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Les rebelles reviennent sur leur menace de quitter le gouvernement

Le mouvement rebelle ivoirien a tempéré mercredi sa menace de se retirer du gouvernement de réconciliation nationale formé il y a trois mois.

"Pour nous, la guerre est finie. Il n'est pas question de reprendre les armes ", a déclaré le ministre des Sports Michel Gueu, un des neuf dirigeants rebelles siégeant au gouvernement du Premier ministre Seydou Diarra.

Les commandants militaires rebelles, qui contrôlent encore tout le nord de la Côte d'Ivoire, ont également adopté un ton plus conciliant, après avoir décrété l'état d'urgence lundi et donné l'ordre à tous les ministres rebelles de retourner à Bouaké, la capitale rebelle.

Le colonel Soumaila Bakayoko, le chef de l'état-major militaire du Mouvement Patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI) et ses deux autres alliés, plus petits, le Mouvement pour la Justice et la Paix (MJP) et le Mouvement Populaire Ivoirien du Grand-Ouest (MPIGO), a annoncé à IRIN que les dirigeants rebelles allaient se rencontrer mercredi à Bouaké pour analyser la situation et qu'ils feront connaître leur position jeudi. " Le Conseil de sécurité (de l'ONU) nous a donné de nouvelles assurances concernant plusieurs de nos demandes ", a-t-il ajouté.

Les rebelles ont menacé de se retirer du gouvernement après que des membres du mouvement de la jeunesse militante, opposée à toute concession aux rebelles, aient agressé le ministre de la Communication Guillaume Soro vendredi dernier, alors qu'il effectuait une visite dans les locaux de la télévision nationale. Les militants ont séquestré M. Soro pendant deux heures dans un bureau, jusqu'à ce que la police vienne l'escorter pour quitter le bâtiment. En sa qualité de secrétaire général du MPCI, M. Soro est le plus haut responsable rebelle au sein du gouvernement.

Trois jours plus tard, au moment même où une mission du Conseil de sécurité de l'ONU s'apprêtait à visiter Abidjan, les commandants militaires rebelles à Bouaké ont publié un communiqué en trois points imposant un état d'urgence, ordonnant aux ministres rebelles de suspendre toute participation au gouvernement et intimant l'ordre de fermer tous les couloirs routiers de part et d'autre de la ligne de front entre les forces gouvernementales et les forces rebelles.

Les rebelles ont souligné qu'ils ne réintégreraient leurs sièges au sein du gouvernement qu'une fois que le président Laurent Gbagbo aura nommé des candidats acceptables aux postes de ministre de la Défense et ministre de l'Intérieur, toujours vacants, et ordonné le démantèlement des mouvements de la jeunesse militante opposée aux rebelles, largement connus sous l'appellation de "milices".

Selon les termes d'un accord verbal conclu en parallèle de l'accord de paix signé en janvier dernier, les portefeuilles de la Défense et de la Sécurité étaient censés être attribués à des représentants des rebelles. Or M. Gbagbo, confronté à une farouche opposition de son armée, n'a toujours pas attribué ces portefeuilles sensibles.

En dépit du ton strident du communiqué rebelle de lundi, les ministres rebelles sont restés à Abidjan, où ils ont eu une réunion peu concluante mardi avec la mission du Conseil de sécurité, et des voitures, des autocars ainsi que des camions continuaient à franchir la ligne de front entre les forces gouvernementales et les forces rebelles.

Sir Jeremy Greenstock, l'ambassadeur britannique auprès des Nations Unies, qui dirige la mission du Conseil de sécurité en tournée en Afrique de l'Ouest, a déclaré à l'issue d'entretiens séparés avec le président Gbagbo et les ministres rebelles, que le processus de paix ivoirien était encore sur les rails.

"Nous nous réjouissons que l'application des accords (de paix) continue et nous sommes conscients qu'il reste beaucoup à faire", a-t-il déclaré à la presse mardi soir. " Nous avons écouté les critiques d'un côté et de l'autre, mais nous insistons qu'il faut que chaque partie consente au dialogue, à un compromis et à des sacrifices pour parvenir à une réconciliation nationale ".

Mettant en garde le gouvernement et les rebelles de ne pas mettre en péril les progrès accomplis jusqu'ici, M. Greenstock a souligné : "Nous invitons les parties ivoiriennes à faire un choix entre le chaos et la primauté du droit dans le pays".

M.Bakayoko, commandant militaire rebelle, a déclaré mercredi: "Les réponses données par le Conseil de sécurité feront l'objet d'une consultation générale et nous donnerons notre réponse demain".

M.Gueu est fortement convaincu que la crise sera résolue. "Le Conseil de sécurité nous a demandé de fournir des noms alternatifs pour les postes des ministres de la Défense et de l'Intérieur", a-t-il affirmé à IRIN.

Des responsables gouvernementaux ont refusé de faire un commentaire quant à la date à laquelle les ministres rebelles pourraient reprendre leurs fonctions normales.

La tension entre le gouvernement et les rebelles était montée avant l'agression contre M.Soro vendredi dernier, freinant les progrès en vue de la démobilisation et du désarmement des rebelles prévus sous la supervision des forces de paix française et ouest-africaine, ainsi que le rétablissement de l'autorité de l'Etat dans le nord tenu par les rebelles. Le processus de désarmement des rebelles doit débuter le 1er août.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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