D'après le rapport, présenté lundi au Conseil de sécurité de l'ONU, un large éventail d'intérêts fait que la guerre dans la RDC demeure une affaire auto-financée et autosuffisante. Tandis que les parties au conflit, qui dure depuis trois ans dans le pays, peuvent avoir été motivées à l'origine par des préoccupations sécuritaires, elles sont restées en RDC dans une grande mesure en raison des gains économiques.
La commission a mis l'accent sur le fait que le peuple Congolais ne figure pas parmi les bénéficiaires de cette activité, et a dénoncé l'exploitation des ressources humaines par toutes les parties au conflit, qu'elle a qualifiée de
« phénomène bien plus grave que l'exploitation des ressources matérielles". Une telle exploitation a conduit à "des violations flagrantes et systématiques des droits fondamentaux du peuple Congolais", a affirmé la commission. Les ressources humaines constituent la richesse la plus importante d'une nation, et la commission ressent fortement le besoin de renforcer l'attention de la communauté internationale sur cette situation afin que des mesures urgentes soient entreprises".
Pour ce qui est de l'exploitation des ressources naturelles, le Zimbabwe a été montré du doigt comme étant le « plus actif » des pays - incluant également l'Angola et la Namibie - alliés au gouvernement de Kinshasa.
Du côté des « forces non invitées », l'Ouganda, le Rwanda et le Burundi, le panel a rapporté que les "réseaux commerciaux mis en place par les commandants militaires ougandais leur avaient permis de continuer leurs activités d'exploitation, en dépit du retrait d'un nombre significatif de soldats». L'armée rwandaise, entre-temps, « continue de recueillir et de canaliser les profits du commerce des ressources naturelles à travers un mécanisme interne sophistiqué ». Quant au Burundi, le panel "n'a trouvé aucune preuve directe liant la présence du Burundi en RDC à l'exploitation des ressources".
Etant donné le mandat étendu de la commission, celle-ci a limité ses examens des ressources au coltane, à l'or, au cuivre et au cobalt, aux diamants et au bois d'oeuvre.
La commission a indiqué que les deux causes sous-jacentes du conflit en RDC doivent être traitées si l'on veut mettre fin à l'exploitation des ressources naturelles et instaurer une paix durable dans le pays: le déclin de l'Etat congolais et de ses institutions, et les inquiétudes continues du point de vue de la sécurité, générées par la présence des groupes armés dans le territoire incontrôlé du pays.
D'autre part, le panel a souligné qu'un moratoire sur le commerce des marchandises précieuses de la RDC réduirait le flux des profits et pourrait aussi encourager la finalisation et l'application de mesures techniques internationales pour faire cesser le commerce illicite de ces produits, notamment les procédures régulatoires mises au point pour les diamants dans le cadre du processus Kimberley. Un gel temporaire pourrait aussi laisser du temps aux Etats directement ou indirectement impliqués dans le conflit pour réviser et passer des lois visant à poursuivre ceux qui font le trafic des ressources congolaises.
Le panel a mis en exergue le fait que le fardeau de la résolution des problèmes de sécurités doit d'abord et avant tout être assumé par les parties au conflit, y compris la RDC. Dans l'objectif d'aider à promouvoir un climat stable dans lequel les mesures peuvent être mises en œuvre, il a suggéré que la mission de l'ONU en RDC, avec la coopération de toutes les parties, accélère le processus de désarmement et de démobilisation.
Le rapport de 38 pages est disponible sur http://www.un.org/Docs/sc/letters/2001/1072e.pdf
This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions