Les sources ont confirmé les informations parues dans les journaux d’Abidjan affirmant que le général Alain Mouandou, contrôleur général de la police nationale, figurait parmi les personnes détenues depuis la fin de la semaine.
La campagne d’arrestation semble se poursuivre. Des sources proches de sa famille ont indiqué que le major Marcel Koffi M'Bahia a été emmené de son domicile par des hommes non identifiés qui ont perquisitionné la maison dans la nuit de mercredi.
Onze personnes ont été arrêtées à la fin de la semaine en France dans une opération en rapport avec le complot présumé. Il s’agit de l’adjudant Ibrahim Coulibaly, une personnalité clé dans le coup d’Etat de 1999 qui avait hissé au pouvoir le gouvernement militaire éphémère du colonel Robert Gueï.
L’un des interpellés en France, le chauffeur de l’ambassade ivoirienne à Paris, a été relaxé jeudi. Les autres sont en garde à vue dans le cadre de la loi de lutte contre le terrorisme et sont accusés de projeter d’utiliser des mercenaires dans un complot pour déstabiliser la Côte d’Ivoire.
M. Coulibaly, en exil au Burkina Faso depuis trois ans maintenant, a été impliqué dans plusieurs tentatives de putsch. A une date récente, les autorités l’ont accusé de participation dans la tentative de putsch du 19 septembre dernier contre Gbagbo, dans laquelle Gueï a été tué. Le putsch a échoué mais a conduit à une guerre civile pendant laquelle les forces rebelles ont pris le contrôle du Nord du pays.
Un accord de paix conclu en janvier sous l’égide de la France était supposé mettre fin au conflit et un gouvernement de réconciliation nationale incluant neuf ministres rebelles a été formé en mars.
Il n’en reste pas moins que la méfiance est à son plus fort entre Gbagbo et le Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI). Bien qu’il n’y ait pas eu de combats entre l’armée nationale et les rebelles depuis avril, la tension est monté d’un cran ces dernières semaines et a atteint son paroxysme avec les informations dévoilant le projet d’assassinat.
Cette situation fait craindre aux diplomates que la trêve, surveillée par 4 000 militaires français et par 1 300 hommes de la force ouest-africaine de maintien de la paix, vole en éclats.
Mercredi, Pascal Affi N'Guessan, figure de proue du Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Gbagbo, a accusé le premier ministre Seydou Diarra, ancien diplomate et fonctionnaire public à la tête du gouvernement de réconciliation nationale, de complicité dans ce dernier complot.
Dans la même foulée, il a accusé l’ex-premier ministre Alassane Dramane Ouattara, un musulman du Nord disqualifié dans la course aux élections présidentielles de 2000 contre Gbagbo, de participation dans le complot.
La tension n’a cessé de monter ces derniers mois entre Diarra et Gbagbo, le premier ministre indépendant ayant réclamé les pouvoirs nécessaires pour mener à bien son programme de réconciliation nationale. Il a également exprimé sa frustration devant le fait que le présidant n’ait pas nommé de ministres acceptables par toutes les grandes formations politiques aux postes délicats de la Défense et de l’Intérieur.
Le MPCI a insisté que ces ministres soient désignés avant qu’il commence le désarmement et autorise les autorités administratives à retourner dans le Nord du pays.
Le mouvement rebelle s’est publiquement dissocié de toute tentative d’assassinat de Gbagbo et de déstabilisation du gouvernement. Il a également réitéré son attachement à l’accord de paix conclu en janvier.
Il n’empêche que le MPCI a lancé une grande campagne en faveur de la libération de Coulibaly. Mamadou Diomandé, l’ex-porte parole du MPCI en Europe, a également été interpellé en France.
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