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Près de 15 000 déplacés par les combats

Quelque 15 000 personnes ont été déplacées par les combats dans des régions à l'ouest et au nord-ouest de Brazzaville, la capitale de la République du Congo, ont rapporté mardi en fin de journée des sources humanitaires. "La gravité de la situation est difficile à estimer », a déclaré une source. « Elle pourrait finir rapidement, mais pourrait aussi conduire à des hostilités prolongées ».

Tandis que les autorités congolaises ont attribué les combats aux attaques des milices dites « Ninjas », cette information n'a toutefois pas été confirmée par des sources indépendantes.

Mardi, des tirs continus et des bombardements par hélicoptères ont été signalés dans la région de Pool qui entoure la capitale, tandis que des villages dans le nord de Pool (Kimba et ses environs) auraient été brûlés. Des habitants ont fui dans les forêts ou ont cherché la protection des postes militaires. A Kinkala, à environ 90 km au sud-ouest de Brazzaville, trois camps de déplacés ont été établis pour un nombre estimé à 3 500 personnes déplacées à l'intérieur, d'après des sources humanitaires.

Cependant, selon l'AFP, alors que la localité n'a pas été touchée par les combats, les déplacés à l'intérieur en revanche sont en butte à une pénurie de nourriture et de médicaments, et l'hôpital local a été déserté par le personnel, qui a fui pour sa sécurité. A Kindamba, à environ 150 km au nord-ouest de la capitale, le ministère congolais de la Santé et de l'Action humanitaire a rapporté de 5 000 autres déplacés à l'intérieur ont été installés dans trois sites.

D'autre part, des déplacés arrivés à Brazzaville en provenance de Mayama, situé à quelque 75 km au nord-ouest de la capitale, ont déclaré que l'armée avait évacué la ville.

L'essence serait disponible dans la capitale, mais en quantités très limitées, avec de longues queues dans les stations d'essence de la ville. Les prix des produits locaux (fruits, manioc et légumes) ont grimpé, et dans certains cas, ils ont quasiment doublé.

Mercredi, le calme était revenu à Brazzaville, au lendemain de la panique dans la ville mardi après que des tirs aient été entendus. Un commandant de l'armée a déclaré à la radio publique du Congo que l'armé n'avait tiré que des « coups de sommation » et qu'il n'y a pas eu de morts, a rapporté l'AFP. Les autorités militaires au Congo ont annoncé mardi qu'elles avaient lancé une opération militaire majeure pour confisquer les armes illégales, a ajouté l'AFP.

Le ministre de la Santé et de l'Action humanitaire, Léon Alfred Opimbat, a formellement requis une assistance humanitaire, en particulier pour les déplacés à l'intérieur à Kinkala et à Kindamba. Une mission conjointe du Comité International de la Croix-Rouge et de Médecins Sans Frontières, arrivée à Kinkala le 6 avril, a pu fournir quelques produits non alimentaires et ouvrir un petit centre de santé. Une assistance du Programme alimentaire mondial est également en route, et il est prévu de commencer les distributions jeudi. Néanmoins, l'accès aux populations affectées dépendra dans une large mesure des conditions de sécurité.

Des hostilités se sont produites au Congo à la fin mars, lorsque plusieurs postes militaires de la région de Pool ont été attaqués par les Ninjas, aux dires des sources officielles. Les représentants des Ninjas ont raconté que les accrochages ont été provoqués lorsqu'ils ont découvert des plans du gouvernement visant à arrêter leur chef, le Père Frédéric Bitsangou (alias Ntoumi).

Mardi dernier, le 2 avril, deux personnes ont été tuées et douze autres blessées dans une attaque contre un train de passagers voyageant entre Pointe-Noire et Brazzaville. D'après l'AFP, M. Ntoumi et ses partisans ont nié toute implication dans l'attaque, qu'ils ont attribuée à l'armée. Le service ferroviaire reste suspendu jusqu'à présent.

Le mois dernier, le colonel Michel Ngakala, le Haut Commissaire pour la réinsertion des ex-combattants au Congo, a accusé M. Ntoumi de s'opposer à la démobilisation de ses hommes et de constituer, par conséquent, une menace pour la paix. Bien que M. Ntoumi ait exprimé au Programme des Nations Unies pour le développement et à l'Organisation pour les migrations internationales sa volonté que ses hommes soient réinsérés, les négociations entre celui-ci et le gouvernement ont échoué pour l'instant.

A l'issue de la guerre civile après les accords de cessez-le-feu en 1999, le processus de démobilisation d'un nombre total estimé à 25 000 combattants de la milice s'est déroulé en Congo. Il englobe les membres des Cobras (fidèles à l'actuel président Denis Sassou-Nguesso), les Cocoyes (fidèles à l'ex-président Pascal Lissouba), et les Ninjas (fidèles à l'ancien chef de gouvernement, Bernard Kolelas).

Plus de 7 500 ex-combattants ont été assistés dans la transition à la vie civile grâce à des financements et à une formation leur permettant de lancer de petites entreprises, tandis que quelque 1 800 ont été réinsérés par le gouvernement, surtout dans l'armée. L'initiative a aussi récupéré et détruit 12 000 armes de petit calibre.

Le 10 mars, M. Sassou-Nguesso a remporté une victoire aux premières élections présidentielles au Congo depuis 1992, avec plus de 89 pour cent des suffrages. L'ex-premier ministre, André Milongo, considéré comme le principal adversaire de M. Sassou-Nguesso, s'est retiré de la course le 8 mars, pour protester contre les irrégularités.

L'ex-président, Pascal Lissouba, qui a vaincu M. Sassou-Nguesso en 1992, et l'ancien premier ministre, Bernard Kolelas, ont été disqualifiés de la course par la constitution révisée, qui requiert que les candidats aient résidé sans interruption dans le pays pendant au moins deux années avant les élections. Les deux vivent en exil, après avoir été jugés et condamnés par contumace pour des crimes qu'ils auraient commis pendant la guerre civile qui a déchiré cette nation durant les années 1990.

C'est la première fois que M. Sassou-Nguesso a été élu à la présidence, un poste qu'il a initialement saisi en 1979 et gardé jusqu'en 1992, puis saisi une nouvelle fois en 1997, jusqu'aux élections du mois dernier.



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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