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Les rebelles donnent l'ordre à leurs ministres de se retirer du gouvernement

Les forces rebelles ivoiriennes ont menacé lundi de se retirer du gouvernement de réconciliation nationale formé il y a trois mois, après que l'un de leurs dirigeants ait été agressé dans la capitale économique, Abidjan.

Le haut commandement militaire des trois mouvements rebelles occupant le nord de la Côte d'Ivoire a ordonné à ses neufs ministres rebelles de se retirer du gouvernement, à l'issue d'une réunion dimanche soir à Bouaké, la capitale rebelle.

Toutefois, plusieurs ministres rebelles ont déclaré, dans une conférence de presse tenue lundi à Abidjan, qu'ils ne décideront de se retirer ou non qu'après une réunion mardi avec une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite dans le pays.

"Nous voulons rencontrer les membres du Conseil de sécurité et leur poser la question suivante: Quelles garanties vont-ils nous donner concernant notre sécurité ? S'ils n'en donnent aucune, il nous faudra alors trouver une solution à l'ivoirienne ", a déclaré Guillaume Soro, le ministre de la Communication et secrétaire général du Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI), le principal groupe rebelle.

M. Soro a été agressé par des membres de la ligne dure des organisations paramilitaires opposées à toutes concessions aux rebelles, alors qu'il visitait le siège de la télévision nationale vendredi à Abidjan. Il a été obligé de se réfugier pendant deux heures dans l'infirmerie du bâtiment jusqu'à ce que la police rétablisse l'ordre et l'escorte à l'extérieur. M. Soro a qualifié l'agression de tentative d'assassinat manquée.

Les organisations paramilitaires de jeunesse, localement appelées 'milices', jouissent de l'appui tacite du président Laurent Gbagbo, et ont eu plusieurs réunions avec lui, largement médiatisées. Leur principal dirigeant, Charles Blé Goude, a été aperçu à Abidjan en compagnie de gardes du corps de la police.

Le haut commandement militaire rebelle a déclaré l'état d'urgence, suspendu la participation rebelle au sein du gouvernement du premier ministre Seydou Diarra, et ordonné aux ministres rebelles de retourner à Bouaké. Il a également décrété la clôture des couloirs de transport reliant le sud, sous contrôle gouvernemental, au nord du pays, tenu par les rebelles.

Dans un communiqué publié lundi matin, le haut commandement rebelle a annoncé que ces mesures ne seront supprimées qu'après la nomination d'un ministre de la Défense et d'un ministre de l'Intérieur. Ces portefeuilles-clés sont vacants depuis que le gouvernement de réconciliation nationale a été formé début-avril à cause d'un désaccord quant à leur attribution entre le président Gbagbo, les rebelles et l'opposition parlementaire.

Un accord de paix négocié en janvier grâce à une médiation de la France stipule que ces deux ministères délicats devaient être attribués à des représentants des rebelles, mais M.Gbagbo, confronté à une forte opposition de son armée, a refusé de telles nominations.

Un diplomate en poste à Abidjan qui suit de près le processus de paix, a indiqué que les rebelles qui préfèrent être appelées "Les Forces nouvelles", durcissaient le ton dans le but d'amener la mission du Conseil de sécurité à faire pression sur le gouvernement pour qu'il applique pleinement l'accord de paix signé en janvier.

Ils veulent en particulier que la communauté internationale persuade M. Gbagbo de démanteler les milices des jeunes patriotes, a-t-il ajouté. Ces groupes disposent de plusieurs milliers de membres et s'entraînent régulièrement en tenue sportive dans les rues d'Abidjan pour leurs exercices de type militaire. Certains d'entre eux se targuent d'avoir accès à des armes.

La délégation du Conseil de sécurité, présidée par l'ambassadeur britannique auprès des Nations Unies, Sir Jeremy Greenstock, effectue une tournée en Afrique de l'Ouest pour tenter de contenir les conflits au Liberia et en Côte d'Ivoire et pour empêcher ceux-ci de déstabiliser d'autres pays de la région.

La Côte d'Ivoire, le pays le plus prospère de l'Afrique de l'Ouest, a sombré dans la guerre civile en septembre dernier à l'issue d'un Coup d'Etat manqué. Les hostilités se sont apaisées au lendemain de l'accord de paix de janvier et après l'envoi de 4 000 soldats français et de 1300 soldats ouest-africains chargés de surveiller la ligne de front.

Un cessez-le-feu entre les deux côtés a été respecté depuis début-mai. Le gouvernement et les rebelles devraient amorcer un processus de désarmement dès le 1er août.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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