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Kampala promet de punir les responsables du pillage

Le gouvernement ougandais a fait savoir qu'il poursuivrait en justice toutes les personnes soupçonnées par la Commission d'enquête judiciaire ougandaise (JCI - Judicial Commission of Inquiry) d'avoir participé au pillage des ressources naturelles de la République démocratique du Congo(RDC), a appris IRIN de source sûre.

Cependant, le gouvernement a indiqué qu'il ignorerait toutes les autres
allégations faites par un panel d'experts mis en place par l'ONU pour
enquêter sur le pillage illicite des ressources naturelles de la RDC.

« Le gouvernement accepte de mettre en oeuvre toutes les recommandations du rapport de la Commission judiciaire d'enquête dans les délais demandés [six mois à partir du 30 avril] », selon le Livre blanc du gouvernement qui sera publié lundi. « Nous allons intenter une action en justice contre tous les coupables et poursuivrons les enquêtes. »

Le rapport de la JCI, rendu public mercredi, implique les commandants de l'armée, les généraux de division James Kazini et Salim Saleh dans le pillage illicite des richesses de la RDC mais absout le gouvernement ougandais de toute malversation. Notamment, le président Yoweri Museveni et son fils, le major Muhoozi Kainerugaba, ont été disculpés de toute participation au
pillage des richesses minérales du pays.

Le rapport de la JCI a été achevé en novembre 2002 en réponse à un rapport
général publié par le groupe d'experts de l'ONU en avril 2001, accusant l'Ouganda de se livrer à un pillage massif des minéraux et autres ressources du Congo.

« Rien ne permet d'étayer l'accusation du groupe d'experts dans le paragraphe 211 [du rapport de l'ONU] selon laquelle le président Museveni est sur le point de devenir le parrain de l'exploitation illégale des ressources naturelles, » a conclu la JCI. « Rien ne prouve qu'il a donné à des cartels criminels l'occasion unique d'opérer en République démocratique du Congo".

L'Ouganda nie son implication dans l'exploitation minérale au Congo, et
affirme que le pillage est le fait d'individus agissant pour leur propre
compte. Le rapport de la JCI a réitéré cette affirmation.

La JCI a également déclaré que certains des chefs d'accusation de pillage contenus dans le rapport de l'ONU étaient dénués de preuve. Par exemple, l'accusation selon laquelle l'armée ougandaise pratiquerait le commerce illégal de bois provenant des zones forestières entourant Beni et Mambasa a été rejetée au motif qu'elle était sans fondement.

Bruno Schiemsky, l'un des enquêteurs du groupes d'experts de l'ONU à
Nairobi, a indiqué qu'il ne pouvait pas s'exprimer sur le rapport ougandais car il ne l'avait pas reçu, mais a souligné que le pillage du Congo par l'Ouganda ne se limitait pas à « quelques faits isolés ».

« Il ne s'agissait peut-être pas d'une politique menée à découvert comme au Rwanda mais elle était néanmoins très organisée », a confié M. Schiemsky à IRIN. « Ce n'était pas le fait de simples soldats agissant de façon isolée. Il s'agissait d'une opération très organisée, dirigée depuis Kampala, bénéficiant plus à des intérêts privés qu'au Trésor public. »

Les responsables du gouvernement ougandais ont continué d'essayer de
minimiser les accusations, alléguant qu'un seul chef d'accusation contre
Saleh prouvait effectivement l'existence d'une infraction. Le chef d'accusation reposait sur le fait que Saleh avait inscrit le nom de son fils
de sept ans à un poste fictif de directeur d'une société appelée Air
Alexander, laquelle aurait été impliquée dans l'exploitation des ressources du Congo.

« Il s'agit de la seule accusation criminelle de ce rapport étayée par des preuves, » selon le ministre des affaires internationales, Tom Butime, » et la seule illégalité repose sur le fait qu'il a nommé une personne mineure à un poste de direction au sein de la société ».


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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