A l'occasion de sa première rencontre de six heures avec le parlement ivoirien, M. Diarra a présenté le programme de politique générale du nouveau gouvernement de réconciliation, avec un accent mis sur la paix, la sécurité et les droits de l'Homme. Il a répondu à des questions sur un large éventail de problèmes durant une présentation retransmise en direct à la radio et à la télévision nationales.
L'enquête sur les abus aux droits de l'Homme, a souligné M. Diarra, vise à amener devant la justice les responsables des violations dans ce pays ouest-africain déchiré par la guerre depuis que les hostilités ont éclaté, le 19 septembre dernier, entre le gouvernement et les combattants rebelles. Le Conseil de sécurité de l'ONU, a-t-il ajouté, sera invité à envoyer dans les prochains mois une équipe internationale pour aider à l'enquête.
Pour renforcer la sécurité à la frontière, M. Diarra a annoncé que le gouvernement ferait appel à une assistance financière de l'UE/ACP pour renforcer les frontières avec le Burkina Faso, le Ghana et le Mali. En attendant, a-t-il précisé, les camions de marchandises et les autres véhicules du trafic transfrontalier seraient escortés par un personnel militaire.
La frontière entre la Côte d'Ivoire et le Mali a été à nouveau ouverte la semaine passée, après huit mois de fermeture à cause du conflit ivoirien. Tandis que la frontière avec son voisin oriental, le Ghana, est restée ouverte, la frontière avec le Burkina Faso en revanche a été fermée car les relations entre les deux pays se sont détériorées dès que les autorités ivoiriennes ont accusé le Burkina Faso d'appuyer les rebelles contre le gouvernement d'Abidjan.
Les chefs des états-majors des armées des deux pays se sont néanmoins rencontrés mercredi dans la capitale burkinabè, Ouagadougou, pour définir les modalités de la réouverture de la frontière commune.
De nombreux députés ont exprimé leur inquiétude au sujet d'un projet de loi sur la naturalisation des étrangers. La paix et la sécurité figuraient en tête de liste des questions posées à M. Diarra, qui fut premier ministre durant le régime militaire de l'an 2000.
Ben Soumahoro, le représentant d'Odiénné, une région du nord dont M. Diarra est originaire, a estimé qu'il serait " hâtif " d'organiser des élections présidentielles en 2005 alors que toutes les conditions n'étaient pas remplies. En l'an 2000, année du premier putsch militaire dirigé par le défunt général Robert Gueï, a-t-il rappelé, la nation s'est précipitée pour organiser des élections dénoncées par la suite comme inéquitables. Il a instamment invité le gouvernement de M. Diarra à planifier avec diligence la question des élections.
Simone Gbagbo, épouse du président Laurent Gbagbo et membre du parti au pouvoir, a exhorté le gouvernement de M. Diarra à un rétablissement rapide de l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du territoire.
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