Les deux camps ont annoncé qu’ils avaient accepté la proposition de l’Union Africaine de suspendre les négociations, afin de les reprendre dans « trois ou quatre semaines ».
Afin de trouver un consensus sur au moins un point, le président nigérian, Olusegun Obasanjo, a en dernier ressort demandé aux deux parties de signer l’accord humanitaire négocié pendant les premiers jours des pourparlers.
Cet accord permettrait à la région du Darfour de recevoir une assistance humanitaire ainsi que le retour dans leur région de millions de personnes déplacées.
Tandis que la délégation soudanaise était prête à signer, les deux mouvements rebelles composés de l’Armée de Libération du Soudan (SLA) et le Mouvement pour la Justice et l’Egalité (MJE), ont préconisé d’attendre jusqu'à mercredi pour prendre une décision.
« Nous avons décidé de ne pas signer le protocole humanitaire. Les pourparlers ont déjà échoué », a déclaré à IRIN le porte-parole du MJE, Ahmed Tugod, ce mercredi.
Selon Tugod, les revendications principales, y compris le désarmement immédiat des milices gouvernementales et une enquête sur des supposés crimes de guerre, n’ont pas été résolues, raisons pour lesquelles « il n’était pas logique de signer. » Les rebelles ont également rejeté la proposition que leurs hommes soient envoyés dans des camps de cantonnement.
Les rebelles du SLA étaient en conclave toute la journée et n’ont ni fait connaître leur position, ni signé l’accord humanitaire.
Majzoub al-Khalifa Ahmad, le chef de la délégation soudanaise, a blâmé les rebelles pour l’échec des négociations.
« C’est leur faute si les négociations ont échoué », a déclaré Ahmad à IRIN.
Selon Ahmad, l’ingérence de certains pays, particulièrement les Etats-Unis, a été une cause majeure de l’échec. La semaine dernière, le Secrétaire d’Etat américain Colin Powell avait déclaré qu’un génocide avait été opéré dans le Darfour.
Cependant, le gouvernement soudanais poursuivra ses efforts afin d’améliorer la situation sécuritaire et humanitaire dans la région où, selon les Nations Unies, plus de 1,4 millions de personnes sont déplacées et plus de 50,000 ont été tuées depuis le déclenchement des hostilités, il y a 19 mois.
Les Nations Unies ont demandé au gouvernement soudanais de suspendre les activités des Janjawid, une milice arabe accusée de massacrer les populations civiles. Le gouvernement de Khartoum est fortement accusé d’utiliser cette milice pour commettre des atrocités contre les agriculteurs de race négro-africaine et de les chasser de leurs villages.
« le désarmement des Janjawid est un processus qui continue, mais les rebelles doivent aussi être en sécurité », a dit Ahmad. « Les rebelles attaquent également les civils, tout comme les Janjawid. Ils sont pareils. »
Le Conseil de Sécurité avait donné au gouvernement soudanais un délai de 30 jours pour désarmer sa milice et améliorer la situation humanitaire. Cependant l’ultimatum a expiré avec une déclaration du Secrétaire Général Kofi Annan jugeant que le gouvernement soudanais n’en faisait pas assez.
Depuis lors, des voix s’élèvent au sein de l’administration américaine et l’Union Européenne pour réclamer des sanctions.
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