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Campagne de lutte contre la transmission du VIH/sida de la mère à l'enfant dans les camps de réfugiés

Dans une petite salle de classe faiblement éclairée du camp de réfugiés de Mtendeli, à l'ouest de la Tanzanie, une vingtaine de médecins, sage-femmes et conseillers en VIH, du Burundi et de la Tanzanie, achèvent un stage de formation. Ils se sont penchés, pendant trois jours, sur plusieurs sujets, notamment le VIH/sida et les soins prénatals, développant leurs compétences
en matière de conseils et approfondissant leurs connaissances sur la pharmacologie des antirétroviraux.

Le VIH/sida n'est pas une question que l'on associe immédiatement aux soins de santé administrés aux réfugiés. Cependant, le sida est aujourd'hui devenu un grave problème dans les camps de réfugiés. Les chiffres ne sont pas précis mais les agents sanitaires indiquent que le nombre de personnes infectées par le virus va s'accroître rapidement si l'on ne s'attaque pas au problème rapidement. Ils estiment que la propagation de la maladie s'
explique en partie par le fait que les réfugiés, qui viennent généralement d'un milieu rural, ont subi un changement radical de leur mode de vie. C'est pourquoi, le 1er avril, les organisations sanitaires travaillant dans les camps de réfugiés de l'ouest de la Tanzanie ont mis en oeuvre une campagne
visant à empêcher la transmission du VIH/sida de la mère à l'enfant.

Ce projet, qui succède à un autre projet pilote mis en place avec succès
dans les camps de réfugiés du district de Ngara au nord-ouest de la
Tanzanie, offrira des services de conseil et de tests volontaires aux femmes enceintes et à leur mari. Les femmes séropositives recevront des
antirétroviraux pour tenter d'empêcher que leur bébé ne naisse avec le virus, a expliqué à IRIN le Fonds de l'ONU pour l'enfance (UNICEF).

« Ce projet a été un succès à Ngara. Plus de 90 pour cent [de femmes
enceintes] ont fait des tests et au moins 85 pour cent des personnes
révélées séropositives ont pris des antirétroviraux, » a indiqué Tesra
Masini, agent sanitaire pour l'UNICEF.

Cette campagne bénéficiera d'une contribution de 1,5 million de dollars
provenant du Bureau américain pour la population, les réfugiés et la
migration, et l'UNICEF espère qu'elle fournira des informations essentielles
sur l'étendue du VIH/sida dans les camps de réfugiés. Afin de faciliter le lancement de cette campagne, les organisations associées à l'UNICEF en
matière de soins aux réfugiés ont, au cours des douze derniers mois, informé
les réfugiés de l'élaboration de ce programme.

« Nous avons sensibilisé plus d'un millier de réfugiés, des chefs religieux et des animateurs de groupes de jeunes sur la campagne de lutte contre la transmission du VIH/sida de la mère à l'enfant, » a indiqué Marwa Mtalai, de la Société de la Croix-Rouge tanzanienne (TRCS). « En outre, quatre Congolais et quatre Tanzaniens ont reçu une formation de conseiller et ont,
au cours des deux dernières semaines, participé à un cours sur l'
administration des ARV. »

La TRCS, qui dirige des installations sanitaires à Lugufu 1, un camp pour
les réfugiés congolais près de Kigoma, à l'ouest de la Tanzanie, s'emploie tout particulièrement à réduire le caractère honteux attaché au test du VIH/sida. « Toutes les femmes entrent et sortent par la même porte pour des services de conseils et de tests. Nous essayons donc de faire en sorte que personne ne puisse savoir qui est ou n'est pas porteur du virus du sida, » a précisé Marwa Mtalai à IRIN.

D'autres organisations ont pris des précautions similaires, introduisant des systèmes de code dissimulant l'utilisation des noms des patients, et érigeant de véritables barrières pour que les réfugiés ne voient pas ce qui se passe dans les dispensaires. Cependant, les agents sanitaires prévoient déjà l'apparition potentielle de nouveaux obstacles.

« A Ngara, on a constaté une très faible participation des hommes, » selon M. Masini. « Moins de cinq pour cent, il s'agissait d'un véritable problème. On a également eu affaire à des cas où le mari ne voulait pas que les tests soient effectués et cette situation entraînait des scènes de violence conjugale, » a-t-elle dit.

Masini a précisé que quelques parents de Ngara ont posé des questions aux
travailleurs sanitaires sur la nature du traitement qu'ils recevraient s'ils
se révélaient séropositifs. Tandis que des soins à domicile sont dispensés à ceux qui sont séropositifs ou qui souffrent du sida, l'UNICEF a dû leur expliquer que les ARV ne sont donnés qu'aux femmes enceintes dans leur 34ème
semaine de grossesse. Elles devront prendre ce médicament lorsqu'elles
commenceront à avoir des contractions puis il devra être administré au bébé
dans les 72 heures après sa naissance.

Comme pour tous les projets liés à la santé dans les camps de réfugiés, l'
UNICEF a souligné que les Tanzaniens vivant aux alentours des camps de
réfugiés peuvent bénéficier de ces services qui sont progressivement
intégrés aux programmes sanitaires des districts.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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