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L'opposition souhaite un débat parlementaire sur la situation instable

Les chefs des partis d'opposition en Guinée-Bissau ont décidé ce mardi de faire pression en vue de la tenue d'une session extraordinaire de l'Assemblée nationale pour débattre de la situation dans ce pays ouest-africain, a indiqué à IRIN une source diplomatique dans la capitale, Bissau. La décision a été prise à l'occasion d'une réunion des leaders de l'opposition après que le président de l'assemblée ait indéfiniment reporté la session qui était prévue pour cette semaine, a ajouté la même source.

Selon la station de radio portugaise RDP, la rencontre de mardi a été organisée à l'initiative de la Résistance de la Guinée-Bissau/ Mouvement Bafata (RGB/MB). Le RGB/MB avait cohabité pendant un an au gouvernement avec le Parti du renouveau social (PRS) jusqu'à l'effondrement de la coalition en janvier 2001. La RDP a rapporté que, selon le porte-parole du RGB/MB, Dauda Sau, la réunion visait à unifier les partis de l'opposition contre ce qu'ils considèrent comme une menace à la démocratie.

C'est une allusion directe aux récentes décisions du président Kumba Yala qui ont provoqué des dissensions entre lui et plusieurs groupes, y compris son propre parti, d'autres acteurs politiques et le système judiciaire, avait noté le Secrétaire-Général de l'ONU, Kofi Annan, dans son dernier rapport au Conseil de sécurité sur la Guinée-Bissau

Elles incluent la décision de M. Yala en août de suspendre les activités du groupe islamiste Ahmadiyya, qu'il avait accusé de contribuer à l'instabilité de la Guinée-Bissau, et d'expulser ses dirigeants. Cette décision avait été jugée inconstitutionnelle par un tribunal à Bissau. Dans le même contexte, tant le corps judiciaire que le parlement avaient décrété que sa décision de révoquer quatre juges de la Cour suprême, notamment son président Emiliano Nossolini, était contraire à la constitution. Des sources proches de l'appareil judiciaire ont souligné lundi à IRIN que M. Nossolini avait déclaré avoir reçu des menaces de mort.

Les juges du pays ont entamé une grève de trente jours pour protester contre les limogeages le 25 septembre. Ils ont été rejoints par les procureurs, qui ont commencé une grève de dix jours en solidarité avec les juges.

La source diplomatique a informé, ce mardi, que l'ancien Procureur de la République, Amine Saad, que M. Yala a
avait nommé mardi comme son conseiller juridique personnel, hésitait à accepter le poste au vu de l'actuelle crise constitutionnelle. M. Saad avait figuré dans le gouvernement de transition qui a dirigé la Guinée-Bissau de mai 1999 (lorsque l'ancien président du pays Nino Vieira fut renversé par une junte militaire autoproclamée) au début de l'an 2000, quand M. Yala est devenu président. M. Saad avait été renvoyé par M. Yala en mars 2000.

Dans un rapport daté du 27 septembre, le Secrétaire-Général de l'ONU avait décrit comme « instable » la situation en Guinée-Bissau ou, a-t-il souligné, une crise a surgi entre les différentes branches de l'Etat autour de leurs responsabilités constitutionnelles. Il a ajouté que l'opposition appelle à la démission du gouvernement du premier ministre, Faustino Imbali avait rendu ce dernier « pratiquement inopérant », tandis que les retards pris dans les enquêtes concernant la disparition de 17 millions de dollars du trésor public avaient fini par éroder la crédiblité du gouvernement.

Du côté positif, M. Annan a noté que l'Assemblée nationale avait continué ses efforts en vue d'affirmer son rôle
de gardien de l'exécutif, notamment sa responsabilité de veilller sur la gestion de la trésorerie nationale. A cet égard, elle a conclu son rapport sur la disparition des dix-sept millions de dollars mais ne l'a pas encore rendu public. On Toutefois, une investigation parallèle du Procureur de la République, ordonnée par M. Imbali, semble être suspendue, apparemment à cause d'un manque de fonds, a-t-il relevé.

Un autre événement positif, a-t-il poursuivi, est l'accord entre tous les partis politiques pour que des élections municipales soient organisées au début de 2002. Les préparatif électoraux continuent mais sont freinés par les contraintes financières.

D'après M. Annan, le Représentant du Secrétaire-Général de l'ONU en Guinée-Bissau, Samuel Nana Sinkam, a continué ses efforts pour promouvoir le dialogue et pour « mobiliser les groupes de la société civile et les individus… pour réduire les tensions à des tournants critiques afin de stabiliser la situation ».



This article was produced by IRIN News while it was part of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs. Please send queries on copyright or liability to the UN. For more information: https://shop.un.org/rights-permissions

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