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La région de Pool toujours inaccessible, la situation humanitaire n'est pas claire

Les combats entre les forces gouvernementales (appuyées par les troupes angolaises) et les milices Ninjas alliées au Révérend Frédéric Bitsangou (alias Ntoumi) dans la région de Pool, dans la République du Congo, sont entrés dans leur deuxième mois. Le nombre total des personnes déplacées par le conflit dans cette région reste imprécis, mais s'élève « au moins à 22 000 et probablement à plus », si l'on en croit des sources humanitaires dans le pays.

Le gouvernement a rapporté que 5 000 personnes au moins avaient trouvé refuge à Kindamba, une petite localité isolée qui compte 5 000 habitants dans la région de Pool, à quelque 170 km au nord-ouest de la capitale, Brazzaville, mais qu'elles n'ont encore reçu aucune assistance. Une tentative antérieure des Nations Unies de conduire une mission d'évaluation a été annulée à la dernière minute à cause de l'insécurité.

Seules quelque 2 000 personnes ont réussi à se réfugier en dehors de la zone affectée, dans les régions des Plateaux, de Bouenza et Lekoumou, voisines. La communauté internationale a été en mesure de leur rendre visite et de leur apporter une assistance. Une mission à Kindamba pourrait être organisée dans les prochains jours.

L'ONU et d'autres organisations internationales ont été autorisées dernièrement à visiter Kinkala, la capitale de la région de Pool, à 79 km environ à l'ouest de Brazzaville, a rapporté vendredi le Coordinateur humanitaire de l'ONU. La mission, conduite les 8 et 9 mai, a constaté que les quatre camps de déplacement qui avaient été mis sur pied à Kinkala depuis le 5 avril, ont été fermés par les autorités le 14 avril. La communauté internationale n'a pas pu atteindre Kinkala depuis le 9 avril, et en conséquence, peu d'assistance humanitaire est disponible.

Près des deux tiers de la population de Kinkala sont retournés chez eux, le problème majeur étant l'absence d'un personnel médical pouvant administrer les structures sanitaires et de santé. La mission a fourni un équipement médical et d'autres approvisionnements à un personnel volontaire. La plupart des fonctionnaires et des enseignants ne sont pas retournés à Kinkala. De nombreuses sources ont rapporté que plus de 20 jeunes ont été enlevés des camps et n'ont pas été revus depuis.

La reprise des services de trains de cargaison entre la ville côtière de Pointe Noire et Brazzaville ont permis à l'activité économique de retourner « presque à la normale » dans la capitale, d'après le Coordinateur humanitaire de l'ONU, bien que les trains de passagers n'aient pas encore été autorisés.

La route - principale ligne ferroviaire du Congo - a été fermée par le gouvernement par souci de sécurité depuis le 2 avril, tandis que deux personnes au moins ont été tuées et 12 autres blessées dans une attaque contre un train de passagers voyageant de Pointe-Noire à Brazzaville, qui se serait produite dans deux endroits séparés près de Kinkembo, à environ 150 km à l'ouest de la capitale. Le carburant, dont l'approvisionnement s'était particulièrement raréfié, est maintenant transporté entre les côtes et la capitale dans des trains sous escortes militaires.

Depuis sa base à Vindza, dans la région de Pool, M. Ntoumi a envoyé une audiocassette au président Denis Sassou-Nguesso exprimant son désir d'une solution négociée. D'après M. Ntoumi, la crise a commencé lorsque 500 soldats supplémentaires de l'armée régulière ont été dépêchés dans la région de Vindza. En réponse, il a envoyé certains de ses sympathisants s'enquérir des raisons de ce renforcement militaire. Il prétend que les soldats ont alors tiré sur ses hommes.

C'est à la suite de cet incident, a-t-il ajouté, qu'il a conclu que le gouvernement cherchait une solution militaire contre lui. Dans sa déclaration, il a affirmé qu'une solution militaire était impossible et qu'elle causerait des souffrances inutiles à la population si elle venait à être appliquée.

Les dizaines de milliers de personnes qui ont été déplacées des quartiers sud de Brazzaville au début du mois d'avril sont, pour la plupart, retournées chez elles. Des milliers de déplacés de la région de Pool se trouvent encore à Brazzaville, bien que certains soient entrain de retourner. Or, d'autres continuent à arriver à Brazzaville en provenance de plusieurs localités de Pool, en expliquant qu'elles fuient par peur.

Une étude porte-à-porte est actuellement conduite par l'ONU dans le but d'identifier les déplacés vulnérables. La majorité d'entre eux a d'ores et déjà reçu des articles non alimentaires, et l'étude déterminera si une assistance alimentaire est requise, a rapporté le Coordinateur humanitaire de l'ONU.

D'un autre côté, le gouvernement s'affaire à préparer les élections prévues le 26 mai, même si la région de Pool n'est pas stabilisée. Dans ce cas, les élections seront organisées ultérieurement dans la région. D'après le gouvernement, 994 candidats sur les 1 239 qui se sont inscrits de tous les partis politiques ont été autorisés à entrer dans la course pour les 137 sièges disponibles à l'Assemblée Nationale.

La campagne électorale a officiellement démarré le 10 mai, et le ministre congolais de l'Intérieur Pierre Oba a appelé au maintien soutenu du « calme et de la bonne conduite » qui ont caractérisé les élections présidentielles du 10 mars, à l'issue desquelles Sassou-Nguesso a remporté une victoire écrasante dans les premières élections présidentielles au Congo depuis 1992.

L'ancien premier ministre, André Milongo, considéré comme le principal adversaire de Sassou-Nguesso, s'est retiré de la course le 8 mars après avoir dénoncé les irrégularités. L'ex-président Pascal Lissouba, qui avait vaincu M. Sassou-Nguessou en 1992, et l'ancien premier ministre Bernard Kolelas n'ont pas été autorisés à participer aux élections en vertu de la constitution révisée, qui requiert que les candidats aient résidé en permanence dans le pays pendant au moins deux ans avant les élections.

Les deux hommes vivent en exil à l'étranger, après avoir été jugés et condamnés par contumace pour des crimes qu'ils auraient commis durant la guerre civile qui a ravagé la nation durant les années 1990.

A l'issue des accords de cessez-le-feu de 1999, le processus de démobilisation d'un nombre total de miliciens estimé à 25 000 a eu lieu dans la République du Congo. Le processus concernait les membres des Cobras (fidèles à Sassou-Nguesso), des Cocoyes (loyaux à Lissouba), et des Ninjas (fidèles à Kolelas).



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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