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Des nuages s’amoncellent dans la sphère politique, mais le front demeure calme

Le Comité de Suivi des Nations-Unies en charge du processus de paix en Côte d'Ivoire, a tenu une réunion de crise mercredi nuit. Cette rencontre s'est déroulée 24 heures après que les rebelles, occupant le Nord du pays, avaient annoncé la suspension de leur participation au gouvernement de réconciliation national, et le report des plans de désarmement.

Des sources militaires ont assuré que la décision des rebelles n’a eu aucun effet le long de la ligne de front, où 5 300 soldats français et ouest-africains de maintien de la paix sont déployés pour surveiller les deux parties.

L’armée nationale a fermé pour quelques heures la voie principale menant à Bouaké, la capitale des rebelles, et donnant accès au nord. Cependant la route a été rouverte plus tard, ont ajouté ces mêmes sources.

Les rebelles ont déclaré mardi qu’ils retiraient leurs 9 ministres du gouvernement de large ouverture du Premier Ministre indépendant Seydou Diarra, parce que le Président Laurent Gbagbo n’avait pas délégué à ce dernier les pouvoirs comme convenu dans l’accord de paix, signé en janvier à l’instigation de la France.

M. Gbagbo y a répondu par des insinuations jugées outrageantes pour le gouvernement de M. Diarra et les rebelles. L'impénitent groupe des « Jeunes Patriotes » qui soutient le Président, a appelé à une série de manifestations contre les rebelles, à Abidjan, la semaine prochaine.

M. Gbagbo, dont le parti (Front Populaire Ivoirien – FPI) possède 7 sièges au gouvernement, a fait remarquer que l’absence des 9 ministres rebelles ne se ferait pas remarquer. Il a continué dans un commentaire télévisé mardi nuit : “ Nous avons une équipe de 40 personnes, mais il n’y a 5 ou 6 ou au plus 10 ministres qui travaillent réellement et font avancer le gouvernement."

Poursuivant son discours, il a expliqué que les rebelles occupant la moitié Nord de la Côte d’Ivoire depuis le déclenchement de la guerre civile en septembre 2002, étaient des ‘boys’, des garçons de maison qui s’étaient appropriés les maisons de leurs patrons et qui exploitaient ces propriétés.

Malgré cette guerre de mots, les diplomates et les officiers supérieurs de l’armée de la force de maintien de la paix, ont affirmé qu’ils pensaient que les rebelles soulevaient seulement un point politique.

En particulier, ils ont indiqué que les rebelles voulaient que la communauté internationale mette la pression sur M. Gbagbo, afin qu'il donner plus d’autorité au gouvernement de M. Diarra. Ils désiraient également presser les donateurs à se montrer généreux, dans l’octroi de fonds aux combattants rebelles lorsqu’ils auront éventuellement déposé leurs armes.

“ Nous pensons que c’est une prise de position, mais nous pourrions nous tromper,» a déclaré un officier supérieur militaire, observateur du processus de paix. « Je pense qu’ils sont sur les braises. Je ne les imagine quittant le gouvernement. Je serais vraiment surpris s’ils le faisaient. »

“C’est un problème plus politique que militaire et nous avons besoin d’y trouver une solution politique,» a-t-il préconisé à IRIN.

Un officier supérieur de la force française a abondé dans le même sens. « Cette situation de blocage ne devrait pas excéder plus d’une semaine, » a-t-il prédit.

Des sources militaires ont relevé que les structures de commande et de contrôle au sein des forces rebelles étaient très faibles. Les officiers de commandement éprouvaient souvent des difficultés à obtenir des chefs de guerre, contrôlant des régions particulières, qu’ils respectent leurs instructions. Les leaders des rebelles ont toutefois besoin d’être très encouragés, pour persuader les commandants de terrain récalcitrants à désarmer, et permettre au gouvernement de restaurer l’administration dans les zones rebelles, ont-ils ajouté.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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