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Kampala rejette le rapport d'Amnesty International sur l'Ituri

Le président ougandais, Yoweri Museveni, et le porte-parole du ministère de la défense, le major Shaban Bantariza, ont réfuté le nouveau rapport d'Amnesty International accusant le gouvernement ougandais d'intervenir dans l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC).

La secrétaire générale d'Amnesty International, Irène Khan, a présenté mardi ce rapport à l'occasion d'une conférence de presse dans la capitale ougandaise, Kampala. Elle a appelé l'Ouganda à faire face à ses responsabilités et de stopper son soutien aux groupes armés opérant dans l'Est de la RDC.

Le rapport rapporte les cas de violations de droits de l'Homme, commis depuis le début de l'année dans la région de l'Ituri, au nord-est de la RDC. De nombreuses atrocités perpétrées au début de l'année perdurent encore dans cette zone. Ces violations des droits humains ont tendance à être acceptées parce qu'elles deviennent courantes, a dénoncé Amnesty.

"Alors qu'une logique de paix est en train d'émerger à Kinshasa [la capitale de la RDC], la dynamique de guerre est encore enracinée en Ituri," a rapporté Amnesty.

Certains des groupes armés en Ituri bénéficient encore du soutien d'éléments de l'armée et du gouvernement ougandais," a affirmé Kahn.

Elle a ainsi accusé les Forces armées du peuple congolais, dirigées par Kakawavu Bakonde, de bénéficier du soutien de l'Ouganda. Ces troupes contrôlent les villes d’Aru et de Mahagi dans le nord-ouest de l'Ituri.

Un chercheur pour Amnesty-Congo, Marcel Agpovo, a ajouté pour sa part que l'Ouganda "avait d'importants intérêts économiques en Ituri".

Le gouvernement ougandais a cependant rejeté le rapport de l'ONG. Les responsables d'Amnesty avaient, plus tôt, rencontré le président Museveni. Ce dernier a qualifié les accusations relatives au soutien des groupes armés, comme des "allégations politiquement fabriquées". Bantariza a considéré les propos d'Amnesty comme "simplement faux".

"Nous sommes, à présent, entièrement avec Kinshasa qui apporte un règlement politique aux problèmes du Congo," a affirmé Bantariza à l'IRIN. "Comment pourrions-nous soutenir des groupes armés qui sont les ennemis de ce gouvernement?"

L'accusation selon laquelle des soldats ougandais soutiendraient des milices en Ituri est impossible, a-t-il continué, "puisque nous n'avons même plus de troupes au Congo". Il a précisé ensuite que la qualité des informations contenues dans le rapport d'Amnesty devait faire l'objet d'un examen minutieux.

"Qui vous a donné ces informations? Il y a en Ituri une force des Nations Unies qui n’a pas de telles informations alors qu'elle dispose de sa propre unité de renseignement sur le terrain," a-t-il dit, avant de mettre en garde Amnesty sur les ouï-dire ou les témoignages des groupes armés eux-mêmes.

La paix ne pourra jamais être réalisée en Ituri, a continué pour sa part Kahn, si les auteurs de crimes de guerre ne quittent pas la région. "Le peuple d'Ituri ne pourra pas parler de réconciliation et de paix tant que les responsables des violations des droits de l'Homme bénéficieront d'une impunité," a-t-elle ajouté.

Kahn a dit à l'IRIN, après la conférence de presse, qu'elle avait incité l'Ouganda à diligenter des actions punitives à l'encontre "des officiels du pays dont on connaît leur implication au Congo".

Le 14 février dernier, Museveni convoquait, à Kampala, une réunion spéciale de son cabinet pour discuter du rapport de la commission d'enquête concernant les accusations selon lesquelles les officiers de l'armée ougandaise seraient impliqués dans le pillage des ressources naturelles en RDC. La commission était dirigée par le juge David Poter.

Le rapport de 211 pages a été soumis au ministre d'Etat pour les affaires internationales, Tom Butime, le 31 janvier. Il décrit en détail le rôle de l'armée ougandaise dans le très controversé pillage des richesses du Congo par les armées étrangères.

En novembre 2002, un comité d'experts des Nations Unies chargé d'étudier l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses en RDC a remis un rapport au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il accusait l'Ouganda, parmi d'autres pays, d'avoir participer à ces exactions.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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