Dans le futur immédiat, la communauté internationale doit aider au financement des élections législatives prévues le 20 avril prochain, a suggéré David Stephen, Représentant du Secrétaire-Général de l'ONU en Guinée-Bissau. Sans une assistance internationale, il ne pourrait y avoir d'élection, a-t-il ajouté.
L'assistance de l'ONU serait divisée en deux catégories: financement des élections et aide en vue de leur organisation, selon M. Stephen, qui est également Directeur du Bureau d'appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (UNOGBIS). Ce pays ouest-africain dispose de très peu de revenus pour alimenter le budget national et n'a pas de fonds pour organiser des élections transparentes, a-t-il encore noté, ajoutant qu'il faudrait que la communauté des donateurs contribue financièrement à l'organisation générale des élections, y compris à l'envoi d'observateurs électoraux. La situation actuelle n'est pas propice à la tenue du scrutin, a indiqué M. Stephen, qui a exhorté la communauté internationale à faire tout ce qu'elle pouvait pour garantir des élections libres et équitables.
Selon des informations diffusées par les médias, au cours des semaines écoulées, les forces de sécurité ont arrêté et détenu plusieurs militants de l'opposition sans clairement expliquer le motif de leur arrestation. L'opposition affirme pour sa part qu'elle participera aux élections, et plusieurs partis ont formé une coalition contre le parti au pouvoir. Il y a une semaine, les fonctionnaires publics ont entamé une grève, qui devait se prolonger pendant cinq jours, pour réclamer le paiement de leurs arriérés de salaires, mais le mouvement de protestation a été réduit à une journée après que le Gouvernement ait promis de commencer à payer les arriérés dans deux semaines.
A long terme, la Guinée-Bissau, une ancienne colonie portugaise devenue indépendante en 1975, aurait besoin d'une assistance pour atténuer la pauvreté répandue et pour renforcer la gouvernance et la primauté du droit, a souligné M. Stephen, ajoutant que les processus économique et politique de cette nation d'Afrique de l'Ouest étaient étroitement liés. Sans un progrès économique, a-t-il déclaré, il ne saurait y avoir d'avancées sur le plan politique.
Le pays a été secoué par une guerre civile en 1998-1999 et ne cesse, depuis lors, d'accuser un recul en termes de démocratie et de bonne gouvernance. Le climat politique a été caractérisé par l'intimidation et par l'arrestation illégale des membres de l'opposition et des détracteurs du Gouvernement, par une série de remaniements ministériels ; par des attaques contre la presse privée ; et par d'autres décisions qui ont affaibli une démocratie déjà bien instable dans le pays. A présent, il n'existe pas de législature puisque le parlement a été dissout par le président Kumba Iala en novembre 2002.
Au vu de l'histoire récente agitée, de l'instabilité et du futur incertain du pays, l'UNOGBIS a été établi en 1999. Le Bureau a étroitement coopéré avec le Gouvernement pour l'aider à remédier à plusieurs problèmes socioéconomiques du pays.
La communauté internationale ne doit pas abandonner la Guinée-Bissau, a plaidé M. Stephen. Il ne faut pas non plus qu'elle ignore un pays qui a le potentiel de causer une instabilité considérable dans une région déjà affligée par des économies fragiles et par des systèmes politiques tout aussi fragiles, a-t-il déclaré devant le Conseil de sécurité.
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions