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La rentrée des classes marquée par l'absentéisme

La rentrée scolaire 2003-2004, en République du Congo, le premier octobre dernier, a été marquée par l’absentéisme des élèves et du personnel enseignant.

Selon les chiffres avancés par l'Agence congolaise d'information (ACI), l'établissement scolaire, le Ceg Angola Libre, a ainsi accueilli 193 élèves sur les 3429 attendus alors qu'un seul agent administratif sur 21 était présent le jour de la rentrée. A l'Unité africaine, 75 élèves sur 1095 ont répondu présent, a continué l'ACI. Au lycée Mfilou 116 élèves sur 652 se sont déplacés alors que l'immense majorité des enseignants avaient également boudé la rentrée des classes.

La situation, depuis quinze jours s'est légèrement améliorée. La majorité des fonctionnaires ont, en effet, perçu leurs salaires. Certains élèves ont, quant à eux, retrouvé le chemin de l’école.

Des représentants manifestent, cependant encore, devant le ministère de l'économie, des finances et du budget pour obtenir les arriérés de salaires.

Ces enseignants, surnommés les 'appelés et volontaires', autrement dit des diplômés sans emploi, réclament les salaires en retard depuis le 11 août dernier, leur intégration dans la fonction publique ainsi que des avancements. Leur statut spécial leur permet en effet de percevoir une bourse en contrepartie des enseignements qu’ils dispensent.

"C’est écœurant. Près de 1400 enseignants volontaires du préscolaire, du primaire et du secondaire sont concernés. Certains ont été intégrés en 1996 au niveau des préfectures, dans le projet de la fonction publique territoriale. Ils étaient alors à la disposition des départements dans lesquels ils évoluaient et percevaient une rémunération brute. A partir de l’année 2000, a été amorcée leur intégration dans la fonction publique. La situation de chacun était régularisée dès qu’il touchait le premier salaire. Mais, entre la date de suspension du salaire brut qui suivait l’arrêté d’intégration et le paiement effectif du salaire, le temps d’attente perdurait, si bien que certains enseignants ont attendu une année voire seize mois tout en exerçant," a expliqué Médard Paul Bouélé, responsable du syndicat des enseignants du Congo.

"Pourtant, il ne reste plus que 1250.000.000 FCFA (2,3 millions de dollars américains) à débloquer pour régler la question des arriérés," a-t-il ajouté.

Par ailleurs, a déclaré Alain Ngoubili, cadre de l’inspection générale de l’enseignement technique: "il est difficile de s’en sortir avec ces salaires qui n’ont jamais été majorés depuis près de vingt ans alors que le coût de la vie a considérablement augmenté. En outre, un Etat responsable devrait s’arranger pour payer les salaires plus tôt que de coutume pour permettre aux parents de faire face à la rentrée des classes," a-t-il dénoncé.

La ministre chargée de l'enseignement primaire et secondaire, Rosalie Kama-Niamayoua, avait par ailleurs insisté, à l'occasion des visites des établissements le jour de la rentrée, sur le port des uniformes scolaires.

"On comprend la situation du moment et je laisse aux parents à peu près un trimestre pour qu’ils règlent le problème de la tenue scolaire de leurs enfants," a-t-elle déclaré.

La rentrée scolaire n'avait pas eu plus de succès à l’intérieur du pays, selon les syndicalistes des différentes catégories d'enseignants, séjournant actuellement à Brazzaville. La majorité des responsables des établissements se trouvaient en effet encore à Brazzaville, la capitale, pour régler des situations administratives ou demander le paiement des arriérés.

Une grève avait été organisée le premier octobre à Ouesso, chef-lieu du département de la Sangha, dans le Nord du pays, pour protester contre la non satisfaction de ces revendications.

Pierre Michel Nguimbi avait néanmoins affirmé que le niveau de vie des fonctionnaires "s’améliorera très certainement après que le pays sera admis à l’initiative des Pays pauvres très endettés (PPTE), qui est une plate-forme d’assouplissement, voire d’annulation des dettes dues,
permettant aux pays concernés de re-décoller économiquement".

Depuis quelques années, le Congo connaît des rentrées scolaires agitées du fait des guerres récurrentes dans le pays. Le secteur éducatif a été particulièrement affecté, selon la direction générale de l'enseignement primaire et secondaire. Le taux de redoublement atteignait les 28% en 2001 dans le primaire. Le taux de réussite au brevet d’études du premier cycle (Bepc) n’a jamais dépassé les 50% depuis 1966. Moins de la moitié des élèves ne terminent pas leurs six années de scolarité, pourtant obligatoires. L’analphabétisme ne cesse par conséquent de gangrener la population jeune.

De nombreux établissements scolaires ont également fermé ou fonctionnent avec un personnel enseignant insuffisant. Le département du Pool se trouve ainsi dans la situation la plus critique du fait de la dernière guerre.

Dans une déclaration parvenue à l'IRIN, la Convention pour la démocratie et le salut, un groupement des partis politiques de l’opposition, a invité l’ensemble des forces vives de la nation à savoir, le parlement, les syndicats des enseignants et des élèves, les ONG de l’éducation, les confessions religieuses, "à prendre à bras le corps la question de l’éducation nationale et de ne pas permettre au gouvernement d’en faire un traitement dérisoire et honteux comme cela a toujours été le cas".


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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