"Nous allons soumettre un document préparé à New York pour relancer le projet d'une conférence pour les pays de la région des Grands Lacs," a déclaré l'ambassadeur Jean-David Levitte, chef de la délégation des 15 membres du Conseil, à l'occasion d'une conférence de presse organisée mardi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
Il a indiqué que cette conférence aurait notamment pour objectif d'aborder un problème partagé par tous les pays de la région, celui des minorités ethniques qui vivent à cheval sur les frontières. Elle sera aussi destinée à promouvoir le commerce, le développement et le tourisme.
La mission de l'ONU s'est rendue mercredi à Kisangani, au nord-est de la RDC, après avoir passé une journée et demie à Kinshasa où, entre plusieurs réunions, elle a assisté à une cérémonie de destruction d'un stock d'armes, pendant laquelle 2000 armes ont été brûlées, y compris des mortiers et des lance-roquettes. Une source de la mission de maintien de la paix de l'ONU en RDC (MONUC) a indiqué que ces armes avaient été déposées par d'anciens rebelles hutus rwandais de l'est de la RDC.
A Kisangani, la délégation a de nouveau exigé que la ville soit démilitarisée. "Cela signifie le retrait non seulement des forces ougandaises et rwandaises mais aussi celles du RCD [Rassemblement congolais pour la démocratie, appuyé par le Rwanda] et du MLC [Mouvement de libération du Congo, soutenu par l'Ouganda]," a souligné M. Levitte. "Nous continuerons à exiger la démilitarisation jusqu'à ce que nous l'obtenions. Il n'y a rien à négocier."
Si une conférence des Grands Lacs est organisée , il se peut qu'un groupe de 15 représentants hutus rwandais des combattants hutus désarmés de la RDC visite brièvement la capitale rwandaise Kigali pour "observer la situation", a indiqué une source. Ces anciens combattants avaient déclaré l'an passé au ministre belge des affaires étrangères, Louis Michel, qu'il leur faudrait des garanties avant qu'ils retournent au Rwanda. Les enquêteurs de la MONUC ont constaté que presque tous les 2000 Rwandais désarmés souhaitent aussi rester des soldats.
Parallèlement, les membres du Conseil ont réitéré que l'accord de Sun City signé entre le gouvernement de Kinshasa et le MLC était un pas en avant, mais qu’il n’était pas le résultat final escompté à l'issue du dialogue. M. Levitte a émis le voeu que l'élan manifesté à Sun City s'accélère, tandis que l'ambassadeur du Royaume-Uni à l'ONU, Jeremy Greenstock, a déclaré que le progrès accompli à Sun City tait "insuffisant" et que les délégués de l'ONU "recherchaient un résultat au dialogue".
La mission de l'ONU, qui doit visiter jeudi l'Angola pour y rencontrer le président Jose Eduardo dos Santos et le Comité politique chargé de l'application de l'accord de cessez-le-feu de Lusaka, se rendra vendredi en Ouganda pour s'entretenir avec le président Yoweri Museveni et le chef de file de l'ancienne rébellion du Mouvement de libération du Congo (MLC), Jean-Pierre Bemba, qui sera premier ministre dans le nouveau gouvernement congolais.
Samedi, la mission continuera son voyage en Tanzanie où elle sera reçue par le président Benjamin Mkapa. Dimanche, elle fera une halte au Burundi pour y rencontrer le président Pierre Buyoya, le vice-président Domitien Ndayizeye et les présidents du sénat et l'assemblée nationale. Lundi, les délégués poursuivront leur tournée au Rwanda afin de rencontrer le président Paul Kagamé et les autorités rwandaises. Une réunion est également prévue avec une délégation d'anciens groupes armés rwandais. Mardi, la délégation rentrera au siège des Nations Unies, à New York.
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