La mission de deux semaines évaluera les besoins pour le désarmement et la démobilisation des groupes armés et pour une réinsertion durable des ex-combattants. Elle va également évaluer les besoins en matière de sécurité pour le retour des réfugiés ivoiriens, des personnes déplacées à l'intérieur et des autres réfugiés dans le pays.
Elle examinera aussi le rôle des médias publics et privés, évaluera la situation humanitaire qui prévaut actuellement dans le pays, mettra au point des stratégies pour l'accès humanitaire et examinera l'impact de la crise sur la Côte d'Ivoire et les pays voisins.
La mission rencontrera des responsables publics, politiques, de la société civile et des rebelles, pour discuter des rôles que l'ONU pourrait jouer dans les efforts tendant à la paix et à la sécurité dans le cadre de l'Accord de Linas-Marcoussis. Elle se rendra également dans des villes clé de l'arrière-pays pour recueillir des informations sur la situation sur place.
Etablie conformément à une décision du Conseil de sécurité le 28 janvier, la mission soumettra des recommandations au Conseil de sécurité après sa visite.
Vendredi à New York, le Conseil a réaffirmé son appui à l'Accord de Linas-Marcoussis, et a instamment invité toutes les parties au conflit ivoirien à l'appliquer pleinement et sans délais.
D'autre part, la Côte d'Ivoire attendait encore son nouveau gouvernement lundi, en dépit de la rhétorique qui a prévalu depuis l'accord. Le nouveau premier ministre, rentré de Paris dimanche, devait soumettre la composition du nouveau gouvernement à l'approbation du président Laurent Gbagbo.
Mais le Mouvement Patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI) a fait savoir qu'il n'était pas disposé à renégocier le point contentieux de l'accord, en l'occurrence l'attribution à ce mouvement des portefeuilles de la Défense et de l'Intérieur.
Un autre groupe rebelle, le Mouvement Populaire Ivoirien du Grand Ouest (MPIGO), un des deux mouvements opérant dans l'ouest de la Côte d'Ivoire depuis fin novembre, a déclaré que M. Gbagbo ne devait pas "ôter une seule virgule'' de l'accord ou sinon, ils reprendront les hostilités.
Or lundi, les sympathisants du gouvernement, notamment certains journaux, ont réaffirmé qu'ils étaient défavorables à l'entrée des rebelles au gouvernement.
Dans le même contexte, le ministre de la Justice, Désiré Tagro, a démenti un rapport du Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme sur la Côte d'Ivoire, publié à l'issue d'une mission d'information en fin d’année 2002. Selon M. Tagro, le rapport était "léger en preuve" et "truffé d'imprécisions".
M. Tagro a nié l'existence "d'escadrons de la mort" - par allusion à un groupe d'hommes armés non identifié - "en uniformes militaires" qui, depuis le 19 septembre dernier, opère de nuit, enlève et tue des civils. Le rapport de l'ONU a exhorté les autorités ivoiriennes à empêcher les escadrons de tuer des civils.
"Si vous avez la preuve qu'une organisation a été créée pour tuer en Côte d'Ivoire, il faut me le dire", a déclaré M. Tagro dans une conférence de presse samedi. Il a toutefois reconnu " qu'il y a des tueurs ", mais a souligné que de là à les qualifier d' " escadrons de la mort " … " il faut avoir le sens de la mesure ".
Le rapport de l'ONU sur les droits de l'homme est disponible à l'adresse:
http://www.reliefweb.int/w/rwb.nsf/vID/8F83763E0141D81BC1256CBB004DCF36?Open
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