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Le gouvernement irrésolu sur l’accord de Paris

Le gouvernement de la Côte d'Ivoire semblait avoir une position ambiguë mercredi vis-à-vis de l’accord conclu la semaine passée à Paris. Plusieurs déclarations publiques de hauts responsables jettent un trouble et contredisent parfois l’accord, ce qui donne le sentiment que le gouvernement renie sa position antérieure.

L’accord de Linas-Marcoussis, qui porte le nom de la banlieue française où se sont déroulées les assises des différents groupes ivoiriens, a été signé vendredi dernier au terme de neuf jours de négociations entre les principaux partis politiques et les trois groupes rebelles. L’accord, endossé par un sommet des chefs d’Etats d’Afrique de l’Ouest, auquel avaient également assisté le Secrétaire Général de l’Onu Kofi Annan et le président ivoiren Laurent Gbagbo, visait à résoudre la crise ivoirienne.

Lundi, M. Gbagbo a déclaré à des jeunes qu’il recevait au palais présidentiel que l’accord contenait des « propositions ». Mardi, le ministre de l’Intérieur, Paul Yao N'Dré a estimé que l’accord était « nul et non avenu », en indiquant qu’il signifie que « tout ce que vous avez à faire est de tirer plusieurs balles pour être invité au gouvernement et déstabiliser la sous-région toute entière ». Ancien doyen de la faculté de droit à l’Université d’Abidjan, M. N’Dré a souligné que du point de vue juridique et politique, l’accord n’était pas viable.

L’armée, dont les dirigeants ont rencontré M. Gbagbo lundi, a également publié un communiqué rejetant plusieurs dispositions de l’accord, en particulier celle prévoyant l’attribution des ministères de la Défense et de la Sécurité aux rebelles, dans le nouveau gouvernement d’unité nationale.

Les agences de presse ont cependant rapporté que le président français Jacques Chirac, a exhorté M. Gbagbo à « respecter ses engagements ». Le ministre des Affaires étrangères de la France, Dominique de Villepin, a déclaré que la France êtait prête à évacuer tous ses ressortissants si la situation s’aggravait.

L’accord de Paris a déclenché une vague d’agitation à Abidjan depuis la soirée de samedi jusqu’à mardi, qui a parfois tourné à la violence. Depuis samedi soir, après la signature de l’accord, des centaines de jeunes hommes et femmes ont envahi les rues de plusieurs quartiers de la ville pour denoncer l’accord ainsi que la France, pour ce qu’ils ont qualifié de tentative « d’humilier leur pays ». Plusieurs écoles et commerces français ont été saccagés.

Abidjan était plus calme mercredi et quelques commerces ont ouvert. Les banques, restées fermées, devaient ouvrir jeudi, tandis que certaines missions étrangères ont repris un service minimum. Cependant, les écoles françaises vont rester fermées jusqu’à « nouvel ordre ». D’aucuns espèrent que le discours très attendu que M. Gbagbo va adresser à la nation dans les prochains jours pourrait calmer la situation.

M. Annan a appelé au calme mardi: "J’en appelle à toutes les personnes en Côte d’Ivoire à cesser la violence, à retourner à leur vie normale et la manière de résoudre ce problème n’est pas de s’affronter violemment », a-t-il déclaré lors d’une réunion du Conseil de sécurité.


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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