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L'Envoyée de l'ONU appelle à la protection des réfugiés et déplacés

L'Envoyée humanitaire de l'ONU pour la crise en Côte d'Ivoire, Carolyn McAskie, a appelé en fin de semaine le gouvernement ivoirien à respecter ses obligations vis-à-vis du droit humanitaire, et à veiller à la protection des réfugiés et des personnes déplacées à l'intérieur.

A l'issue de sa visite d'un site de réfugiés à Attoban, un quartier d'Abidjan, et dans deux autres bidonvilles (Gobele et Allakro), Mme McAskie a souligné que le gouvernement devrait fournir une protection, en particulier aux réfugiés libériens dans le pays et aux déplacés, notamment à ceux qui vivent dans des bidonvilles.

"Je réalise que vous faites face à une incroyable discrimination ici en Côte d'Ivoire; où vous êtes venus chercher refuge", a-t-elle déclaré aux réfugiés. " Nous travaillons avec le HCR et avec le gouvernement pour faire en sorte que vous soyiez traités avec respect en tant que réfugiés. Vous avez le droit à une protection en vertu du droit et du droit humanitaire international. Nous demandons au gouvernement de les respecter".

Mme McAskie, qui est également Coordinatrice adjointe pour les secours humanitaires d'urgence, a indiqué qu'au cours de sa mission actuelle, elle allait soumettre aux gouvernements de la région une requête de l'agence de l'ONU pour les réfugiés en vue de l'octroi d'un asile temporaire aux réfugiés. Le site des réfugiés qu'elle a visité, qui est administré par le HCR, hébergeait 145 réfugiés du Liberia et de la Sierra Leone. Après le 19 septembre, le HCR a dû mettre sur pied sept sites de transit pour les réfugiés à Abidjan.

Dans le bidonville de Gobele, Mme McAskie a déclaré: "Il n'est pas dans les habitudes des Ivoiriens de vivre en conflit. Le fait que des Ivoiriens et de nombreux autres ressortissants étrangers vivent ici en paix est un modèle pour le pays [...] J'ai vu de mes propres yeux les difficultés que vous traversez et je rapporterai votre histoire à l'ONU. Je promets que nous ferons de notre mieux pour vous venir en aide".

Le bidonville de Gobele a une population totale de 30 580 personnes de plusieurs nationalités, notamment des Ivoiriens. Les ressortissants du Bukina Faso constituent la majorité. Il n 'a ni école, ni dispensaire, mais dispose d'eau et d'électricité.

"Le gouvernement doit mieux traiter la population, pas seulement ses citoyens mais tous les habitants [...]", a affrimé McAskie aux habitants du bidonville d'Allakro, qui a été détruit le 20 septembre. Selon l'UNICEF, le site comptait environ 4 000 résidents. Actuellement, quelque 1 300 personnes y vivent, un mélange d'Ivoiriens, de Burkinabé, de Maliens, de Ghanéens, de Togolais et de Nigérians. Environ 300 personnes dorment en plein air et la "population est extrêmement vulnérable", a précisé le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), qui s'occupe du site.

L'UNICEF, de même que Médecins du Monde et Save the Children-Suède, offrent une assistance sanitaire et des structures de loisirs aux enfants. Le forum des organisations non gouvernementales (ONG) participe également au projet.

Lors d'une réunion avec les ONG locales dans l'après-midi du samedi, à laquelle a pris part El-Mostafa Benlamlih, le Coordinateur résident de l'ONU, Mme McAskie a souligné que la Côte d'Ivoire était le "moteur" de l'Afrique de l'Ouest. "Pour l'instant, le moteur est cassé et cela est mauvais pour la région. Même si le gouvernement a besoin de se protéger, il lui faut protéger les habitants des bidonvilles qui ont tout perdu ", a-t-elle insisté.

Les ONG ont indiqué qu'elles travaillaient, à leurs risques et périls, dans de nombreuses parties du pays. Elles ont précisé que les mécanismes humanitaires ne répondaient pas aux besoins de beaucoup de déplacés, ajoutant qu'elles manquaient de moyens. " Même à Abidjan, beaucoup de déplacés ne peuvent se rendre à leur travail car ils ont peur de sortir de chez eux. Certains se terrent ", ont-elles commenté.

Mme McAskie a annoncé que l'ONU était disposée à oeuvrer avec les ONG. "Nous sommes ici pour vous appuyer", a souligné M. Benlamlih.

D'autre part, utilisant des pirogues et des cars, l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a débuté en fin de semaine l'opération de rapatriement de milliers de réfugiés libériens de la Côte d'Ivoire. L'agence a requis la mise sur pied d'une escorte policière, après plusieurs jours de négociations avec les villages locaux pour garantir la sécurité des réfugiés.

Le retour a requis cinq cars pour transporter 100 Libériens sur un trajet de 30 km jusqu'à la rivière Cavally - qui forme la frontière entre les deux pays - où les pirogues les attendent pour faire la traversée.

D'après Kris Janowski, le porte-parole du HCR à Genève, près de 2 400 réfugiés libériens ont été enregistrés, entre le 14 et le 17 janvier, au bureau de l'agence à Tabou, une localité du sud-ouest.

"Ils incluent 850 personnes, qui ont fui dans la localité au début du mois pour échapper à la montée de la tension avec la population locale, et des centaines d'autres qui sont venues des villages avoisinants après avoir eu vent de l'opération de retour", a déclaré M. Janowski vendredi.

Dans le même contexte, le Programme alimentaire mondial (PAM) et CARE ont lancé un projet sanitaire à Bouaké, destiné à prévenir le choléra et d'autres maladies contagieuses, a informé le PAM lundi.

Le projet bénéficiera à 4 400 personnes environ, dont 80 pour cent sont des femmes et des enfants de moins de cinq ans.

Il a exprimé les craintes des agences humanitaires d'épidémies potentielles de maladies dans le centre et le nord de la Côte d'Ivoire, à cause du manque de personnel et de matériel. Elles craignent en particulier le choléra, la rougeole, la fièvre jaune et la méningite, qui peuvent facilement se propager parmi les déplacés.




This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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