M. Eyadema doit tout de même faire face à six candidats de l'opposition aux élections du 1er juin prochain, notamment Emmanuel Bob-Kitani, le vice-président de l'Union des forces du changement (UFC), le parti de M. Olympio. Bob-Kitani fait figure de candidat d'Olympio par procuration.
Bob-Katani, un ingénieur et fonctionnaire public retraité, septuagénaire, n'est pas généralement perçu comme une forte personnalité. Il a néanmoins joué la carte d'Olympio pour essayer de gagner des voix. "Je ne suis pas Gilchrist mais, ensemble, nous pouvons bâtir le Togo'', a-t-il déclaré.
M. Olympio est le fils de Sylvanus Olympio, le premier président du Togo assassiné en 1963. Il a cependant perdu les faveurs de M. Eyadéma depuis de nombreuses années et a vécu en exil au Ghana et en France depuis 1992. M. Olympio a eu le droit de se présenter aux élections présidentielles de 1998. Il était officiellement arrivé deuxième en obtenant 34 pour cent des suffrages. M. Eyadema, qui s'est emparé du pouvoir après un putsch en 1967, a été déclaré vainqueur avec 52 pour cent des voix.
Les partisans de M. Eyadema ont été les plus visibles dans les rues de la capitale Lomé, au premier jour de la campagne. Ils ont scandé le nom du président et ont placardé des affiches sur les murs des principales artères proclamant " Eyadéma, le candidat sage et expérimenté ".
D'autres encouragent : "Votez pour Eyadema pour que le Togo devienne à nouveau la Suisse de l'Afrique ". Il s'agit d'une allusion à la paix et à la stabilité que M. Eyadéma prétend avoir apportées à cette ancienne colonie française de cinq millions d'âmes depuis près de quatre décennies de régime conservateur.
Aujourd'hui âgé de 67 ans, il est né le même jour que son adversaire, Olympio, dont le nom ne figurera pas sur les bulletins électoraux. La commission électorale nationale a rejeté la candidature de M. Olympio, déclarant qu'il n'avait pas présenté de certificat de domiciliation et de quitus fiscal recevables.
Vendredi à la mi-journée, les sympathisants de tous les candidats ont défilé dans les rues de Lomé, à pied et en automobile, portant des T-shirts exhibant le portrait de leur candidat et brandissant des affiches.
M. Eyadéma a créé une Force spéciale de sécurité pour les élections présidentielles (FOSEP), forte de 500 hommes, pour maintenir l'ordre et la sécurité pendant la période électorale. Elle regroupe des membres de la police nationale, de la gendarmerie paramilitaire et de la gendarmerie municipale.
Les doutes planant sur la crédibilité du processus électoral ont dissuadé l'Union européenne et RADDHO, une organisation des droits de l'homme sise au Sénégal, de dépêcher des observateurs pour surveiller le scrutin. L'UE a publié un communiqué au début de ce mois demandant aux autorités togolaises de mettre fin " à la détention arbitraire des sympathisants de l'opposition ".
Pourtant, l'ambassadeur français Jean-Francois Valette, a annoncé jeudi qu'un groupe de parlementaires français irait surveiller les élections. Le ministère togolais des Affaires étrangères a indiqué avoir invité des observateurs de plusieurs pays africains, de l'Union africaine et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
L'économie du Togo, qui a acquis l'indépendance en 1960, dépend essentiellement du café, du cacao, des ressources forestières et de la pêche. Le pays est classé au 141ème rang dans l'Index de développement humain de l'ONU, avec un revenu annuel de 1442 dollars per capita.
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