M. Tanja a assuré les mutins, dans un message radiotélévisé à la nation, que l’Etat veillera à ce que la mutinerie qui a éclaté il y a six jours soit traitée dans le strict respect des lois et des règlements de la République.
Des soldats dans l’Est du Niger ont engagé une mutinerie mercredi dernier pour exiger de meilleures soldes, une amélioration de leurs conditions de vie dans les casernes et le paiement des indemnités. Ils ont pris le contrôle de la garnison de la ville de Diffa, à 1500 km à l’est de la capitale Niamey, et de deux autres garnisons à N’Guigmi et N’Gourti, à 130 km et 250 km à l’est de Diffa respectivement. Les mutins ont pris en otage six responsables civils et militaires. Samedi, les troupes loyalistes avaient repris le contrôle de Diffa, que les mutins ont quitté pour se replier dans d’autres garnisons.
Dans la nuit du dimanche à lundi dernier, un autre groupe de soldats a vainement tenté de prendre le contrôle de trois garnisons à Niamey.
" Rien ne saurait expliquer, encore moins faire accepter, ces actes
insensés, dont l'objectif inavoué est la remise en cause de la stabilité politique et économique de notre pays ", a souligné le président Tandja. Il ne saurait non plus assister sans réagir à la remise en cause de la démocratie dont l'instauration a été chèrement payée par le Niger. Il a annoncé avoir instruit le gouvernement de conduire, sans tarder, une enquête sur les tenants et aboutissants de ces événements dont les vraies motivations restent selon lui à élucider.
"Cela signifie enfin que des sanctions exemplaires seront prises à
l'encontre de tous ceux dont la responsabilité, de près ou de loin, aura été établie dans ces événements ", a dit M. Tandja.
Des missions d’information seront prochainement dépêchées à l’intérieur du pays pour informer les nigériens des implications de tels actes sur la vie socio-économique du Niger et dans ses relations avec le reste du monde, a-t-il informé.
M. Tandja a néanmoins appelé les médias à plus de sens de la responsabilité dans le traitement et la diffusion de l’information. Lundi, il a signé un décret interdisant « la propagation par tout moyen de communication d'information ou d'allégations de nature à la mise en oeuvre des opérations de défense nationale”. Tout contrevenant s’expose à la suspension ou à la fermeture provisoire, selon les termes du décret.
"La liberté de la presse, à laquelle nous demeurons profondément attachés, ne saurait justifier certains écarts, susceptibles de saper les fondements mêmes de la République », a encore déclaré M. Tandja mardi.
Un comité de médiation composé des sages de la localité de N’Guigmi a négocié avec les mutins pour désamorcer la crise. Dimanche, les médiateurs ont obtenu la libération de deux otages civils: le préfet de la Région de Diffa et le chef de canton de N’Guigmi.
Mardi, la situation était calme à Niamey comme à l'intérieur du pays ;
aucune agitation n'a été enregistrée.
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions