"Le HCR a suspendu toutes ses opérations dans le pays par mesure de précaution, et a demandé à son personnel de rester chez soi jusqu’à nouvel ordre. L’opération de rapatriement d’urgence des réfugiés libériens de Tabou, dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire, a également été suspendue », a précisé l’agence pour les réfugiés. Elle a ajouté qu’à ce jour (samedi dernier), après l’interruption des convois par cars et par pirogues, environ 900 Libériens ont pu regagner leur pays.
"La semaine dernière, une délégation de chefs tribaux du Liberia a entrepris une mission avec leurs homologues en Côte d’Ivoire pour négocier le libre passage des Libériens qui retournaient chez eux. Beaucoup de réfugiés qui ont réussi à entrer au Liberia auraient été harcelés sur le chemin », a informé le HCR. « En dépit de la suspension temporaire, des Libériens se trouvant dans la région continuent à se présenter au HCR pour solliciter de l’aide en vue de retourner dans leur pays. L’agence pour les réfugiés s’emploie à les héberger dans un centre de transit à Tabou jusqu’à la reprise des convois pour le retour ».
Depuis la mi-novembre, plus de 71 000 personnes ont fui les affrontements avec les rebelles, et se sont rendues au Liberia par leurs propres moyens. Parmi elles, il y aurait au moins 40 000 Libériens, 25 000 Ivoiriens et environ 6 000 ressortissants d’autres nationalités. "Le HCR estime qu’il reste encore jusqu’à 40 000 réfugiés libériens dans la région instable de l’ouest de la Côte d'Ivoire, notamment plus de 5 000 dans le camp de Nicla, qui ne peuvent retourner dans leur pays à cause de leur origine ethnique et de leur opposition au gouvernement libérien », a ajouté l’agence.
Samedi, le Haut Commissaire adjoint du HCR, Mary Ann Wyrsch,a déclaré que son agence n’avait guère reçu assistance régionale en vue de trouver des solutions, tels que des sites alternatifs dans la région pour les réfugiés libériens bloqués à l’ouest de la Côte d'Ivoire.
"Il est affligeant de voir que les réfugiés choisissent de retourner par crainte pour leur sécurité. Les pays ayant signé la Convention sur les réfugiés ne doivent pas oublier leurs obligations d’aider les réfugiés », a-t-elle souligné à Abidjan. "Le HCR ne peut faire le travail tout seul ».
Elle a invité le peuple ivoirien « à établir une distinction entre les réfugiés et les rebelles. Les réfugiés sont vulnérables et ont besoin d’aide », et a exhorté tant les forces loyalistes que les rebelles à cesser de recruter des réfugiés, comme cela a été signalé dès les premiers jours du conflit ivoirien.
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