1. Accueil
  2. West Africa
  3. Mali

IRIN focalise sur les élections présidentielles

//L'article ci-après ne reflète pas nécessairement le point de vue des Nations Unies//

Les Maliens se rendront aux urnes dimanche pour remplacer le président sortant, Alpha Oumar Konaré, qui a accédé au pouvoir en 1992, à la suite des premières élections pluralistes au Mali, et a été réélu cinq ans plus tard. Le successeur de M. Konaré devra prendre ses fonctions le 8 juin.

Le Mali est respecté tant en Afrique qu'à l'extérieur, pour son attachement à la démocratie. M. Konaré, par exemple, a respecté la constitution et n'a pas essayé de prolonger son mandat au-delà du quinquennat permis par celle-ci. Dix ans auparavant, son prédécesseur, Amadou Toumani Touré, avait également tenu sa parole et n'a pas participé aux élections de 1992, après avoir assuré une transition réussie vers la démocratie, selon beaucoup de Maliens, au lendemain de la chute du président Moussa Traoré.

M. Touré, retraité de l'armée en 2001, est l'un des 24 candidats à la présidence. Les autres candidats incluent les anciens premiers ministres, Ibrahim Boubacar Keita et Mande Sidibe; Soumaila Cisse, de l'Alliance pour la Démocratie au Mali (ADEMA), au pouvoir, et Mountaga Tall, avocat et depuis longtemps chef de l'opposition.

Tiebeli Drame, ancien chercheur pour le compte d'Amnesty International, du Parti Africain pour la Renaissance Nationale (PARENA), et Chogel Maiga, du Mouvement Patriotique pour le Renouveau, figurent également parmi les occupants potentiels du Palais de Koulouba, la résidence présidentielle située sur une colline surplombant la capitale, Bamako.

Des analystes prédisent un deuxième tour de scrutin. Ils notent qu'il n'y a pas de candidat favori parmi les prétendants, mais ils voient en première ligne Cisse, Keita, Touré et Sidibe.

M. Touré est appuyé par une coalition de 23 partis. M. Keita est membre du groupe de partis 'Espoir 2002', qui présentera un candidat unique en cas de deuxième tour. M. Cissé, qui est devenu le candidat de l'ADEMA après avoir remporté les primaires du parti, est soutenu par une alliance plurielle. M. Sidibe, premier ministre jusqu'au 18 mars, également membre de l'ADEMA, est candidat indépendant.

Quel que soit le gagnant, une tâche colossale attend le prochain président. Mohammed Diallo, qui vend des produits d'alimentation au marché de Bamako, estime que le prochain président devra se concentrer sur les écoles et les industries pour créer des emplois pour les jeunes. Aminata, l'amie de Diallo, soutient que le futur chef de l'Etat devra centrer ses efforts sur quasiment tout.

Tandis que le gouvernement a été salué comme un modèle de démocratie et de progrès économique, certains Maliens estiment néanmoins que son score n'est pas aussi satisfaisant dans des secteurs cruciaux tels que la santé, l'éducation et l'assainissement. « Sur le plan du développement durable on a reculé. Il y a beaucoup de famille qui ne mangent pas deux fois dans la journée», a déclaré à IRIN l'ancien premier ministre, Abdoulaye Sekuo Sow.

L'accès aux soins de santé, à l'eau, à l'électricité et au logement, est limité, et son coût ne fait qu'augmenter, a remarqué M. Sow, qui a été chef du gouvernement sous MM. Traoré et Konaré. Il y a quelques semaines, des femmes exhibant des marmites et des poêles ont marché dans les rues de la capitale malienne pour protester contre le coût élevé de la vie.

Environ 72,8 pour cent des Maliens vivent dans des conditions de pauvreté, d'après le dernier rapport du PNUD sur le développement humain. Et en dépit du fait que le gouvernement a réussi à améliorer l'accès à l'éducation, le pourcentage des enfants scolarisés reste faible: le taux de fréquentation scolaire était de 48,9 pour cent en 1997 dans l'enseignement primaire, selon l'UNESCO (31,5 pour cent environ en 1992), tandis que le taux pour l'enseignement secondaire était de 12,6 pour cent (8,0 pour cent en 1992).

Un projet de dix ans, financé par la Banque mondiale, aspire à améliorer le secteur de l'enseignement.

Des habitants dans la capitale malienne soulignent qu'il y a actuellement plus de lampadaires dans les rues et plus de routes goudronnées qu'auparavant, en partie grâce au tournoi de football de la Coupe d'Afrique des Nations, qui s'est déroulée au Mali en janvier. Un chauffeur de taxi a indiqué à IRIN qu'il était content maintenant de pouvoir se rendre en quelques minutes dans la plupart des quartiers. Toutefois, les routes dans certaines zones deviennent encore boueuses après de grosses averses.

Les quelque 11 millions de Maliens vivent dans un pays qui, avec une superficie de 1,24 million de mètres carrés, est le deuxième d'Afrique de l'Ouest (après le Niger) et partage des frontières avec sept autres Etats.

L'ancienne colonie française est devenue indépendante en 1960. Elle a été dirigée par le président Modibo Keita jusqu'en 1968 où le lieutenant Moussa Traoré s'est emparé du pouvoir.
Le 26 mars 1991, le gouvernement du lieutenant devenu général a été renversé à son tour par une insurrection populaire qui a pris la forme de manifestations en faveur d'un système démocratique et à plusieurs partis, et en faveur des libertés individuelles.

"M. Konaré a apporté cela avec lui", a affirmé à IRIN Modibo Diakiate, un homme politique de l'opposition. « Cependant, le prochain président devra n faire plus pour s'assurer que la démocratie au Mali est plus que juste une façade », a-t-il opiné.

Le prochain président, a indiqué M. Sow, doit être capable de faire tomber les barrières de la politique partisane et gouverner dans le contexte d'une démocratie consensuelle dans laquelle chacun met en premier l'intérêt national. Ce qui est en jeu, c'est le développement socio-économique, l'unité nationale et la démocratisation du Mali, a déclaré M. Sow à IRIN [de son bureau situé sur l'avenue Modibo Keita, baptisée du nom du premier président du pays (1960-1968)].


This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

Partager cet article

Get the day’s top headlines in your inbox every morning

Starting at just $5 a month, you can become a member of The New Humanitarian and receive our premium newsletter, DAWNS Digest.

DAWNS Digest has been the trusted essential morning read for global aid and foreign policy professionals for more than 10 years.

Government, media, global governance organisations, NGOs, academics, and more subscribe to DAWNS to receive the day’s top global headlines of news and analysis in their inboxes every weekday morning.

It’s the perfect way to start your day.

Become a member of The New Humanitarian today and you’ll automatically be subscribed to DAWNS Digest – free of charge.

Become a member of The New Humanitarian

Support our journalism and become more involved in our community. Help us deliver informative, accessible, independent journalism that you can trust and provides accountability to the millions of people affected by crises worldwide.

Join