cherchaient à aboutir à un arrangement consensuel, mais aucun d'eux n'a manifesté le désir d'abandonner.

"Mes portes son ouvertes et John Fru Ndi reste un membre à part entière de la coalition," a expliqué Ndam Njoya.

Fru Ndi a pour sa part déclaré qu'il était "ouvert à toute rencontre," en qualifiant toutefois le choix du CNRR d'inconvenant.

La division linguistique est importante dans la vie politique camerounaise parce que sur 16 millions d'habitants, seul 20 pour cent de la population est anglophone et se sent différente de la majorité francophone.

Le pays, formé en 1960, est le résultat de la fusion de l'ancienne colonie française et d'une partie du territoire autrefois administré par le Royaume Britannique.

"Le facteur de marginalisation des anglophones a joué sur le choix du candidat de la coalition," a déploré un leader du SDF en coulisse.

Homme réservé, Biya, accusé par Transparency International de diriger le plus corrompu des régimes d'Afrique, a plongé la nation dans l'expectative de ses desseins électoraux jusqu'à la dernière minute.

De retour d'un voyage d'un mois en France, Biya a annoncé mercredi qu'il avait été encouragé par une grande majorité de Camerounais à briguer un nouveau mandat.

Il a relevé dans un bref discours télévisé qu'il avait favorisé le multipartisme au Cameroun, préservé la paix et la stabilité dans le pays et maintenu l'expansion économique.

Cependant, les partis d'opposition l'accusent de trafiquer chaque scrutin depuis 1992 afin de rester au pouvoir.

Il y a déjà des appréhensions sur la liste électorale qui sera utilisée pendant les votes du mois prochain. Selon le Ministère de l'Intérieur, seuls 3,8 millions d'électeurs ont été enregistrés depuis juin 2004 - moins de la moitié des 8 millions d'adultes selon les estimations.

Malgré un changement de nom sous le premier président du Cameroun Ahmadou Ahidjo, Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) de Biya régit le pays depuis la proclamation d'indépendance.

Au moins cinq candidats prendront part aux élections présidentielles, dont Pierre Mila Assoute, 47ans , dissident du MDPC.

Cependant, aucune de leur candidature ne constitue un sérieux challenge.

Fru Ndi a joué un rôle majeur en forçant le Cameroun à s'ouvrir au multipartisme au début des années 1990. Il a officiellement remporté 35,9 pourcent des votes aux élections de 1992 contre 39,9 pour cent pour Biya. Il a cependant boycotté le scrutin suivant, en 1997, arguant qu'il ne serait pas libre et transparent.

Les analystes politiques affirment que depuis lors, sa popularité a considérablement baissé dans le pays.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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