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L’enfant soldat devenu Président

Plusieurs jeunes libériens pourraient rêver de suivre les pas du Général Verissimo Correia Seabra – l’enfant soldat de la Guinée-Bissau qui est devenu président dimanche dernier.

Correia Seabra, qui a pris le pouvoir sans effusion de sang le 14 septembre, s’est affilié en 1963 au Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée-Bissau et le Cap-Vert (PAIGC), qui combattait le système colonial portugais dans la guérilla. Il n’avait que 16 ans.

3 années plus tard, il est envoyé en Bulgarie pour suivre des études d’ingénieur en électronique. Puis en 1971, Correia Seabra fréquentera l’école d’artillerie de l’Union Soviétique. De retour dans le maquis en Guinée-Bissau, il est nommé responsable d’une unité d’artillerie près de la frontière sud avec la Guinée-Conakry.

En 1976, le PAIGC proclamait l’indépendance de ce petit pays de marécages sur la côte ouest-africaine, pendant que Correia Seabra était envoyé au Portugal pour suivre un stage d’officier.

A son retour, Correia Seabra, comme de nombreux commandants militaires, s’est retrouvé mêlé à la politique interne du PAIGC, tandis que le parti traversait un processus de transition difficile, du passage de mouvement armé de libération à celui de parti politique civil.

Il jouera un rôle primordial dans le coup d’état de 1980 qui a renversé le président Luis Cabral et dirigera l’opération d’épuration des leaders d’origine capverdienne du gouvernement.

Un nouveau gouvernement présidé par le Général Joao Bernardo "Nino" Vieira, s’emparera du pouvoir, continuant de gouverner le pays au nom du PAIGC.

Une source politique a déclaré que Correia Seabra était chargé des médias et de la télécommunication durant le coup d’état de 1980.

Promu régulièrement, il passera adjoint au Commandant du contingent militaire de la Guinée-Bissau auprès de la mission de l’ONU en Angola, pays déchiré par la guerre, de 1991 à 1992. 2 années plus tard, il est nommé chef des opérations dans les hautes instances de commandement militaire.

Sous la direction du Général Ansumane Mane, Correia Seabra prendra part à un soulèvement en juin 1998 contre Vieira, qui était au pouvoir depuis 18 ans déjà. Rapidement, il passera second dans la hiérarchie rebelles mais la guerre civile sanglante éclatera.

La brèche dans le camp militaire sera colmatée par un accord de paix en février 1999. cependant 3 mois plus tard, Correia Seabra jouera le principal rôle dans un nouveau coup d’état qui obligera Vieira à quitter son poste de Chef d‘Etat.

Vieira est remplacé par le porte-parole du parlement, Malam Bacai Sanha, qui dirigera un gouvernement intérimaire de civils, chargé d’organiser de nouvelles élections. Correia Seabra devient Général quatre étoiles et Chef d’Etat-major des forces armées.

Il conservera son poste après les élections de décembre 2000 et janvier 2001 qui ont amené Kumba Yala au pouvoir.

Mane, le Général de l’armée qui a conduit le soulèvement qui a déchu Vieira du pouvoir, perdra la vie dans une tentative de coup d’état pour renverser Kumba Yala en novembre 2000. Toutefois Correia Seabra demeurera loyal au Chef de l’Etat, et restera le premier commandant de l’armée.

Cependant, avec le temps, les mauvaises conjectures qui caractériseront le gouvernement de Kumba Yala entameront la patience Correia Seabra .

Agé de 56 ans et près de la retraite, il sera contraint de démentir des rumeurs publiques faisant état d’une perspective de coup d’état, en mai 2003.

Des diplomates ont indiqué que Correia Seabra avait averti Kumba Yala en privé, que l’armée serait dans l’obligation d’intervenir une nouvelle fois, à moins que le Président s’arrange pour payer plusieurs mois d’arriérés de salaires aux soldats et aux fonctionnaires, organiser les élections parlementaires plusieurs fois reportées et remplacer 3 juges de la cour suprême qu’il avait destitués.

Le coup d’état sans effusion de sang, lorsqu’il est finalement arrivé, a été accueilli avec un grand soulagement sur l’échiquier national, bien qu’il ait soulevé une levée de boucliers de la communauté internationale.

Correia Seabra a affirmé qu’il avait agi pour “ remettre en ordre une situation confuse intolérable.»

“Nous étions dans un pays sans constitution, sans système judiciaire, sans parlement - un pays en délire en d’autres mots, » a expliqué le Général aux journalistes, deux jours après avoir discuter avec la délégation des ministres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), envoyés pour le convaincre de remettre le pouvoir à l’administration civile.

Correia Seabra a promis dans son premier communiqué, après le putsch, qu’il ne servirait que de président intérimaire pour une courte période, jusqu’à l’organisation de nouvelles élections. Pourtant, il a refusé de fixer un délai pour la tenue du nouveau scrutin.

Son premier geste à la tête de 32 membres du Comité Militaire pour la Restauration de l’Ordre Constitutionnel et la Démocratie, a été d’organiser une rencontre des leaders politiques, religieux et de la société civile afin de désigner un nouveau gouvernement civil qui serait chargé de tenir les nouvelles élections.

Correia Seabra est né à Bissau, la capitale, le 16 février 1947. Il appartient à la petite tribu de Pepel, qui représente moins de 10 % des 1.3 millions d’habitants de ce pays.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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