C'est la première fois que M. Sassou-Nguesso est élu à la présidence, une fonction qu'il s'était d'abord appropriée par la force en 1979 jusqu'en 1992, puis de nouveau en 1997 jusqu'aux présentes élections.
"Mes chers compatriotes, à la faveur de cette consultation majeure, qui s'est déroulée dans un climat de sérénité et de tranquillité exemplaire, vous avez affirmé votre ardent désir de vivre dans un Congo uni, libre, démocratique et pacifique. Vous m'avez choisi, vous m'avez élu par une importante majorité dès le premier tour, ainsi que vous me l'aviez promis. Mais cette victoire est avant tout la vôtre, celle du peuple congolais tout entier," a déclaré le président.
L'ancien premier ministre André Milongo, considéré comme le principal rival de M. Sassou-Nguesso, s'était retiré de la course présidentielle vendredi 8 mars, dénonçant des irrégularités. Il a exhorté ses partisans à boycotter les élections tout en les invitant à ne pas avoir recours à la violence.
Parallèlement, l'ancien président Pascal Lissouba, qui a vaincu M. Sassou-Nguesso lors des dernières présidentielles en 1992, et l'ancien premier ministre, Bernard Kolelas, ont été exclus des élections conformément à la nouvelle constitution qui stipule que tout candidat doit avoir résidé au moins deux ans dans le pays avant de se présenter.
Les deux politiciens, qui vivent en exil à l'étranger, ont été jugés et condamnés par contumace pour des crimes soi-disant commis durant la guerre civile qui a ravagé le pays pendant les années 90. Les six autres adversaires du président sortant ne représentaient pas de véritable danger, selon des analystes de la région.
A ses adversaires vaincus - aucun candidat n'a réuni plus de trois pour cent des voix - M. Sassou-Nguesso a déclaré: "Je voudrais profiter de la présente occasion pour saluer cordialement et féliciter sincèrement les autres candidats qui, par leur participation sérieuse, honnête et loyale, ont fait honneur à notre pays et à notre jeune démocratie."
Les résultats finaux mais encore provisoires doivent être désormais certifiés par la Cour suprême.
Joaquim Miranda, chef de la mission d'observation de l'Union européenne, s'est félicité des conditions paisibles dans lesquelles se sont déroulées les élections, indiquant que "le calme observé... démontre que le peuple congolais, les candidats et les autorités ont eu la volonté de tourner définitivement la page de la violence."
Il a cependant ajouté: "Les opérations de vote et de dépouillement ont rencontré un nombre significatif de disfonctionnements essentiellement administratifs dans tout le pays. Ces cas ont été pour la plupart résolus par les autorités compétentes dans l'esprit de permettre le vote de la majorité des électeurs."
Il a indiqué que l'équipe de l'UE rédigerait un rapport final avec ses conclusions sur les élections et ses recommandations pour améliorer le processus électoral en RC. "La Mission est de l'opinion que l'Union européenne devrait rester impliquée dans le processus de transition au Congo et assister les autorités congolaises en ce qui concerne l'amélioration des activités électorales, notamment le recensement, la liste des électeurs, les textes de lois et les dispositions pratiques relatives à l'organisation ainsi qu'à la mise en oeuvre des élections," a-t-il poursuivi.
L'Economist Intelligence Unit s'est montré moins nuancé dans son analyse de la situation, déclarant mardi: "Le refus du gouvernement d'établir un comité électoral indépendant chargé de contrôler les élections indique clairement que le président Sassou-Nguesso était résolu à conserver le pouvoir par tous les moyens; en même temps, une grande partie de la population est prête à accepter cette situation en échange de la paix, jugeant des résultats électoraux faussés préférables à un gouvernement non reconnu par la communauté internationale ou pire, à une nouvelle fragmentation du pouvoir militaire."
M. Sassou-Nguesso, âgé de 59 ans, a pris le pouvoir pour la première fois en 1979 à la faveur d'un coup d'Etat militaire. Suite à son échec face à M. Lissouba en 1992, il s'est de nouveau emparé du pouvoir en octobre 1997, avant les élections qui devaient l'opposer à son ancien rival. M. Sassou-Nguesso a été confronté à son tour à une rébellion initiée en 1998 par des milices fidèles à MM. Lissouba et Kolelas. La guerre civile a déplacé jusqu'à un tiers des 3,1 millions d'habitants et a causé la mort d'environ 10 000 personnes. Des accords de cessez-le-feu ont été signés par toutes les parties à la fin de 1999.
La RC, un pays riche en pétrole et voisin de la République démocratique du Congo, est une ancienne colonie française qui a gagné son indépendance en 1960.
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