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Des observateurs de l'ONU vont surveiller le cessez-le-feu

Le Conseil de sécurité des Nations Unies va dépêcher 75 observateurs militaires en Côte d'Ivoire pour surveiller le cessez-le-feu fragile dans la guerre civile qui déchire le pays, et assister les autres forces de maintien de la paix qui s'y trouvent, a annoncé le représentant permanent du Royaume-Uni auprès de l'ONU, Jeremy Greenstock.

Le colonel Matthieu Bony, commandant de la force de paix ouest-africaine en Côte d'Ivoire, a déclaré à IRIN ce mardi que la mission de l'ONU, qui ne sera pas armée, serait déployée à travers le pays pour garantir le respect du cessez-le-feu conclu après huit mois de conflit résultant d'une tentative de Coup d'Etat en septembre 2002.

Le général Khalil Fall, commandant en chef de la force ouest-africaine en Côte d'Ivoire, ainsi qu' un envoyé américain, sont attendus mardi dans la capitale administrative du pays, Yamoussoukro, pour discuter du déploiement de l'ONU, a-t-il annoncé.

M. Greenstock, qui sera à la tête d'une mission du Conseil de sécurité de l'ONU dans sept pays de l'Afrique de l'Ouest du 15 au 23 mai, a déclaré lundi à des journalistes à New York que l'envoi de la mission de surveillance - appelée MINUCI (sigle français) - serait approuvée mardi ou mercredi. Elle appuiera le Bureau du représentant spécial du Secrétaire-Général de l'ONU en Côte d'Ivoire.

Les observateurs de l'ONU collaboreront avec l'armée nationale ivoirienne, avec tous les autres groupes belligérants, avec les 4000 soldats de la force française et avec les 1 200 hommes de la force de paix déployée dans le pays par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). "La MINUCI veillera à ce que la paix l'emporte sur la guerre ", a affirmé M. Greenstock. "Il y aurait une différence immédiate d'avoir un instrument de l'ONU sur le terrain, même s'il n'est pas armé ".

La mission du Conseil de sécurité arrivera au Nigeria jeudi, avant de se rendre au Ghana, en en Guinée, en Guinée-Bissau, en Côte d'Ivoire, au Liberia et en Sierra Leone. Elle est composée des représentants de l'Allemagne, du Cameroun, du Chili, de l'Espagne, des Etats-Unis, de la France, du Pakistan, de la Russie et de la Syrie.

M. Greenstock a souligné que la visite démontrerait l'intérêt continue que l'ONU porte à l'Afrique de l'Ouest. Elle permettra d'identifier les obstacles à une coopération accrue et d'examiner les liens entre les conflits au Liberia, en Côte d'Ivoire et en Sierra Leone. Elle considérera également l'impact de ces conflits sur les pays voisins.

La mission évaluera en particulier l'utilisation des mercenaires, le trafic des armes et la situation des réfugiés, passera en revue les activités du Représentant spécial du Secrétair-Général en Afrique de l'Ouest, Ahmedou Ould Abdallah, basé à Dakar, et se penchera sur la protection des civils et des enfants dans le conflit armé.

Greenstock a fait part de son intention d'obtenir des garanites crédibles du président libérien qu'il se conformerait aux sanctions de l'ONU à l'encontre de son gouvernement, renouvelées il y a une semaine pour une période d'un an. "J'ai eu le sentiment d'avoir été berné à l'issue de la mission d'octobre 2000 quant aux engagements obtenus du gouvernement du Liberia à l'époque et je ne veux pas que cela se répète ".

Carolyn McAskie, Coordinatrice adjointe de l'ONU pour les secours humanitaires et envoyée humanitaire pour la crise en Côte d'Ivoire a préalablement informé le Conseil que 750 000 personnes avaient été déplacées à l'intérieur du pays par les huit mois de guerre civile. La situation, a-t-elle souligné, est particulièrement désespérée dans l'ouest et le nord-ouest.

L'organisation Refugees International (RI) a récemment mis en garde contre un nouveau déplacement de population si le gouvernement ne commence pas à protéger les citoyens étrangers et à combattre la xénophobie.

"Le gouvernement a parfois encouragé les sentiments hostiles aux immigrés et aux réfugiés en fustigeant publiquement les 'étrangers' ", a-t-elle rappelé dans un communiqué publié le 6 mai. "Bien qu'un gouvernement d'unité nationale a été créé récemment et un cessez-le-feu signé, si on ne lutte pas contre les lois et les comportements xénophobes, les efforts en vue d'une résolution pacifiques risquent d'en être compromis et cela catalyserait davantage le déplacement. Le terme 'étrangers' est mal approprié. Beaucoup d'entre eux sont nés et ont grandi en Côte d'Ivoire [mais] ont été harassés, menacés, et dans certains cas, tués ".

Avant le déclenchement de la guerre civile en septembre 2002, sur une population de 16 millions d'habitants en Côte d'ivoire près de 30 pour cent étaient des immigrés ou des enfants d'immigrés issus de pays de l'Afrique de l'Ouest.

RI a indiqué qu'au moins 400 000 "étrangers" avaient fui le pays, notamment quelque 200 000 Burkinabè, 70 000 Guinéens, 48 000 Maliens et 44 000 Libériens.

Pour davantage de précisions, consulter : www.refintl.org

This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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