M. Tévoedjré a écarté les récriminations des rebelles, concernant la procédure observée par le Président Laurent Gbagbo pour nommer les nouveaux ministres. Il a rapporté aux journalistes mercredi : « au point où nous en sommes, après tant de retard, devrions-nous respecter point par point certains éléments des accords de paix ? »
Le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies a ajouté :
« ce que nous désirons vraiment, c’est de commencer le désarmement aussi rapidement que possible le 1er octobre.»
Une équipe officielle du Conseil de sécurité de l’ONU, devrait arriver en Côte d’Ivoire lundi, pour observer le lancement du processus, a révélé l’Envoyé Spécial de l’ONU.
M. Tévoedjré a également mis l’accent sur l’importance de restaurer l’administration du gouvernement dans le Nord, afin que l’Education et les services de santé reprennent leurs activités complètes dans la région. Il a rappelé au gouvernement et aux rebelles qu’une aide d’environ 450 dollars US provenant de l’Union Européenne et de la Banque Mondiale était disponible, dans l’attente du démarrage effectif du processus de désarmement, de démobilisation et de réhabilitation.
Le processus de désarmement des rebelles, qui ont pris le contrôle de la moitié Nord de la Côte d’Ivoire suite à un coup d’état manqué le 19 septembre 2002, sera enclenché avec un retard de deux mois sur le programme établi.
Il aurait dû prendre effet le 1er août, mais a été reporté en attendant l’approbation d’une loi d’amnistie, et la nomination des postes ministériels vacants de la Défense et la Sécurité intérieure dans le gouvernement de réconciliation nationale de large ouverture.
La loi d’amnistie est passée au parlement le 6 août, mais jusqu’au 14 septembre, le Président Gbagbo n’avait pas encore nommé les nouveaux ministres, ayant rejeté toutes les candidatures qui lui avaient été proposées les 6 derniers mois.
M. Gbagbo a finalement désigné le Professeur de droit et militant des droits de l’Homme, Martin Bléou comme Ministre de la Sécurité intérieure, et René Amani, un politique indépendant proche du Premier Ministre Seydou Diarra comme Ministre de la Défense. Ils ont été choisis sur une liste de 4 noms proposés par M. Diarra.
Les rebelles du Mouvement Patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), qui possèdent 9 sièges au gouvernement, ont cependant critiquer la procédure employée pour sélectionner les nouveaux ministres, pour carrément abandonner leur position peu de temps après.
Le MPCI a, depuis, été ramené à de meilleurs sentiments grâce à la décision de la France de relâcher le Sergent Ibrahim Coulibaly, une figure de proue impliquée dans plusieurs tentatives de coup d’état depuis 1999. Coulibaly, communément connu sous le pseudonyme « IB », et 11 autres personnes, avaient été arrêtés à Paris dans le mois d’août, soupçonnés de recruter des mercenaires pour déstabiliser la Côte d’Ivoire, une ancienne colonie française.
Peu de temps après son arrestation, M. Gbagbo a accusé Coulibaly de couvrir un complot ourdi par le MPCI pour l’assassiner et prendre le pouvoir. Des sources militaires ont indiqué avoir en conséquence interpellé plus de 50 personnes en relation avec le complot présumé du coup d’état à Abidjan, bien que le gouvernement ait admis avoir 18 personnes en détention.
Un appel en cour de jugement à Paris a ordonné la libération sous caution de Coulibaly, mardi dernier, sur la base d’insuffisance de preuves contre l’ancien soldat pour signifier la détention. Seulement 4 des personnes originellement arrêtées en France sont restées en détention.
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