« Il est facile de reconnaître les plus riches parmi eux, car ils ont un
matelas pour dormir et une casserole mais malgré tout, ils n'ont rien à
manger, » a indiqué Sonia Payrassol, coordinatrice des situations d'urgence
de MSF au Tchad. « La quantité de nourriture distribuée aux réfugiés a été jusqu'à présent trop insuffisante tant sur le plan du contenu que de la
quantité. »
Les « agences humanitaires internationales semblent peu disposées à agir » face à l'aggravation de la crise, a déclaré l'agence très préoccupée, ajoutant que la plupart des réfugiés sont dispersés autour des villages
frontaliers, sans abri et dorment dans les rues. « Grand nombre de ces
villages ont vu leurs populations doubler ou tripler à une période où la
saison sèche implique que même dans des circonstances normales, l'eau et la nourriture sont déjà rares, » toujours selon MSF.
Il a cité en exemple le village de Koumba qui ne dispose que d'un seul puits et a vu sa population monter de 300 à 2 100 dans une très courte période.
« La victoire du général [François] Bozizé n'est pas un motif de
réjouissance pour les Centrafricains réfugiés au Tchad; elle ne peut pas
ramener les maisons et récoltes qui ont été brûlées, et elle ne peut pas
effacer la peur de nombreuses personnes qui rentrent en RCA, » selon Mme Payrassol.
MSF a indiqué qu'avec l'insécurité omniprésente en RCA et les représailles généralisées de nature ethnique, « la guerre a amplifié ce qui était déjà un sauvage conflit terrien entre fermiers et éleveurs ».
« Pour les réfugiés au Tchad, qui sont en majorité des fermiers, la fin de la guerre civile entre l'ex-président [Ange-Félix] Patassé et le nouveau président auto-proclamé, M. Bozizé, est loin d'être un signal pour rentrer chez soi. Au contraire, l'arrivée de réfugiés vers le Tchad se poursuit et leur état se détériore, » a-t-elle mis en garde, ajoutant que « l'arrivée des
réfugiés ne montre pas de signe de diminution. Le village de Maro a déjà
accueilli plus de 1 000 réfugiés ces derniers jours. »
Elle a ajouté que depuis l'aggravation de la crise en RCA en novembre 2002, MSF a maintes fois sollicité un soutien, mais a été la seule organisation à avoir fourni une aide médicale. MSF a construit des camps de transit pour réfugiés avec une capacité de 2 000 personnes à Gore et Danamadji, les deux villages étant situés à proximité de la frontière entre le Tchad et la RCA, a indiqué l'organisation, ajoutant que ces camps étaient déjà pleins.
« On a besoin de nourriture et d'abris pour les 26 000 réfugiés dans cette région où tout manque et le temps presse, » a expliqué MSF, « MSF lance un nouvel appel aux organisations internationales pour qu'elles remplissent leurs mandats et apportent une aide globale et plus rapide en vue d'empêcher que la situation ne continue de se détériorer. »
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