Masire et UNIFEM lancent un appel pour une égale participation des femmes

Le médiateur du dialogue intercongolais, Ketumile Masire et le Fonds de
développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) ont lancé un appel en
faveur d'une égale participation des femmes au dialogue. Dans un communiqué,
M. Masire exhorte les différentes parties congolaises, signataires de
l'accord de Lusaka, à garantir une égale participation des femmes au
prochain comité préparatoire du dialogue intercongolais. Les forces vives de
la RDC n'ont jusqu'à présent désigné qu'une seule femme pour les représenter
à la rencontre du comité préparatoire pour le dialogue intercongolais,
prévue du 20 au 24 août à Gaborone au Botswana. " Je suis très préoccupé par
le fait que les femmes risquent d'être insuffisamment représentées lors de
la réunion préparatoire, " a déclaré M. Masire. " J'ai prié les signataires
congolais de l'accord de Lusaka d'augmenter la participation des femmes en
vue de corriger ce large déséquilibre et de garantir que les questions liées
au problème de la parité des sexes soient abordées pendant le dialogue, "
a-t-il précisé. Il a également lancé un appel au Secrétaire général de
l'ONU, Kofi Annan et au Conseil de sécurité pour obtenir un "soutien à cet
égard le plus rapidement possible ". Le conflit en RDC a eu de graves
conséquences sur les femmes, lit-on dans le communiqué. Bien que le pays ait
signé la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination
contre les femmes (CEDAW), les Conventions de Genève et la Convention liée
au statut des réfugiés, les femmes et les filles continuent d'être victimes
de violence sexuelle, de viols et d'autres formes de torture.

Selon UNIFEM, le taux de mortalité maternelle dans les provinces orientales
de la RDC a presque doublé entre 1998 et 2000 : on estime les taux actuels
de mortalité à 3 000 pour 100 000 naissances d'enfants vivants. Les femmes
représentent une large proportion des quelque 800 000 cas de VIH/sida qui
ont été notifiés en 1999. A l'issue d'une réunion d'information de deux
jours avec UNIFEM et un représentant du bureau de la condition féminine au
sein de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), M.
Masire a présenté une série de propositions dans le but de renforcer la
participation des femmes au dialogue. Dans un communiqué conjoint avec
UNIFEM, le médiateur a proposé une formation spécialisée pour les femmes qui
participeront à la réunion sur le dialogue et un renforcement des capacités
pour les organisations des femmes en RDC. Il a proposé qu'un sujet important
figurant à l'ordre du jour du dialogue soit discuté lors de la réunion
préparatoire. Il s'agit des questions relatives à l'égalité des sexes,
notamment en ce qui concerne la constitution, le système électoral, le
système judiciaire, la situation humanitaire et celle des droits humains
pour les femmes et les filles ainsi que les menaces pour la paix et la
sécurité posées par le VIH/sida.

M. Masire s'est également prononcé en faveur d'une coopération plus étroite
avec la Mission de l'ONU en RDC (MONUC) sur la protection des femmes et des
filles en RDC, leur désarmement, démobilisation, réintégration et
rapatriement. "Il s'agit du premier véritable test de l'importante
résolution 1325 du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la
sécurité, " a déclaré la directrice générale d'UNIFEM, Noeleen Heyzer. La
résolution du Conseil adoptée en octobre 2000, demande à tous les acteurs
impliqués dans les négociations et dans la mise en application des accords
de paix de faire participer les femmes à ces processus et de soutenir les
initiatives de paix lancées par les femmes. M. Masire prévoit de rencontrer
le Secrétaire général de l'ONU et le Conseil de sécurité à New York à
l'issue de la réunion préparatoire du dialogue.