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Réunion ministérielle jeudi dans la capitale rebelle

Le gouvernement de réconciliation nationale de la Côte d'Ivoire tiendra cette semaine une réunion ministérielle dans la capitale rebelle, Bouaké, dans le but d'apaiser la tension entre le sud, contrôlé par le gouvernement, et le nord du pays, tenu par les rebelles, a annoncé ce lundi un haut responsable.

La réunion, qui aura probablement lieu mardi ou mercredi, sera présidée par le premier ministre Seydou Diarra, a déclaré à IRIN le même officiel. Elle jettera les bases d'un conseil des ministres au complet dans la capitale économique, Abidjan, prévu a priori jeudi, a-t-il ajouté.

Ce sera la première fois qu'une délégation gouvernementale de haut niveau se rendra à Bouaké depuis que le Mouvement patriotique de la Côte d'Ivoire (MPCI) s'est emparé de la deuxième ville de la Côte d'Ivoire il y a huit mois et en a fait son quartier général.

Par ailleurs, une délégation ivoirienne de haut niveau dirigée par le ministre des Transports, Anaky Kobenan, s'est envolée à destination de Ouagadougou lundi pour discuter de la rouverture des routes commerciales vers le Burkina Faso. Ce pays enclavé dépend normalement du port ivoirien d'Abidjan pour 70 pour cent de ses importations et exportations, mais a été forcé d'utiliser des ports du Ghana et du Togo depuis le déclenchement de la guerre civile en Côte d'Ivoire en septembre dernier, divisant le pays en deux.

La délégation ivoirienne comprend Thiam Aziz, le directeur général de SITARAIL, la compagnie française de chemins de fer reliant Abidjan à Ouagadougou, qui assure la majeure partie du fret entre les deux pays. Il y a une semaine, SITARAIL a testé un train d'inspection jusqu'à la frontière burkinabè et M. Aziz a annoncé, après le retour du train, que le trafic normal vers le Burkina Faso allait reprendre à la fin mai.

Le Représentant spécial de l'ONU en Côte d'Ivoire, Albert Tévoedjrè, a annoncé lundi la tenue d'une réunion au Ghana, dans le courant de cette semaine, pour approuver le déploiement de nouveaux soldats français et ouest-africains dans l'ouest de la Côte d'Ivoire en proie à l'instabilité.

Des bandes d'hommes armés continuent de s'en prendre à des villages et de tuer des civils dans l' "Ouest Sauvage" de la Côte d'Ivoire, malgré un cessez-le-feu entre les forces gouvernementales et les forces rebelles, qui a été plutôt respecté partout ailleurs dans le pays durant les deux semaines passées. Des diplomates à Abidjan ainsi que des travailleurs humanitaires dans l'ouest attribuent cette situation chaotique à des combattants libériens indisciplinés, recrutés tant par le gouvernement que par les rebelles.

Des travailleurs humanitaires basés à Abidjan ont confirmé des informations faisant état d'échanges de coups de feu en fin de semaine à Man, une ville de l'ouest tenue par les rebelles. Ils ont informé qu'une faction du Mouvement pour la Justice et la Paix (MJP) contrôlant la zone avait essayé de libérer 180 combattants libériens détenus dans la prison de la ville. La tentative de libération de ces mercenaires, détenus dans le cadre des efforts tendant à pallier au désordre dans la région, a été vaine, ont-ils ajouté.

M. Tévoedjrè a déclaré que des responsables militaires gouvernementaux et des rebelles, ainsi que des représentants des forces de paix française et ouest-africaine se rendraient par avion à Accra " dans les prochaines 48 heures " pour discuter du déploiement de nouveaux soldats de la paix dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, avec le président ghanéen, John Kufuor, qui est également le président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

La France a un dispositif d'environ 4 000 soldats de la paix en Côte d'Ivoire, tandis que la CEDEAO a déployé dans cette ancienne colonie française un nouveau contingent de 1 200 soldats du Ghana, du Togo, du Bénin, du Niger et du Sénégal. Le président ivoirien Laurent Gbagbo a approuvé en fin de semaine le renforcement de leur présence dans l'ouest, à la frontière avec le Liberia en butte à l'agitation. La réunion d'Accra devrait permettre de décider du nombre de soldats qui y seront dépêchés.

D'autre part, M. Gbagbo a officiellement approuvé à la fin de la semaine une série d'organisations "de jeunes patriotes " récemment formées. Les diplomates craignent que celles-ci se convertissent en milices armées susceptibles de déclencher une vague de massacres ethniques d'immigrés accusés de sympathiser avec la cause des rebelles. Les immigrés issus d'autres pays de l'Afrique de l'Ouest, ainsi que leurs descendants, constituent trente pour cent des 16 millions d'habitants de la Côte d'Ivoire.

M. Gbagbo a rencontré dimanche au palais présidentiel les dirigeants de 25 des 26 organisations de jeunesse. Il leur a dit que tant qu'ils n'ont pas pris les armes, ils ne devraient pas découragés ou considérés hors la loi juste parce qu'ils ont adopté une ligne dure contre les rebelles.

Charles Blé Goudé, le coordinateur de ces mouvements, qui proclame avoir 12 000 membres, a été aperçu récemment à Abidjan sous la protection de quatre agents de police armés.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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