La tentative d'irruption à Korhogo tard dans la nuit de dimanche, suivait une attaque similaire opérée 24 heures avant à l'agence BCEAO de la ville rebelle de Man, à l'Ouest, et l'assaut lancé le 25 septembre contre la branche BCEAO de la capitale rebelle, Bouaké, où 50 milliards de francs CFA ($83 millions de dollars US) ont été dérobés.
Trois témoins de l'attaque de Korhogo ont décrit à IRIN que dans la ville proche de Ouangolodougou, près de la frontière avec le Mali et le Burkina Faso, les agresseurs étaient des combattants rebelles, loyaux à un seigneur de guerre inconnu, qui demeurait actuellement hors de Côte d'Ivoire. Ils ont précisé que les soi-disant braqueurs de banque sont arrivés en ville en provenance de Bouaké, à bord d'un convoi de 10 véhicules de type pick-up et 4x4.
Toutefois, ils ont été repoussés par les forces loyales aux deux commandants rebelles locaux, connus sous les pseudonymes de "Kosovo" et "Adams." Personne n'a été blessé par les feux croisés des tirs, et la population locale s'est empressée de conspuer les agresseurs défaits, ont révélé les témoins.
Kosovo a déclaré à IRIN lundi, qu'il ne voulait pas de la venue des troupes françaises d'interposition pour aider à ramener l'ordre à Korhogo, comme ce fut le cas à Bouaké et à Man. "Nous n'avons pas besoin de l'armée française parce que nous pouvons nous occuper des choses nous-mêmes," a-t-il affirmé.
Aucun commentaire n'a filtré des officiels, au siège de la BCEAO à Dakar, qui sont restés injoignables à Dakar comme à Abidjan. La BCEAO administre le franc CFA, monnaie utilisée en Côte d'Ivoire et dans la plupart des pays francophones de l'Afrique de l'Ouest.
Les rebelles, officiellement appelés "les forces nouvelles," ont occupé la moitié nord de la Côte d'Ivoire depuis le déclenchement d'une guerre civile en septembre 2002. Ils ont signé un accord de paix avec les partis politiques, dont celui du Président Laurent Gbagbo en janvier, et ont rejoint un gouvernement de large ouverture dit de réconciliation nationale en avril. Cependant, ils refusent jusqu'à présent de désarmer.
Les force nouvelles ont suspendu leur participation au processus de paix le 23 septembre, accusant M. Gbagbo de ne pas déléguer son autorité compétente aux ministres du gouvernement, afin qu'ils puissent diriger leurs différents départements.
La Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a engagé une initiative diplomatique pour réunir à nouveaux les deux parties, pour empêcher que l'impasse ne dégénère et n'aboutisse à la reprise des hostilités.
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